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La Rose et l’épée. Les Brigandes sont de retour avec un nouveau groupe..et un nouvel album !

La Rose et l’épée. Les Brigandes sont de retour avec un nouveau groupe..et un nouvel album ! (1/1)

La Rose et l’épée a enregistré son premier album de 13 chansons. Le groupe n’est pas inconnu puisqu’il est issu des défuntes Brigandes, celles qui avaient fait transpirer les médias voici quelques années.

En première ligne sur le front musical, les chanteuses n’avaient pas résisté aux campagnes répétés qui avaient culminé par une convocation du groupe à l’Assemblée nationale, fait unique dans l’histoire de la chanson française1. Les sujets de chansons ne manquant pas et Joël Labruyère étant toujours aussi inspiré, les rescapés du groupe (Sara, Bruce, Irène et Joël) ont décidé de poursuivre le combat musical. Leur style s’est épuré, privilégiant la sobriété et les voix, mais sans les clips vidéos. Les textes sont tout aussi percutants avec douze chansons plus un bonus.

 

Vigilants, russophiles et complotistes

L’album est ouvert par On entend pleurer la France. La thématique fait appel aux figures de sainte Jeanne d’Arc et du chevalier Bayard : « Allons-nous disparaître ou relever la tête ? »

Résolument dissidente, Le voyage sur la lune remet gentiment en cause la version officielle avec une sélection d’arguments circulant sur la Toile : « Monsieur Kubrick filmant la belle histoire / De l’Amérique qui alunissait / Hélas on a perdu la pellicule ».

Le voyage des Brigandes dans le Donbass en 2016 avait été relayé par les chaînes d’info russes. Leurs héritiers renouvellent leur soutien avec Bill laisse la Russie tranquille : « La civilisation, sans moi, n’existe pas / C’est la même chanson depuis Hiroshima ».

Les francs-maçons avaient inspiré plusieurs chansons aux Brigandes, Que c’est bon d’être franc-maçon continue de s’en prendre à la secte républicaine qui n’est jamais dénoncée par les médias. L’angle choisi est celui des affaires : « Je vais connaître le grand secret, réaliser mes ambitions / Pratiquer la philanthropie, dans l’béton et le BTP ! »

Totalement décomplexée, la chanson Moi, je suis complotiste assume : « On est des milliards à croire qu’ça arrive par hasard / Et on attend devant l’écran, les ordres du gouvernement / Et comme il gouverne autant qu’il ment, y’a de quoi devenir méfiant ». Qui dirait le contraire ?

Manger des insectes est devenu le nouveau projet, il vaut bien une chanson. Le temps des mouches. décrit tous les insectes prévu pour notre alimentation par ceux qui veulent notre bien : « Ce n’est pas écrit sur l’emballage / ni sur le pain du boulanger ».

Mélodistes, troubadours et engagés

L’ultime troubadour est un hommage au grand chansonnier que fut Brassens. C’est la référence de la chanson pour le groupe, on ne saurait mieux choisir : « Qu’on soit de droite ou anarchiste / Toute la France applaudit l’artiste ».

L’usurier vise une profession : « À son comptoir, Maître Lazard / Compte et recompte ses billets ». Si l’occupation est devenue métaphorique avec la disparition en cours du numéraire, elle décrit le processus d’enrichissement qui a fait fortune.

La dimension eschatologique de la chanson n’est pas un vain mot avec Joël Labruyère. Certains ne l’ont pas compris, mais il ne fait pas dans la romance au point qu’il serait utile de définir ce nouveau genre. Jusqu’ici mais pas plus loin appartient à ce répertoire : « Satan est sur l’écran dans la geôle électrique / Sous le rire des enfants, Guignol devient transhumain / Il fait son boniment dans sa langue numérique ».

Le parisien qui apprécie l’évolution de la capitale sous le règne d’Hidalgo est soigneusement croqué dans Le bobo de Paris : « Comme un prince, il vit au paradis / À Paname, dans la ville lumière / La capitale de l’Univers ». Pour mieux faire sentir l’étendue des dégâts, la mélodie reprend une célèbre chanson parisienne des années 1950.

Une maladie mentale aurait atteint les artistes ? Ils voient maintenant Des trous partout et ce n’est assurément pas normal : « Alors je me demande parfois / Si le gouffre n’est pas au fond de moi ».

Dans la société du spectacle, le succès aurait toujours une contrepartie. Le talent ne suffisant plus, les artistes sont amenés à signer Le pacte : « Pitié pour les célébrités / Qui méritent notre tendresse / Pour chanter et danser sous les coups de fouet ».

Le bonus offre une chanson sur les LGBT+. De fait, le sujet est d’actualité et donne l’occasion d’un aperçu des options offertes aux candidats(es) : « Changer d’espèce aujourd’hui, c’est un droit en démocratie ! / Y’a qu’à faire une déclaration qu’on est un chien, une fille ou un garçon ».

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour offrir de telles pépites à la dissidence ? La Rose et l’épée montre que la chanson engagée de qualité est bien vivante. Alors que les festivals et les concerts ont animé l’été avec tous les styles de musiques, sauf évidemment ceux de la dissidence, cet album peut être considéré comme une opération réussie sur le front musical, ainsi ces chansons méritent d’être entendues, appréciées et partagées.

Thierry DeCruzy

Démondialiser la musique, La Nouvelle Librairie, 2022, 150 pages Pour commander le CD de 15€, contacter <laroseetlepee2023@gmail.com> qui indiquera les frais de port.

Le catalogue des productions de La Rose et l’épée : https://laroseetlepee.com

1Thierry DeCruzy, Les Brigandes, phénomène musical de la dissidence, Synthèse Editions, 170 pages, 2024.

Crédit photo :  DR

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