
Extrait d’un article d’Eugénie Bastié dans Le Figaro sur Pierre-Edouard Stérin, le nouveau diable de la gauche :
[…] « Réfugié fiscal » en Belgique, il donne plus que s’il devait payer des impôts, mais choisit les causes qu’il subventionne. Il a mis toute sa fortune dans un fonds d’investissement Otium Capital qui dégage une rentabilité exceptionnelle (25 % de taux de rentabilité interne) depuis 2015. Une partie des bénéfices dégagés par ce fonds (80 millions) sont alloués chaque année au Fonds du Bien Commun, une organisation philanthropique qui investit dans des initiatives autour du patrimoine, de la culture, de l’éducation, de la foi. Des projets aussi variés que le développement des patronages, SOS Calvaires qui retape le patrimoine chrétien, un pôle Média avec des participations dans le média en ligne Neo. Son idée est de remettre de l’efficacité et une culture de l’objectif dans un monde associatif souvent voué à la gabegie et à l’amateurisme.
[…]
Au Fonds du Bien Commun est venu s’ajouter le projet Périclès, lancé il y a un an. L’idée est d’appliquer les méthodes du business au monde politique qui souffre selon Stérin d’un terrible manque de professionnalisme. Périclès a trois objectifs, résume Arnaud Rérolle : « 1/ diffuser les idées de droite et la ligne libérale-conservatrice pour qu’elles deviennent majoritaires. 2/ aider ceux qui les partagent à accéder au pouvoir au niveau local et national. 3/ aider ces personnes-là, une fois au pouvoir, à être efficaces. » À l’agenda : l’immigration, l’insécurité, la natalité, la libéralisation de l’économie, la lutte contre le wokisme et l’islamo-gauchisme. L’un des plus gros projets financés par Périclès est Politicae, une école de formation à destination des élus codirigée par Philippe de Gestas. En ligne de mire, les municipales de 2026. L’objectif assumé, c’est de former plus de 4000 personnes et en espérant qu’il y en ait 3000 qui gagnent les élections. Autre organisation soutenue par Périclès, l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, think tank dirigé par Nicolas Pouvreau-Monti. La chaîne YouTube Transmission animée par le jeune essayiste Pierre Valentin qui propose des grands entretiens avec des intellectuels à destination de la jeunesse. Plus anecdotique mais touchant au combat culturel : les sketchs anti-woke de Laurent Firode diffusés sur les réseaux sociaux. Périclès a également largement soutenu l’Institut de formation politique (IFP) dirigé par Alexandre Pesey. Il a été également soutien du projet Justitia en collaboration avec l’Institut Thomas More, collectif d’avocats visant à aider les personnes attaquées par l’extrême gauche.
[…] D’autres projets sont en cours : l’Institut Triomphe qui produira des notes à destination des politiques sur le modèle de l’Institut Montaigne, un think tank baptisé Hémisphère Droit qui tentera d’appliquer les conseils en stratégie des méthodes du privé à l’univers politique, le collectif 300 pour la France qui se veut une sorte de « Medef des entrepreneurs ». Périclès réfléchit aussi à s’engager dans le domaine des sondages, du mécénat d’artistes contemporains non woke, ou encore, un programme d’accélération des talents du type Young Leaders de droite. […]
Le projet Périclès est-il au service du RN ? Pierre-Édouard Stérin s’en défend. « Nous sommes au centre des droites. » Son tropisme libéral ne le pousse pas franchement dans les bras de Marine Le Pen qu’il trouve trop socialiste économiquement, trop timide sur l’immigration (lui prône la « remigration ») et faible sur les problématiques sociétales (hostile à l’IVG, il a posté sur son compte LinkedIn le jour de sa constitutionnalisation : « Honte à nos dirigeants de ne pas chercher à promouvoir des alternatives. »). […]
Se définit-il pour autant comme un libertarien ? Il admet sa sympathie pour l’idéologie prônant un désengagement maximal de l’État. « Aujourd’hui en France, on est à plus de 50 % du PIB. Mon modèle, c’est plutôt Singapour qui est à 20 ou 25 %. L’État est aujourd’hui en France une nuisance colossale à l’épanouissement des Français. » […]
https://lesalonbeige.fr/pierre-edouard-sterin-le-soros-de-droite/