À ce moment-là, un troisième individu intervient. « Il a enfilé des gants coqués. Il n’a même pas cherché à discuter, il a martelé mon visage de coups de poing », ajoute le jeune homme. Après un « malaise », il s’en sort avec « une commotion, l’intérieur de la joue ouvert sur trois centimètres, de multiples hématomes, une tuméfaction de la mâchoire et des cervicales touchées… » Il s'est vu prescrire quatre jours d'incapacité totale de travail (ITT). Sa collègue, qui présente une grosse égratignure au poignet, a reçu deux jours d'ITT.
Renvoi d'audience en juin
Appelée, la police intervient rapidement sur place. « Pensant qu’ils n’avaient pas été filmés, les suspects ont d’abord déclaré que c’était nous qui les avions agressés. Ils m’accusaient d’avoir donné le premier coup », s’indigne Tony. Finalement, quatre individus seront interpellés par les forces de l’ordre. Tous sont connus des services de police et de la Justice, affirme Le Figaro. Parmi les agresseurs présumés, on trouve notamment Ammar G. (48 ans), connu pour 14 faits, Mohamed G. (36 ans), connu pour 22 faits, et Slimane O., un Algérien de 44 ans. Contacté pour confirmer ces informations, le parquet de Meaux n'a pas encore donné suite à nos sollicitations. Selon Tony, l’un d’eux aurait affirmé, lors de l’agression, qu’il travaillait à la mairie. Le jeune assistant parlementaire pense également avoir reconnu parmi ses agresseurs un champion de boxe, décoré de la médaille de la ville de Meaux en 2023. Contacté, le cabinet de Jean-François Copé, maire de Meaux, ne nous répond pas sur ces éléments. Si l’édile « condamne avec la plus grand fermeté toute forme de violence en politique d’où qu’elle vienne », il « n’entend pas commenter les faits ni s’exprimer sur l’enquête ».
Jugés en comparution immédiate pour violences en groupe et vol en groupe, ce lundi 28 avril, les suspects ont obtenu le renvoi de l'audience au mois de juin prochain. « Ils ont interdiction d'entrer en contact avec nous, ils ont interdiction d'entrer en contact avec Béatrice Roullaud, deputée RN de Seine-et-Marne qui vit non loin de chez eux et qui est constamment menacée. Ils doivent également se présenter chaque semaine au commissariat », résume Tony, à l'issue de l'audience. « Notre seule inquiétude, aujourd'hui, ce sont les représailles. Peu avant d'être emmenés par la police, ils nous ont menacés », ajoute le jeune homme, qui espère que ce report leur permettra de bien préparer leur défense.
Ces jeunes militants du parti à la flamme de Seine-et-Marne ne sont pas les premiers à être pris pour cible. Début mars, une lycéenne de 17 ans, membre du RNJ (branche jeune du RN), avait été violentée à quelques mètres de son domicile dans le Val-de-Marne. Après lui avoir tiré les cheveux et l’avoir étranglée, l’agresseur se serait enfui en criant « Siamo tutti antifascisti » [« Nous sommes tous des antifascistes », NDLR]. Dans le Calvados, Louis Defever, délégué départemental du RN, a pour sa part reçu à son domicile une lettre d’insultes et de menaces. « T’es qu’un sale facho de merde […] Prie pour qu’il ne t’arrive rien. Tu veux jouer avec le feu, prépare-toi à cramer », énonce ce courrier anonyme. Une plainte a été déposée. La fédération départementale du parti dénonce « un climat d’intimidation croissant à l’égard du mouvement ».