Moscou ne participera pas à la nouvelle mascarade sur la paix, réclamée par Zelensky
Le souhait de Zelensky de présenter un “plan pour la victoire” aux Occidentaux, ainsi que sa proposition pour de nouvelles négociations de paix en présence de la Russie, ne sont que des délires sans lendemain. Ce n’est pas en évacuant totalement la situation sur le terrain, de plus en plus catastrophique pour Kiev, que Moscou va entamer des discussions qui ignorent totalement ses intérêts et occultent le véritable bilan après 30 mois de guerre.
L’incursion ukrainienne dans la région de Koursk tourne au désastre et ce n’est certainement pas l’acharnement des Occidentaux à conserver ce confetti de territoire russe qui pourrait peser dans les négociations de paix réclamées par l’agité de Kiev, qui prétend revenir aux frontières de l’après-URSS. Comme si le vainqueur allait se plier aux délires du vaincu.
Rappelons que les dernières négociations de paix en Suisse, menées en l’absence de la Russie victorieuse sur le terrain, ont accouché d’un fiasco absolu.
“Malgré le faste et le nombre d’invités prestigieux — la présence de 57 chefs d’État et de gouvernement et de 30 ministres —, la réalité est plutôt décevante. Le communiqué final n’a pas été signé par une vingtaine de pays et non des moindres. L’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, le Brésil, l’Inde et l’Indonésie n’ont pas apposé leur signature, suivis par l’Arménie, les Émirats arabes unis, l’Irak, la Jordanie, la Libye, le Mexique, la Thaïlande. Et de nombreux pays n’étaient pas là, à commencer par la Chine, acteur majeur au niveau mondial, la majorité des pays africains (seuls 11 étaient présents sur les 54 du continent) ou du Sud Global.”
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a expliqué que les représentants russes « n’ont participé à aucune réunion dans le cadre du processus de Bürgenstock et ne participeront à aucune réunion ».
https://tass.com/politics/1846157
“Un règlement juste et durable du conflit ukrainien sera impossible sans prendre en compte les intérêts de la Russie. Mais Kiev et l’Occident ne se soucient pas de la paix. Ils ont besoin de la guerre”.
« L’incursion des bandits militaires ukrainiens dans la région de Koursk et les demandes de Zelensky d’autorisation de frapper profondément en Russie avec des armes de longue portée de l’Otan en sont la preuve. Il s’agit d’une continuation du terrorisme contre le peuple de notre pays. Nous ne négocierons pas avec les terroristes », a ajouté Maria Zakharova.
« Les déclarations de Zelensky, qui est en retard, sont des vœux pieux. »
« Ce processus de Bürgenstock n’a rien à voir avec un règlement. C’est une nouvelle manifestation de la tricherie des Anglo-Saxons et de leurs marionnettes ukrainiennes. Le soi-disant deuxième sommet poursuit le même objectif : imposer une “formule Zelensky” absolument non viable comme base alternative pour résoudre le conflit, pour obtenir son soutien de la majorité mondiale et, en son nom, adresser à la Russie un ultimatum de capitulation », a déclaré Zakharova.
Ce qui n’exclut pas la participation de Moscou à des discussions raisonnables et sérieuses, tenant compte des intérêts de la Russie et des populations du Donbass.
« Nous sommes prêts à discuter de propositions vraiment sérieuses qui tiennent compte de la situation sur le terrain, des réalités géopolitiques émergentes et de l’initiative pertinente formulée par le Président Vladimir Poutine le 14 juin », a-t-elle conclu.
Rien n’a changé dans les objectifs de Poutine :
La Crimée est historiquement russe et le restera.
Les quatre oblasts du Donbass, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson sont dorénavant russes, puisque Kiev n’a jamais voulu appliquer les accords de Minsk qui auraient évité la guerre.
L’Ukraine sera démilitarisée car elle mène une guerre contre les populations russes du Donbass depuis 2014 et menace les intérêts russes en s’alliant à l’Occident.
L’Ukraine ne devra jamais intégrer l’Otan.
Bien entendu, Zelensky invoque le droit international pour récupérer les territoires annexés et attend le soutien de l’Otan.
C’est oublier que l’Occident n’a que faire du droit international.
L’Occident a envahi l’Irak en prétextant que Bagdad possédait des armes de destruction massive. Une fable de la CIA.
Il a bombardé la Serbie sans l’aval de l’ONU, en prétextant un génocide serbe à l’encontre des Albanais du Kosovo.
Il a dépecé la Serbie en l’amputant de sa province du Kosovo au mépris du droit international.
Il cautionne sans réserve l’occupation illégale de la partie nord de Chypre par la Turquie, membre de l’Otan. Occupation qui dure depuis 1974 !
Le droit international, c’est en fait la loi que veut imposer Washington à travers le monde.
Une loi du plus fort qui fonctionne depuis 1945 mais qui va trouver ses limites face à la Russie et au Sud global, tous unis dans la construction d’un monde multipolaire débarrassé de la dictature étasunienne, semeuse de guerres perpétuelles.
Moscou veut la paix, oui, mais pas avec l’Ukraine dans l’Otan et des missiles américains à ses frontières. Ce que refuse Poutine, c’est ce que refusait Kennedy en 1962, quand des missiles russes installés à Cuba menaçaient la sécurité de l’Amérique. Rien de bien nouveau.
Ce que veut Poutine et que lui conteste l’Occident, c’est le droit légitime et élémentaire à la sécurité de son peuple. Tout simplement.
Jacques Guillemain