« … Alors que le chantier est bloqué… Aucun représentant des quatre collectivités locales siégeant dans la gouvernance de l’association « Hermione – La Fayette » n’a voté en faveur du budget 2025. Alors que le chantier n’avance plus depuis six mois, l’association leur demande d’« être à la hauteur des enjeux »… » (« Sud-Ouest » du 25 février 2025).
Sarah Knafo, députée européenne de « Reconquête » et compagne d’Eric Zemmour, qui est une valeur montante de la droite nationale, a jeté un pavé dans le marigot politique en dévoilant les sommes pharaoniques allouées par « l’Aide Française au Développement » à divers pays qui, soit sont beaucoup plus riches que nous, soit détestent la France, voire les deux. Il est grand temps que le vulgum pecus comprenne qu’il est gouverné par des incapables et/ou des escrocs. Ces gens-là ne rendent jamais de compte, ne sont jamais poursuivis (et donc jamais condamnés). Macron et son complice Bruno Le Maire, qui ont creusé la dette de la France de 1.100 milliards d’euros en sept ans, peuvent dormir tranquilles, ils ne risquent absolument rien ! Or, un chef d’entreprise, un artisan, un commerçant, un petit patron qui confond chiffre d’affaire et bénéfice, qui n’honore pas ses créances, qui accumule les dettes, qui oublie de payer ses impôts ou ses charges sociales, risque la prison et la liquidation de ses biens propres. Notre pays est ruiné, en faillite, il croule sous le poids de sa dette, et l’État, non content d’être totalement incapable de réduire son train de vie, continue à jeter l’argent par les fenêtres, bien souvent pour « arroser » les copains et les coquins. Et cette gabegie financière, on la retrouve à tous les échelons, mais ça ne semble pas choquer grand monde pour une raison toute simple : en France, pays qui a pourtant adopté la devise « Liberté. Egalité. Fraternité » (1) moins de la moitié des foyers est soumise à l’IRPP. À un bout de la chaîne vous avez des gens plus ou moins assistés par l’État-providence, et à l’autre des très riches qui vont au Luxembourg ou ailleurs faire de l’« optimisation fiscale ». Ajoutez à cela une faune allogène, plus ou moins légale, qui vit de nos aides sociales aussi diverses que variées. Ce sont les classes dites « moyennes » qui supportent le poids de l’impôt, et qui vivent à la fois le Grand remplacement et le Grand déclassement.
Pour illustrer mon propos, aujourd’hui je vais vous parler d’une affaire qui aurait dû, dans un pays tout simplement… normal, créer un scandale et déboucher sur des poursuites judiciaires. Je veux parler de la (re)construction de l’« Hermione », le bateau qui conduisit le marquis de La Fayette aux Amériques en 1780. Au départ, c’était un projet censé médiatiser un département (2) et dynamiser une région en faisant massivement appel au mécénat et au bénévolat. L’idée semblait louable !
Avant de vous parler de la nouvelle « Hermione », ce gouffre sans fond, disons un mot de la première « Hermione ». C’était une « frégate de 12 » (en référence au calibre de ses canons) portant 26 canons de 12 livres et 8 canons supplémentaires de 6 livres. En jargon de marine, on la dénommait « frégate de 26 canons », bien que, dès l’origine, elle en ait porté 34. L’« Hermione » sera mise en chantier en décembre 1778 à l’arsenal de Rochefort, sur les plans d’Henri Chevillard. On est alors en pleine guerre d’indépendance américaine et les chantiers français fonctionnent tous à plein régime. La frégate est mise à flot le 28 avril 1779, soit moins de six mois après sa mise sur cale, et mâtée le 30 avril. Son armement débute le 1er mai 1779, et se termine le 11 mai. L’« Hermione » entera dans l’histoire pour avoir conduit, pour sa deuxième traversée, le marquis de La Fayette aux États-Unis en 1780, lui permettant de rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance. En 1793, l’« Hermione » sera engagée dans l’embouchure de la Loire pour appuyer les troupes républicaines contre les Vendéens de « l’Armée catholique et Royale ». Alors qu’elle sort de l’estuaire le 20 septembre, elle heurte un rocher et coule sur le plateau du Four, au large du Croisic. Ce bateau a été armé par des francs-maçons et il a coulé en allant combattre des Vendéens. Défenseur « du Trône et de l’Autel », autant vous dire que je n’ai aucune sympathie pour ce rafiot. Je rappelle que la guerre d’indépendance américaine sera essentiellement une affaire de francs-maçons. La Fayette y jouera un rôle primordial. Il posera les bases de l’amitié (maçonnique) franco-américaine. Le « héros des deux mondes » demeura durant toute sa vie un franc-maçon actif et un suppôt inconditionnel des philosophes des Lumières. Mais venons-en à la nouvelle « Hermione ».
