Merci monsieur le président pour cette arrestation ! Pour tout ceux qui depuis des années s’opposent à votre politique et aux révolutions de couleurs, vous venez de nous rendre le plus immense des services et confirmer ce que j’affirme depuis des années : Nous ne gagnons pas, car nous sommes bons, nous gagnons car vous êtes mauvais et l’histoire porte nos positions.
L’arrestation de Pavel Durov est bien évidemment l’histoire d’un abus de pouvoir comme la France sait régulièrement nous en régaler. Elle est aussi un mauvais coup porté à votre politique du business dans les secteurs les plus favorables à la finance mondialisée. Mais, sa conséquence, particulièrement funeste pour les thèses que vous défendez se fera sentir autour du monde, car vous venez d’anéantir les révolutions de couleur !
Merci, mille mercis, jamais nous n’aurions pu agir à votre place tant la magistrature est en France dans les mains du pouvoir et vouée à la défense des classes dominantes.
Cette tradition remonte à la révolte des parlements contre la royauté qui a émaillé toute la période entre la mort de Louis XIV et la révolution. Les décisions judiciaires ont alors empêché toute réforme fiscale et conduit finalement à la convocation des état-généraux pour forcer le blocage. La révolution nait de cette assemblée, seule à même de revendiquer parler au nom du peuple français et substituer la souveraineté du peuple à celle du roi représentant de dieu sur terre.
La leçon ne sera pas oubliée : la révolution, les empires, la restauration puis la république s’assureront d’enchainer la magistrature. Le parquet, accusateur du roi depuis Louis XIII, sera le bras armé de la politique publique et soumis au pouvoir politique.
Lors des grands débats sur l’indépendance de la justice, ceux-ci se limiteront aux juges du siège supposés être abrités des interférences du pouvoir. Comme toujours en France, les limites sont faites pour être franchies et cette liberté des juges peut être interrogée, tant dans son vouloir que dans son pouvoir.
Ce qui ne sera jamais interrogé est la soumission du parquet, rattaché hiérarchiquement à la chancellerie. Il traduit la volonté du pouvoir pour sa politique pénale mise en œuvre à travers le choix ou non de poursuivre.
Vous avez trouvé en arrivant cet outil tout puissant et bien sûr, votre personnalité exigeait que vous vous en serviez. Ce fut fait avec la perquisition géante qui en 2017 suffit à anéantir Jean-Luc Mélenchon dans une brillante opération interarmes entre le parquet de Paris et la presse française[1], remplie dès le lendemain de croustillants détails. Si la personnalité de la cible vous a bien aidé, admettons les ravages causés sur la machine politique de la France Insoumise avec une affaire où la seule accusation était une calomnie et qui six années plus tard n’a toujours débouché sur rien.
Passe encore, nous étions en France et ces petites misères envers les opposants appartiennent aux hauts et bas de notre vie politique. Ces marivaudages judiciaires contribuent d’ailleurs à en expliquer la mauvaise qualité !
Mais, vous aviez réussi une opération, en toute impunité. Les affaires d’assistants parlementaires du RN et du Modem vous permettaient de conserver un revolver braqué sur ces deux formations, vous en avez profité, bien entendu !
Hélas, ce triste réquisitoire de votre règne juridique n’est rien et vous deviez changer d’échelle. Passe encore d’accrocher les scalps de Mr Mélenchon, Mr Bayrou et Mme Le Pen à votre totem d’impunité et d’abus juridiques, d’avoir épargné à votre bande les poursuites pour ses malfaçons et actes qui auraient pourtant du leur valoir prison et déshonneur ! Cela n’était rien pour Jupiter ; il vous fallait la marche suivante dans le podium.
Une personnalité internationale, connue du monde entier ! Peu importe, si vos amis/Maîtres de Washington, vous ont mandatés ou ont soutenu cette brillante idée, vous avez laissé s’ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de vos déprédations judiciaires.
Devons-nous parler du fond de l’histoire ? L’exigence démesurée d’imposer une censure, conforme à vos Ukases sur Telegram. Une version pénale du Digital Service Act Européen utilisé contre tous ceux qui refuseraient de livrer les moyens de communication à l’inquisition du pouvoir.
Dois-je détailler les faits ? Le fournisseur des moyens de communication serait complice de tous les actes délictueux commis par de criminels qui échangeraient sur sa plate-forme. Peut-être devrions-nous mettre dieu en accusation, lui qui a doté les hommes de cette parole si utile aux criminels pour commettre leurs délits !
Cessons de plaisanter voulez-vous ? L’acte d’accusation fut rédigé[2] pour permettre aux États de prendre le contrôle des outils de communication, car face aux multiples échecs de vos politiques qui appauvrissent et brutalisent les peuples, vous cherchez dans le mensonge et la propagande, tant un moyen de demeurer au pouvoir que d’assurer votre impunité.
