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Djihad en Allemagne : deux morts, dont un enfant de 2 ans, dans une attaque au couteau

Deux personnes, un homme de 41 ans et un petit garçon de 2 ans, ont été mortellement poignardées mercredi 22 janvier, dans un parc d’Aschaffenburg dans le sud de l’Allemagne. L’assassin, appréhendé par la police, est un clandestin afghan de 28 ans.

L’Allemagne a été secouée par plusieurs attaques au couteau ces derniers mois. Trois personnes ont été tuées en août à Solingen, dans un attentat revendiqué par l’Etat islamique. En juin, un policier a été poignardé mortellement à Mannheim. Les questions de sécurité sont très présentes dans la campagne pour les élections législatives du 23 février.

A Karlsruhe, l’Alternative für Deutschland (AfD) a distribué un tract de campagne électorale qui ressemble à un billet d’avion. Le message : les migrants irréguliers doivent quitter le pays. L‘AfD propose un billet retour « depuis l’Allemagne vers un pays sûr » aux migrants illégaux. La date du vol promis ? Celle des élections législatives anticipées, le 23 février prochain.

L’antenne régionale de l’AfD a présenté ce tract lors du congrès national du parti, à Riesa, en Saxe. Quand on scanne le code QR du tract, on arrive sur la page de l’AfD de Karlsruhe.

Le parquet fédéral a ouvert une enquête pour « incitation à la haine ». En revanche, les assassinats de Solingen et de Mannheim par des clandestins n’ont pas donné lieu à l’ouverture d’une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui ». En Allemagne comme en France, les autorités gouvernent mal mais se défendent bien.

Le parti d’extrême-droite assure qu’il s’agit d’un tract de campagne comme les autres, à destination de ses électeurs. Mais des élus collabos écologistes et de gauche dénoncent un « message xénophobe ».

Ce n’est pas la première fois que l’AfD parle de renvoyer massivement d’Allemagne des personnes étrangères dans leur pays d’origine. Le parti a même officiellement adopté le terme de « remigration » à son congrès national.

D’après le parti de gauche Die Linke, ce tract tiré à 20 ou 30.000 exemplaires a été délibérément distribué dans les boîtes aux lettres de personnes au nom à « consonance étrangère ».

Des membres de Die Linke ont annoncé leur intention de porter plainte contre l’AfD. Un député réclame même une mise au ban du parti d’ « extrême-droite ».

Des élus écologistes  et le maire social-démocrate de Karlsruhe dénoncent aussi cette forme de communication politique agressive. « Je ne peux que conseiller aux personnes qui ont peur de ne pas se laisser impressionner, déclare ainsi Frank Mentrup, maire SPD de Karlsruhe. Mais aussi de faire confiance à l’État de droit et de prendre contact avec des responsables politiques municipaux, régionaux ou nationaux pour en discuter – ou tout simplement avec des représentants de la mairie. »

L’organisation de jeunesse des conservateurs (Junge Union) et le candidat local de la CDU dénoncent aussi ces procédés de l’AfD durant la campagne.

De son côté, l‘AfD renvoie à son programme électoral. Le conseiller municipal Oliver Schnell regrette que les critiques n’évoquent que le recto du tract, et non son verso qui précise les revendications de l’AfD, conformes à la loi.

Pour le député AfD Marc Bernhard, le coup de com’ a fonctionné : « Je ne pense pas que nous fassions peur à qui que ce soit, estime-t-il. C’est juste un tract électoral, à destination des électeurs. Si vous regardez le tract de plus près, vous voyez qu’il est écrit « migrants illégaux ». Il est donc d’abord question des 300.000 personnes qui vivent clandestinement en Allemagne. »

D’après les statistiques gouvernementales de juin 2024, 220.000 personnes environ seraient, en Allemagne, passibles d’expulsion, cependant, seules 44.000 d’entre elles doivent instamment quitter le territoire, les autres bénéficient de diverses mesures de tolérance.

Si l’AfD revendique sa « créativité » durant la campagne, le politologue Rolf Frankenberger, de l’Institut de recherche sur l’extrême-droite de l’université de Tübingen (IRex), estime quant à lui que le parti recourt en fait à de vieilles méthodes. Il rappelle qu’ « en 1933, et même avant, que ce genre de « billets retour » ont déjà été par le passé un moyen de rejeter nos concitoyens juifs ».

En Allemagne, la ficelle de la reductio ad Hitlerum fonctionne encore à fond la caisse.

Henri Dubost

https://ripostelaique.com/djihad-rampant-deux-morts-dont-un-enfant-de-2-ans-dans-une-attaque-au-couteau-en-allemagne.html

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