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Antisémitisme et christianophobie explosent, mais LFI traque… l’islamophobie

Capture d'écran
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La France insoumise souhaite la création d’une commission d’enquête parlementaire « portant sur l’islamophobie ». Alors qu’en 2024 on dénombre, en France, dix fois plus d’actes visant la communauté juive que la communauté musulmane, le militantisme pro-islamique de l’extrême gauche ne cesse de sauter au visage.

Chez LFI, l’analyse des chiffres révèle un léger strabisme. Dans l’exposé des motifs de sa demande de création d’une commission d’enquête sur l’islamophobie, le parti des insoumis motive sa proposition par l’augmentation d’actes islamophobes de 57 % entre 2022 et 2023, soit « un total de 828 signalements en 2023 ». Ce chiffre provient d’un rapport du Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), organisation à l’objectivité toute relative. Héritier du Collectif contre l’islamophobie en France que Gérald Darmanin qualifiait lui-même d'« officine islamiste », le CCIE est réputé proche des Frères musulmans.

Il est étrange que La France insoumise ne rappelle pas les chiffres du ministère de l’Intérieur qui, eux, témoignent d’une baisse des faits antimusulmans de 29 %, entre 2023 et 2024, passant de 242 à 173. En regardant de plus près, l’analyse des chiffres est sans appel. En 2024, ce sont 1.570 actes antisémites qui ont été commis en France, soit, d’après un rapport du renseignement territorial, ­62 % des faits antireligieux commis en France. À titre de comparaison, 436 actes antisémites avaient été recensés, en 2022. Les actes antichrétiens représentent, quant à eux, 31 % de ce phénomène antireligieux. On en dénombre 770, dont une augmentation de 30 % du nombre d’églises incendiées : en 2024, ce ne sont pas moins de 50 églises qui ont été visées. Les actes anti-musulmans, eux, représentent 7 %. Sidérante réalité.

Pour LFI, une « islamophobie d’atmosphère permanente »

Où est la menace, aujourd’hui ? Qui est réellement inquiété ? D’après LFI, « en Europe, un musulman sur deux dit être victime de discriminations au quotidien », ce qui les amène à ce constat catégorique : la France baigne dans une « islamophobie d’atmosphère permanente ». Et de citer le pape de l’extrême gauche Edwy Plenel, fondateur de Mediapart : « Il y a cette idée que l’islam serait profondément lié à la violence, il y a cette idée que l’islam serait une menace. Il y a une responsabilité, depuis 15 ans, des médias dominants français dans la construction de l’islamophobie. » Vous pensiez avoir tout entendu. Non, le dernier argument massue, c’est que « l’islamophobie ambiante » traumatise les musulmans diplômés qui iraient chercher du travail ailleurs, nous expliquent trois chercheurs, dans La France, tu l’aimes mais tu la quittes (Seuil, 2024)

Ce procès en victimisation permanente participe de ce terrorisme intellectuel qui empêche toute réflexion sur l’islam en France et les conséquences de son développement exponentiel. Lorsque le philosophe chrétien Pierre Manent s’interroge sur « le nombre de musulmans qui sont en Europe » qui, « s’il croît indéfiniment, comme c’est le cas aujourd’hui », nous conduit « au-devant de drames qu’aucune version de la laïcité ne permettra de maîtriser », c’est bien évidemment un discours islamophobe, pour nos policiers de la pensée unique.

Une délinquance intellectuelle

Critiquer cette obsession de La France insoumise pour un climat anti-musulman ressort évidemment de la délinquance intellectuelle. Ainsi pouvait-on lire une tribune il y a quelques jours, chez nos confrères de La Croix intitulée : « Dénoncer l’islamophobie expose désormais à des accusations d’islamisme ou de frérisme ». Ou comment délégitimer son adversaire avant même qu'il ait développé son argumentaire.

À travers sa commission d’enquête, LFI souhaite comprendre « l’inaction de la France » et « évaluer », comprendre surveiller et contrôler « le rôle des médias, des réseaux sociaux et des discours politiques dans la construction de stéréotypes négatifs à l’égard de l’islam ». Une priorité qui, puisqu'elle ne correspond pas à la réalité des chiffres, ne semble pouvoir s'expliquer que par une vision idéologique, dangereuse pour la liberté d'expression.

Yves-Marie Sévillia

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