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L'Europe divisée sur les projets des déploiements de forces terrestres en Ukraine : la France et le Royaume-Uni poussent vers l'escalade

Les États européens restent profondément divisés sur le possible déploiement à grande échelle de forces terrestres en Ukraine, qui a reçu un soutien croissant de la part des pays de tout le continent au cours de l'année écoulée. Selon un rapport du Times, bien qu'ayant adopté une des rhétoriques les plus hostiles à l'égard de la Russie, les États baltes et la Pologne ont néanmoins montré des appréhensions à l'égard d'une telle escalade en raison du risque que les retombées puissent les exposer. L'Allemagne, qui a également été parmi les plus proactives dans l'armement de l'Ukraine, a évité d'apporter son soutien en raison des élections imminentes en février, car l'effort de guerre est devenu de plus en plus impopulaire au niveau national. La France, le Royaume-Uni et les États nordiques ont quant à eux été les plus favorables à une telle escalade, même si certains craignent que de telles opérations ne soient pas possibles sans un soutien américain important.

Une source diplomatique européenne a informé le Times que la participation des États-Unis serait nécessaire car « ils ont des capacités qui manquent à toute l’Europe », notamment la « capacité de riposter à grande échelle si nécessaire ». Il est peu probable que la nouvelle administration de Donald Trump s’engage dans une telle escalade.

En novembre 2024, le service de renseignement extérieur russe a révélé des informations sur les plans des membres de l’OTAN visant à lancer un déploiement majeur de forces terrestres pour suspendre temporairement les hostilités en cours, dans le but d’endiguer les pertes ukrainiennes et de renforcer les forces locales pour reprendre ultérieurement les hostilités à des conditions plus favorables. Citant ses sources de renseignement, l’agence a rapporté qu’à mesure que les chances d’une reprise ukrainienne sur les lignes de front diminuaient, les membres de l’OTAN étaient de plus en plus favorables à la fin des hostilités avant que les forces russes ne revendiquent davantage de territoire. L’objectif serait de « préparer le pays à une tentative de revanche », les centres de formation de l’OTAN ayant déjà commencé à être mis en place pour accueillir au moins un million de nouveaux conscrits ukrainiens. Ce rapport a été publié à un moment où les partenaires stratégiques de l’Ukraine en Occident ont fait pression sur Kiev pour réduire l’âge de la conscription de 25 à 18 ans, et où des appels de plus en plus nombreux étaient lancés pour que les femmes soient également enrôlées. « Pour résoudre ces tâches, l’Occident devra essentiellement occuper l’Ukraine. Naturellement, cela se fera sous le couvert du déploiement d’un « contingent de maintien de la paix » dans le pays… Selon le plan, un total de 100 000 « soldats de la paix » seront déployés en Ukraine », a ajouté l’agence, la Pologne, l’Allemagne et le Royaume-Uni étant censés jouer un rôle de premier plan.

Emmanuel Macron, l’un des plus fervents partisans de l’escalade militaire, a déclaré à plusieurs reprises que le déploiement de forces terrestres n’était pas exclu dans le cadre d’une politique visant à « faire tout ce qui est nécessaire pour empêcher la Russie de gagner cette guerre ». Le 15 janvier, des forces françaises, dont un grand nombre de forces spéciales, auraient été déployées pour un exercice secret, au cours duquel plus de 3.000 personnes se sont entraînées dans une zone ressemblant à un tronçon du fleuve Dniepr au nord de la capitale ukrainienne Kiev. Le gouvernement français a commencé à envisager des options de déploiement de forces terrestres à grande échelle dès juin 2023, des appels à l’examen de telles options ayant été lancés par des personnalités telles que la Première ministre estonienne Kaja Kallas, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis et la ministre finlandaise des Affaires étrangères Elina Valtonen, entre autres dirigeants européens. Plus récemment, à la mi-novembre, le journal français Le Monde a rapporté que la France et le Royaume-Uni avaient « réactivé » les discussions sur le déploiement de troupes en Ukraine. Les États-Unis se sont notamment montrés plus réticents que nombre de leurs alliés européens les plus bellicistes à envisager une escalade du conflit avec des déploiements de forces terrestres, et ont également été moins désireux que les États européens de fournir de nouveaux types d’armements aux forces armées ukrainiennes.

Depuis 2022, les conseillers, logisticiens, combattants et autres personnels occidentaux jouent déjà un rôle très central sur le terrain dans le théâtre ukrainien, allant des déploiements des Royal Marines britanniques pour des opérations de combat en première ligne à partir d’avril de cette année-là, au groupe d’observation avancée de l’organisation militaire américaine qui a confirmé le déploiement de son personnel pour soutenir une offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk en août. Des rapports faisant état de personnels parlant anglais, polonais et français au combat ont été signalés à plusieurs reprises aux frontières, de Bakhmu à Koursk, notamment en tant que volontaires ou sous-traitants, leurs contributions ayant été vitales sur de multiples fronts tout au long du conflit. Néanmoins, le déploiement de grandes formations d’unités terrestres actives pourrait avoir un nouvel impact sur le conflit, car ces forces « porte-drapeau » pourraient bien être protégées par les arsenaux d’outre-mer de leurs pays, y compris leurs moyens de dissuasion nucléaire, afin de dissuader les forces russes d’avancer ou de les frapper. Le Monde a qualifié début 2024 cette situation d’effort pour imposer des « dilemmes stratégiques » à Moscou. Les responsables russes ont toujours déclaré que toutes les forces occidentales déployées en Ukraine seraient ciblées comme interventionnistes, tout comme les sous-traitants et conseillers occidentaux ont déjà été systématiquement désignés comme cibles lors de frappes de précision. On spécule de plus en plus sur le fait que les efforts visant à déployer des forces terrestres européennes pour « geler » le conflit s’accompagneront d’une pression diplomatique et économique accrue sur Moscou pour tenter de s’assurer qu’il accepte des conditions favorables aux intérêts de l’OTAN, et ne cible donc pas les forces du bloc occidental sur le théâtre, comme les responsables russes se sont engagés à le faire auparavant.

 Military Watch Magazine Editorial Staff

https://numidia-liberum.blogspot.com/2025/02/leurope-divisee-sur-les-projets-des.html

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