Évidemment, l’organisation de ce rassemblement n’a pas été facile. Il y a des combats qui sont bien vus et il y en a d’autre que la presse se fait un plaisir de salir. D’abord, ce rassemblement a fait l’objet d’une campagne de dénigrement assez prévisible. La presse a parlé d’un rassemblement « d’ultra-droite » (c’est-à-dire de droite) ; alors, dans un réflexe pavlovien, l’extrême gauche (en langage journalistique, « la gauche ») a décidé de lancer une contre-manif pour montrer que ¡No pasarán!, que siamo tutti antifascisti, et caetera… Pour siffler la fin de la récré, la préfecture a interdit les deux manifestations, puis la Justice a décidé d’autoriser les deux…
Bref, ce samedi 30 novembre, donc, il y avait une centaine de militants de « Justice pour les nôtres ». Silencieux, statiques, dignes, ils n’ont ni marché en hurlant, ni cramé des Abribus™, ni pillé des magasins, ni attaqué les forces de l’ordre. Pour entourer ces dangereux nazis, il y avait davantage de policiers que de manifestants. C’est ce que l’on appelle la démocratie. Et puis, en face, il y avait le carnaval des luttes : environ 700 personnes, rameutées de toute la France, dont, selon le JDD, le célèbre député LFI Raphaël Arnault, fiché S, contre ceux qui considèrent que la vie de Thomas a un prix. On n’en est plus à une ignominie près. Et puis, il fallait ajouter un petit quelque chose, une petite cerise sur ce copieux gâteau : la Palestine. Ce fut chose faite, avec une banderole d’Urgence Palestine, sur laquelle on pouvait lire : « La Palestine, notre boussole anticolonialiste et antiraciste ! Soulèvement et résistance ».
Ce qui est en train de se passer à Gaza ne relève sans doute pas spécialement du plus grand humanisme. En revanche, ça n’a strictement rien à voir avec ce qui s'est passé à Crépol. La Palestine n’est en rien la boussole de ces guignols gauchistes qui ont simplement décidé de salir la mémoire de Thomas. La presse française, à l’exception du JDD, n’en dit pas grand-chose. Évidemment. En France, on peut donc tranquillement appeler à l’intifada tout en qualifiant un rassemblement d’hommage, silencieux et pacifique, de manifestation d’ultra-droite.
Il y a des choses scandaleuses qui mettent du temps à changer, même dans un pays qui n’a jamais été aussi à droite. Ce sont des choses qui font naître, dans le cœur d’un peuple que l’on ne cesse de mépriser, un sentiment de révolte. La police, les juges, les journalistes et les politiques n’y trouveront rien à redire. Jusqu’à quand ?