par Danielle Bleitrach
Nous avons semble-t-il ce soir en Géorgie une opération typique de la CIA, quasi caricaturale… En effet, depuis le début de la soirée nous avons eu droit à la proclamation de la victoire de l’opposition de la part de la présidente, une Française placée là pour être la marionnette des USA – Donc la dite présidente en s’appuyant sur les résultats supposés d’un sondage à la sortie des urnes qui donne la victoire à 51,9% des partis pro-européens unis face au parti gouvernemental pro-russe pour affirmer que l’opposition l’emporte alors que les résultats partiels sous contrôle international disent le contraire.
C’est une opération à la moldave derrière la présidente, une franco-géorgienne installée là par l’Occident avec la participation active de la France… L’institut de sondage auquel elle se réfère est l’institut américain Edison Research pour une chaîne de télévision favorable à l’opposition, c’est dire. Notez que les sondages du gouvernement donnent des résultats inverses confirmés par les premiers résultats partiels. L’opération peut également jouer sur le fait que lesdites forces de l’opposition sont concentrées à Tbilissi la capitale et qu’il est plus aisé d’y mener l’assaut comme on l’a vu dans d’autres cas. Mais depuis une opération de même nature en Biélorussie le scénario est plus difficile à mettre en place. Il faut beaucoup de foi en la vertu de l’UE et des USA pour suivre cette affirmation de l’opposition alors que la plupart des commentateurs étaient d’accord sur la difficulté d’obtenir des sondages dans une population qui refusait de répondre et que les premiers résultats réels donnent au contraire le parti dit pro-russe en tête…
Il n’empêche que nous avons depuis la fin de la soirée la multiplication d’annonces reprenant les propos de la présidente géorgienne en faveur de «l’Europe» contre le parti au pouvoir dit conservateur. C’est fou d’ailleurs l’utilisation des femmes à la fois comme créatures de l’atlantisme à la Ursula von der Leyen, pour soutenir l’extrême-droite à la Meloni, en jouant même «les féministes». S’il est dans la même logique beaucoup insisté sur les aspects conservateurs au niveau des mœurs du gouvernement, il n’est pas dit à quel point la Géorgie a rejeté les divers candidats installés là par les États-Unis qui se sont illustrés par la corruption et une féroce répression comme Saakachvili le partenaire en trafic de Glucksmann, le dit Saakachvili a sévi y compris en Ukraine, à Odessa et a fini par succomber dans une rivalité entre oligarques, sa réputation de drogué cocaïnomane ingérable n’étant plus à faire. Ces gens ont littéralement pillé le pays et pour Saakachvili l’ont entraîné dans une guerre désastreuse, il a d’ailleurs été chassé après avoir perdu les élections et s’est réfugié en Ukraine.
Bref comme le notent quelques commentateurs un peu gênés : «les premières estimations à la sortie des urnes des élections législatives en Géorgie, ce samedi 26 octobre, se contredisent. L’opposition revendique la victoire alors que des résultats partiels donnent le parti au pouvoir en tête. Plus de trois millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés dans cette ancienne république soviétique du Caucase, dont le régime est accusé par les occidentaux et les dirigeants de l’UE de dérive autoritaire prorusse. Des incidents ont été rapportés dans certains bureaux de vote».
Le verdict n’est pas définitif. «Mais selon des résultats partiels, le parti au pouvoir est arrivé en tête devant l’opposition pro-européenne aux élections législatives en Géorgie, ce samedi 26 octobre 2024».
Les premières estimations ne s’accordaient pas sur le vainqueur, c’est le moins que l’on puisse dire. Selon un sondage à la sortie des urnes, réalisé par l’institut américain Edison Research pour une chaîne de télévision favorable à l’opposition, la coalition de quatre partis d’opposition pro-européens aurait remporté un total de 51,9% des suffrages, contre 40,9% pour le parti au pouvoir, Rêve géorgien, accusé de dérive autoritaire prorusse. En fait le parti au gouvernement dans un pays où l’on n’a jamais pu démanteler les statues de Staline l’enfant du pays mais qui a été longtemps dirigé par celui qui sous Gorbatchev a initié le démantèlement de l’URSS Chevardnadze, la situation économique n’a cessé de se dégrader et l’analyse du gouvernement actuel accusant en particulier Saakachvili d’avoir monté de toutes pièces une attaque contre l’Ossétie et déclenché une crise avec la Russie pour favoriser ses trafics et bénéficier des subventions de la CIA… Quelque chose assez proche de ce qui s’est passé en Ukraine et dans d’autres pays subissant des révolutions de couleur, trafiquant des résultats électoraux à partir de zones favorables et créant le désordre dans ces mêmes zones pour imposer à des pays qui ne le veulent pas un pouvoir créature de l’OTAN comme l’Ukraine…
Le premier acte est l’opposition qui revendique la victoire relayée par les médias occidentaux et c’est là que le scénario habituel tente de se reproduire. Sur un simple sondage au sortir des urnes réalisé par un institut américain au profit de l’opposition c’est-à-dire les mêmes, la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a affirmé que «la Géorgie européenne l’emporte avec 52% (des voix), en dépit des tentatives pour truquer le scrutin». À la moldave mais sans les forces de l’OTAN et l’UE pour asseoir une telle opération. Un autre sondage, réalisé par un institut proche du gouvernement, donnait le parti au pouvoir en tête face à l’opposition et les résultats partiels vont dans ce sens.
Reuters lui-même se montrait plus circonspect dans son communiqué :
«Le parti au pouvoir Rêve géorgien, favorable à un rapprochement avec Moscou, était donné en tête samedi des élections législatives jugées cruciales pour l’avenir de la Géorgie, selon les données préliminaires publiées par la commission électorale géorgienne.
Les quatre partis d’opposition pro-européens, alliés contre Rêve géorgien, ont eux demandé au parti au pouvoir de reconnaître sa défaite, affirmant que les Géorgiens avaient clairement voté pour un avenir au sein de l’Union européenne.
Selon les premiers résultats de la commission électorale après 70% des bulletins dépouillés, Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, remporterait 53% des voix.
Le taux de participation final aux élections a été de 58,94%, a ajouté la commission. Les bureaux de vote ont fermé à 20h00 (16h00 GMT)».
Comme le soulignait non sans humour involontaire Le Monde, la question est de savoir si face à l’occident affaibli et le spectacle de l’Ukraine il sera possible de renouveler une «révolution» de couleur ?
source : Histoire et Société