
La loi Garot, le dernier clou du cercueil de la médecine généraliste se plante dans l’indifférence des parlementaires, qui, en boudant l’hémicycle, se font les complices actifs du désastre final. Pour lutter contre les déserts médicaux, le législateur macroniste moderne n’a rien trouvé de mieux que de redéfinir subrepticement la notion de désert médical. Simple, efficace, démoniaque. La volonté est d’interdire aux nouveaux arrivants de s’installer, ou de reprendre une clientèle d’un praticien qui prendrait sa retraite et de reconsidérer le territoire selon des critères qui excluent de facto des villes pourtant en déficit de présence de généralistes. Ainsi dans des villes de 15 à 20 000 habitants qui ont pour beaucoup vu partir, ces dernières années, plus du tiers de leurs médecins, elles ne pourront prétendre trouver des remplaçants ! C’est de la même logique que la méthode Juppé, pour dépenser moins il fallait raréfier les thérapeutes, là c’est sous-entendu ce vers quoi nous allons. Cette fois c’est pour inciter les médecins à s’installer là où il n’y a plus personne. Le problème est pris à l’envers, comme toujours. Un jeune médecin ne pourra plus s’installer que dans les zones autorisées, ou justement il n’y a plus assez de patients pour vivre de son métier. Pour les contraindre à s’installer là où il n’y a plus personne, on va d’abord vider les endroits où il en reste encore, et dans quelques années on s’étonnera que la population soit encore moins bien suivie, tout en se demandant ce qu’il faut faire !
Songez que l’assurance maladie est contre les maisons médicales, créées pour pallier les départs non remplacés, ouvertes tous les jours jusqu’à 22 heures, au motif qu’une telle amplitude favorise une offre de service et donc une incitation à de la dépense médicale. On croit rêver, c’est vrai que lorsque l’on ne sait pas quoi faire le dimanche on file se faire une petite consultation vers 21heures ! Le but n’est pas de solutionner les déserts médicaux mais de surveiller les dépenses de santé et de contraindre les citoyens à apprendre à ne plus se soigner, ne plus se faire suivre. La loi Garot est là pour mettre fin à la présence des médecins généralistes dans les villes moyennes et petites. Un exemple tout simple, dans ma propre commune il reste trois places dans la maison médicale, elles ne pourront plus trouver preneur après cette loi. La commune a perdu en 15 ans, six médecins pendant que sa population passait de 6700 habitants à quasiment 9000. La maison a pu recruter 5 médecins mais ne pourra pas aller au-delà… Songez que la France, en 2000 avait encore le premier système médical du monde, elle est aujourd’hui à la 23ème place, la dégringolade est aussi spectaculaire que pour l’enseignement. Mais pas de panique, pour Macron est ses affidés, quand on perd on gagne. Il applique cette méthode pour tout. Décalé, rongé par une idéologie égalitaire socialiste qui ne produit que des déséquilibres et des aberrations. Il pense que l’interventionnisme est le seul moyen pour corriger les erreurs qu’une trop pressante et continue intervention de l’État contribue à accroître.
Tout ce que touche la macronie finit inexorablement de la même manière, en désastre. Nos députés vont-ils enfin se mobiliser pour recaler cette loi ? Il ne faut pas y compter, ils vont faire comme les syndicats, attendre que la loi enfante ses effets pervers pour avoir un sujet électoral à leur prochaine campagne. Venir ainsi s’emparer du précieux dossier pour avoir quelque chose à dire, alors qu’il serait plus simple d’éviter le mur. Mais ils ne veulent pas en arriver là, le but n’est pas de régler les problèmes avant, mais bien de les monter en épingle pour faire croire qu’ils s’occupent de nous. Imaginez une campagne ou le futur député se vanterait d’avoir empêché le massacre de la médecine en ayant refusé de voter la loi, celle-ci et bien d’autres ! Ce genre de publicité ne paye pas, en revanche venir brailler que la loi est inique qu’elle a créé des vides encore plus préjudiciables et que s’il est élu il proposera une modification de la loi, ça oui !
Les solutions les plus simples ne sont pas à l’ordre du jour, elles n’intéressent personne parce qu’elles sont efficaces tout de suite et commercialement parlant ce n’est pas vendeur. Les dépenses de santé sont trop importantes, donc on réduit l’offre de soin, ensuite on aura tout loisir de mettre en place des plans coûteux de suivi quand les chiffres alarmants des patients en danger seront connus. Supprimons l’AME, faisons la chasse aux fausses cartes vitales, mais de grâce foutons la paix aux médecins. Qu’ils soignent comme ils l’entendent, que l’assurance maladie s’occupe de rembourser les soins sans tout réglementer parce qu’un patient n’est pas un chiffre et qu’il ne réagit pas uniformément à une statistique. Cinq jours d’arrêts maladie pour un lumbago, parce que le technocrate l’a évalué ainsi. Un lumbago pour un maçon n’aura pas la même durée de guérison que pour un employé de banque, ou une personne qui est en télétravail ! Oui mais dans le monde socialiste voulu par toute notre clique, si. Tout doit être normé, contrôlé, c’est là la garantie de l’efficience absolue. Assisterons-nous à un sursaut de lucidité de nos députés ? Non, et le pouvoir égal à lui-même trouvera les arguments pour dresser cette profession contre les patients, et en faire des parias qui refusent tout changement forcément salutaire pour sauver notre système de santé… le sauver de quoi ? D’une 25ème place en devenir ? Certainement pas de retrouver la première place que nous avions il y a encore vingt-cinq ans. La liberté d’entreprendre, d’agir de travailler, sans qu’un commissaire fonctionnaire ne soit derrière le dos de chaque français, voilà la seule solution. Faire confiance à la régulation naturelle des activités, au lieu de subventionner tout ce qui ne marche pas et réutiliser l’argent pour des causes utiles. C’est aussi dans le programme du RPF.
https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2025/05/12/vers-la-fin-des-soins-medicaux/