Nous sommes dans une période étonnante. Jean-Marie Le Pen vient de mourir, et Donald Trump va être intronisé président des États-Unis. Normalement, ces deux événements ne devraient occasionner aucune division dans notre camp, encore moins après que les gauchistes ont cru bon de commémorer la mort du Menhir. Certes, quelques personnalités contestées n’ont pas été acceptées à la cérémonie religieuse, comme Dieudonné, Soral, Thomas Joly, Henry de Lesquen, Yvan Benedetti, Jérôme Bourbon et d’autres, mais nul n’en a fait un scandale d’État.
Le fondateur du RN, après des obsèques dans la plus stricte intimité à La Trinité, a eu droit à une cérémonie qui lui ressemblait davantage, où les Français ont pu le saluer une dernière fois, comme il le méritait. Et c’est à l’honneur de la famille de Jean-Marie Le Pen d’avoir invité Éric Ciotti, Éric Zemmour, Bruno Mégret, Jean-Yves Le Gallou, Carl Lang et d’autres compagnons de route de la la famille patriote qui, à un moment donné, ont pu s’éloigner de lui, et revenir vers lui.
De nombreuses prises de parole ont eu lieu, de Bruno Gollnisch à Marie-Caroline Le Pen en passant par Louis Aliot, mais Marion Maréchal, par son hommage à son Daddy, a fortement marqué les esprits.
Dans ce contexte, alors que des gauchistes avaient cru bon de fêter la mort de Jean-Marie Le Pen place de la République, on a du mal à comprendre cet ahurissant article de Christine Tasin contre Marion. On avait déjà des difficultés avec le terme « gourdasse » que la présidente de Résistance républicaine attribuait systématiquement à Marion. Mais que dans des moments aussi sacrés, avec une rare mauvaise foi et une volonté malveillante de détruire, on puisse attaquer une petite-fille qui, à sa façon, exprime son amour à son grand-père dépasse l’entendement.
On a du mal à comprendre comment on peut, comme Christine Tasin, organiser – et c’est à son honneur – une projection du film « Silenced » à Combourg, le 19 janvier, et la veille diviser le camp patriote par un article indigne d’une responsable associative.
Dans un autre registre, nous avons eu droit également à un commentaire étonnant de Jordan Bardella. On pourrait considérer, là encore, que dans le camp patriote, tout le monde devrait se réjouir de la victoire du candidat républicain, car cela signifie qu’il va mettre fin au wokisme, à la dictature LGBT, à l’invasion migratoire, et qu’il va mener, avec « America First », une guerre terrible aux mondialistes. Dans ce contexte, on aurait pu penser que l’ensemble de notre mouvance pourrait se retrouver à l’investiture de Donald Trump, montrant ainsi une certaine connivence avec le nouveau président des États-Unis, tout en continuant à défendre les intérêts de la France.
Les deux principaux responsables de Reconquête, les seuls à avoir vraiment mené campagne pour Donald Trump, se sont donc les premier retrouvés invités à la cérémonie. Puis Marion, sans doute grâce à sa proximité avec Giorgia Meloni, a également pu annoncer qu’elle y serait. Mais avec le RN, c’est plus compliqué. D’abord, rappelons que durant toute la campagne américaine, le parti de Marine Le Pen a pris de sérieuses distances avec le candidat Trump. Puis il a été annoncé que Marine serait invitée… ce qui n’a pas été confirmé. Finalement, on a compris que ni Marine ni Jordan ne serait présent. Par contre, Louis Aliot et deux responsables du RN y seront, ce qui est très bien. Mais on a du mal à comprendre quelle mouche a piqué Jordan Bardella d’ironiser ainsi sur cette investiture, et de manquer de respect à Donald Trump en se moquant des Français invités.
« Je ne comprends pas cette mode [d’aller aux États-Unis], j’ai l’impression que c’est Walt Disney pour aller se prendre en photo avec Donald Trump. »
https://www.bvoltaire.fr/trois-elus-rn-presents-a-linvestiture-de-trump-le-20-janvier/
L’attitude de Jordan est totalement stupide, mais Pierre Cassen, qu’on a connu plus mesuré, avait-il besoin, dans la foulée, de qualifier Jordan Bardella de « couillon » ?
Ne serait-il pas temps, comme la gauche sait le faire, de passer un pacte de non-agression entre chefs de la droite nationale et patriotique, et ceux qui, sur les réseaux sociaux, ont une certaine influence, ne pourraient-ils pas éviter, même si parfois c’est difficile, de rajouter de la division à la division ?
Martin Moisan
https://ripostelaique.com/halte-aux-chamailleries-inutiles-et-devastatrices-entre-patriotes.html