Ce faisant, vous déclarez la guerre aux entrepreneurs technologiques auxquels vous imposez le choix entre une responsabilité irréaliste de contrôler tout ce que font leurs réseaux à moins de se soumettre à vos Ukases. En bref, il leur reste deux choix : collaborer avec vous et nous constatons aujourd’hui avec les aveux de Mark Zuckerberg le prix moral et en termes de réputation, mais aussi de chiffre d’affaire de cette collaboration, ou bien éviter la France. Gageons qu’ils opteront pour la seconde solution et que les milliards que vous avez dépensé pour les séduire, seront ainsi perdu grâce à votre coup de tête !
Jupiter avait la foudre, certes et ce pouvoir peut griser une personnalité comme la vôtre dont le parcours de vie amène à s’interroger sur la maturité, mais Athéna détenait l’intelligence et la subtilité.
La France, Monsieur le président n’est pas les États-Unis, elle ne peut se permettre un président boxeur poids lourds ! Elle est au contraire, la patrie de l’intelligence et de la subtilité. Il nous faut Athéna, ou Ulysse au mille ruses[3].
Seule l’hyperpuissance américaine peut envisager cette politique de cow boy, mélange de brute épaisse et de menace sans ménagement et même eux découvrent les limites de cette approche face aux peuples du monde coalisés dans le refus de l’ordre international existant.
Et sur ce plan, mille mercis, vous nous avez rendu le plus immense des services.
Pour nous en lutte contre votre classe, vos sponsors et vos mécènes, le combat était difficile, car aux preuves de vos milles abus vous pouviez nous opposer les révolutions de couleurs et ces foules venue lutter contre les dictateurs dans leur pays.
Ces figures repoussoir étaient pour votre propagande un immense bénéfice, bien utile pour servir de paravent à vos brutalités, mesquineries et censures. Nous ne les aurons plus : vous venez de jeter le masque de manière éclatante à la face du monde et j’ignore si les services américains qui depuis des années organisent des révolutions de couleurs aux quatre coins du monde vous en garderons leur gratitude.
Bien sûr, il leur reste les milliards pour payer des activistes et ONG dans les pays cible et cette force de frappe pourra continuer à nuire, mais vous leur avez retiré un levier essentiel : pour les peuples de l’est qui avaient vécu la censure et la répression communiste, la liberté d’expression était l’alpha et l’omega du projet occidental.
Vous venez de leur prouver que nous ne valions pas mieux que le KGB et nos dirigeants se montrent aussi répressifs que le politburo ! Vous avez ainsi arrêté l’homme laissé libre par Poutine. Quel symbole ! Vous fournissez ainsi une échelle en votre défaveur pour permettre à chacun d’évaluer le degré de liberté réel de nos pays.
Vous commettez cette erreur dans un contexte lourd : celui où Thierry Breton vient de démontrer que le DSA était un outil de censure par un usage malencontreux de l’outils pour faire pression sur le propriétaire de tweeter. Juste après les tentatives d’assassinats contre Donald Trump, Robert Fitso ou même Orban[4]. Au moment où les Anglais embastillent ceux de leur concitoyens révoltés par un crime odieux, et où, cerise sur le gâteau, Marck Zuckerberg reconnaît avoir censuré Facebook et Instagram pour favoriser de toute évidence le narratif du parti démocrate !
Ajoutez la politique d’Israël à Gaza, condamnée par moult pays, mais qu’il est difficile de contester chez nous tant la chappe de plomb médiatique, mais aussi judiciaire est lourde !
On ne pouvait pas faire mieux, ni dans le moment, ni en termes de cibles et si nous avions eu un vœu à vous adresser, cela aurait été celui-ci. Nous ne l’aurions d’ailleurs sans doute pas trouvé, reconnaissons-le !
Désormais, comment convaincrez-vous les habitants de Kiev de descendre dans la rue ? Pour la liberté d’expression ? Ils savent que nous sommes au mieux au même niveau. Pour lutter contre la corruption ? Les affaires Biden avec Burisma, les SMS de madame Van der Leyen démontrent au contraire l’existence d’une corruption profonde et enracinée chez nous.
Bref, monsieur le Président, mille merci ! Vous venez de montrer à la face du monde que les précieuses valeurs occidentales n’étaient que de la fausse monnaie et de nous retirer une sacrée épine du pied !
[2] Je vous renvoie aux analyses de Maître de Castelnau et d’autres éminent juristes comme Pierre Gentillet sur Radio courtoisie qui ont effectué le travail Juridique. Je le leur emprunte, cet article attaque les conséquences, pas l’acte en lui-même.
[3] Talleyrand survit à Napoléon, ne l’oublions jamais !