Créer 500 emplois, redonner vie à une friche industrielle, investir 80 millions d’euros dans une usine high-tech respectueuse de l’environnement : sur le papier, le projet de Safran à Rennes cochait toutes les cases. Mais c’était sans compter sur la véritable guerre idéologique déclenchée par les élus écologistes locaux. Résultat : une fracture politique, un patron outragé… et un avertissement clair lancé aux autres villes gouvernées par les Verts.
« Plus jamais ça » : le message sans équivoque du patron de Safran
Olivier Andriès, directeur général du groupe aéronautique et de défense Safran, ne mâche pas ses mots. Auditionné à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une commission sur les freins à la réindustrialisation, il a déclaré que jamais plus il n’investira dans une ville dirigée par une majorité écologiste : « Si c’est pour être accueilli par des tomates quand on crée 500 emplois dans une région, ce n’est pas la peine. »
L’implantation de son usine à Rennes, annoncée en février 2024, fut un cas d’école. Alors que le projet bénéficiait du soutien de la maire socialiste Nathalie Appéré et de la région Bretagne, les élus EELV ont violemment dénoncé une trahison idéologique. Pour eux, « l’aviation n’est pas un secteur d’avenir » et « l’industrie de défense n’a pas sa place à Rennes ». Peu importe que le site respecte les normes de zéro artificialisation des sols ou qu’il serve la souveraineté industrielle de la France.
L’écologie dogmatique contre l’emploi
Ce rejet viscéral de tout ce qui touche à l’aéronautique ou au secteur militaire n’est pas nouveau chez les écologistes. Leur idéologie s’oppose par principe à toute forme d’industrie, surtout si elle évoque la technique, la puissance ou la défense nationale. La décroissance n’est plus un concept : c’est un programme politique appliqué.
Mais au lieu d’assumer ce programme devant les électeurs, les Verts le font passer en douce, à coups d’obstructions, de déclarations incendiaires et d’indignation théâtrale. Résultat ? Des investisseurs comme Safran prennent la fuite, et avec eux, des centaines d’emplois et des millions d’euros d’investissement local.
Rennes, laboratoire du sectarisme vert
L’épisode rennais n’est pas anecdotique. Il est emblématique d’une tendance inquiétante dans les métropoles françaises où les écologistes ont pris le pouvoir : refus systématique des projets industriels, hostilité à la voiture, bétonnage bureaucratique des libertés individuelles sous couvert de « transition écologique », et clientélisme militant via les subventions aux associations activistes.
À Rennes, comme à Grenoble ou Strasbourg, la politique de la ville se pense contre l’économie réelle, contre l’innovation, contre l’industrie. L’écologie n’est plus une préoccupation partagée, elle devient une machine à interdire.
La colère du patron de Safran révèle une fracture plus large : celle entre les élites municipales vertes et le tissu économique français. Quand une entreprise stratégique, qui fabrique des pièces pour les Airbus, les Boeing ou les Rafale, se voit rejetée par pur dogmatisme, ce n’est plus seulement un problème local. C’est une attaque directe contre la souveraineté industrielle du pays.
Et ce ne sont pas seulement les industriels qui fuient : ce sont les ingénieurs, les ouvriers spécialisés, les familles à la recherche de stabilité. Les Verts disent vouloir sauver la planète ? Ils sacrifient surtout les territoires.
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