Elle se veut une réplique fidèle du « trois-mâts carré » en service de 1779 à 1793. Elle va être construite par l’association « Hermione-La Fayette » dans l’ancien arsenal de Rochefort à partir du 4 juillet 1997 et lancée en mer le 7 septembre 2014. Un lancement en grandes pompes, très médiatisé, après une longue construction qui aura englouti des sommes stratosphériques. Il a fallu six mois pour construire la première « Hermione » ; il faudra… dix-sept ans pour construire sa sœur-jumelle.
Le 18 avril 2015, tout le monde peut enfin jubiler : la frégate, qui est un gouffre financier et qui a accumulé des retards considérables, débute un voyage historique de quatre mois vers les États-Unis, sur les traces de La Fayette. Elle réalisera ensuite d’autres navigations vers la Bretagne (en 2016), la Méditerranée (en 2018) et la Normandie (en 2019), où elle participe à plusieurs fêtes maritimes. Lors de son lancement, la presse écrira (3) : « Démarré en 1997, le chantier fut un spectacle prodigieux. Plus de quatre millions et demi de personnes sont venues et revenues voir travailler les charpentiers, forgerons, ébénistes, gréeurs et voiliers… La route fut plus longue que prévue. Près de huit ans de retard sur le calendrier d’origine. Plus chère aussi. Le budget final s’élève à plus de 40 millions d’euros, dont la moitié pour la seule construction du navire ». C’est pour cette raison, entre autres, que, bien que Charentais d’adoption, je n’ai pas mis le moindre centime dans la construction de « L’Hermione » qui s’avérait, dès le début, une gabegie financière. Et, pour une fois – une fois n’est pas coutume – j’étais d’accord avec Ségolène Royal quand, présidente de notre région, elle avait exigé que le Conseil Régional cesse de subventionner ce projet aussi fumeux que coûteux.
Depuis l’eau a coulé sous les ponts et l’ardoise s’est encore alourdie, c’est devenu un puits sans fond ! Les écolos avaient exigé que le bois servant à la construction de la coque du navire ne soit pas traité avec des produits chimiques. La coque de « L’Hermione » est rongée par un champignon.
En septembre 2021, elle a rejoint le port de Bayonne. Elle est depuis en réparation dans un chantier d’Anglet qui va tenter de sauver sa coque passablement « vérolée ».
« L’Hermione » parviendra-t-elle enfin à reprendre la mer en 2025 ? Rien n’est moins sûr ! Pour hisser les voiles, la frégate devra d’ici là réunir la somme de 4,5 millions d’euros. Le coût total des travaux est estimé à 10 millions d’euros. L’État, les collectivités locales, les banques, partenaires et donateurs ont déjà injecté près de 5,5 millions d’euros dans ce foutu bateau.
La presse (4) nous apprend que « les relations entre l’association « Hermione-La Fayette » et les collectivités locales sont branchées sur courant alternatif… Car si le président de l’Agglomération Rochefort-Océan loue l’énergie énorme dépensée… pour assurer la fin de restauration de la frégate, aucun des représentants des quatre collectivités réunies au sein de la gouvernance n’a voté pour le budget 2025 de la structure… ». Ceci qui me semble assez normal ! Le contribuable de notre département, de notre région, n’est pas une vache-à-lait ; il a assez donné !
Mais le temps presse : depuis octobre 2023, « L’Hermione » a seulement levé 350.000 euros de nouveaux fonds auprès de mécènes et de particuliers. Ajoutons que, dépendant totalement du sort de « L’Hermione », le parc d’aventures et de loisirs maritimes de Rochefort est en pause de ses animations en 2025. Qui s’est « gavé » dans cette affaire ? J’ai bien une idée, car c’est devenu une manie, dans notre pays, de lancer des projets pharaoniques qui font appel aux au mécénat, au bénévolat, et aux deniers publics et qui, au final, enrichissent toujours quelques aigrefins. Combien y a-t-il de projets comme celui de « L’Hermione » en France ? Sans doute quelques centaines ?
Finalement, ce bateau qui voulait symboliser les valeurs de « Liberté. Egalité. Fraternité » de la « ripoux-blique » maçonnique, est comme elle, complètement pourri !
Eric de Verdelhan
1)- Devise empruntée à la franc-maçonnerie à la Révolution.
2)- La Charente-Maritime a été médiatisée en partie grâce à l’émission « Fort-Boyard », ancêtre de la téléréalité puisque tout y est « bidon ».
3)- Article publié dans « Le Monde » en avril 2015.
4)- « Sud-Ouest », déjà cité en entête de mon article.