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Milan accueille le premier sommet européen de la Remigration

Il n’est pas tout à fait banal de voir s’ouvrir les portes de l’Europe à Jared Taylor, proscrit de l’espace Schengen durant de longues années. C’est pourtant chose faite : l’homme, fondateur de la revue American Renaissance, et grand débateur des questions raciales aux Etats-Unis depuis 1992, a foulé le sol lombard à l’invitation d’un aréopage de militants européens réunis autour d’un mot naguère tabou, désormais brandi sans vergogne : remigration. Il a rédigé un intéressant complet rendu des débats pour sa revue dont nous présentons ici une synthèse.

Le sommet –ReSum25 pour les initiés – s’est tenu, malgré les injonctions d’interdiction, dans une salle obscure de la banlieue milanaise, transformée pour l’occasion en salle de guerre idéologique. Policiers en faction, journalistes aux aguets, mais aucun agitateur d’extrême gauche à l’horizon : le calme propice aux idées explosives.

Andrea Ballarati, maître de cérémonie italien, ouvre les hostilités par une tirade toute en ironie : il remercie nommément le maire de Milan, Giuseppe Sala, pour avoir contribué, par ses diatribes outrées, à donner à l’événement une publicité inespérée. Ce qu’il fallait museler est devenu, par excès de censure, un débat de société.

Lena Kotré, élue allemande de l’AfD, donne d’emblée le ton : personne, affirme-t-elle, n’a jamais consulté les Allemands sur leur désir d’être remplacés. Elle rend hommage à Martin Sellner, l’activiste autrichien qui a popularisé le terme «remigration », qu’elle qualifie de «question centrale de notre temps ». Son objectif déclaré : faire de la remigration une banalité politique, un réflexe collectif, voire un élément de la culture populaire. Les mots sont choisis, mais la visée est radicale : rompre avec la doxa imposée depuis la Seconde Guerre mondiale.

Vient ensuite Eva Vlaardingerbroek, Néerlandaise brillante et médiatique, qui rappelle que la plupart des colloques identitaires sont des vitrines sans lendemain. Celui-ci, selon elle, entre dans l’histoire. Elle insiste sur la beauté des cités européennes, fruit d’un génie architectural qu’aucune immigration ne saurait égaler. «L’idée que les Européens n’ont pas de culture est la plus grande des impostures numériques », affirme-t-elle. À ses yeux, il est temps de rejeter le complexe de culpabilité hérité du XXe siècle : que l’Afrique soit à l’Afrique, l’Asie à l’Asie, et l’Europe à ceux qui l’ont bâtie.

L’Américaine Cyan Quinn, issue du White Papers Policy Institute, aborde le sujet sous l’angle économique. Son propos, plus technique, dissèque le coût réel de l’immigration non qualifiée : charge pour les systèmes de santé, pression sur les logements, transfert massif de fonds vers les pays d’origine. Ce sont les classes populaires qui en supportent le poids, tandis qu’une bourgeoisie mondialisée en tire profit. Son exposé a la froideur des chiffres, mais le fond ne diffère pas des précédents : l’immigration de peuplement n’est ni juste ni viable.

Dries Van Langenhove, jeune Flamand volontiers provocateur, assume la radicalité de ses propositions. Son discours se structure en trois phases : expulsion des clandestins, renvoi des délinquants étrangers, et incitation au départ pour ceux qui, même citoyens, affichent une hostilité ouverte envers la civilisation européenne. Il invoque non la haine, mais la logique des souverainetés. Légalement possible, politiquement explosif, le projet n’attendrait que la volonté populaire pour devenir programme. Il cite, en conclusion, un conseil glissé par Viktor Orbán : «Créez une élite loyale, persuadez-la qu’elle peut gagner. »

Dans une intervention marquée par la gravité du ton et le sens de la mémoire collective, John MacLoughlin du Parti national irlandais, a dressé le tableau douloureux de l’Irlande contemporaine, menacée selon lui de devenir une nation minoritaire sur sa propre terre à l’horizon 2060. Il a évoqué le drame silencieux des villages irlandais, où des hôtels — autrefois au service du tourisme local — sont désormais réquisitionnés pour héberger des «demandeurs d’asile », avec pour effet immédiat de marginaliser les habitants autochtones, numériquement submergés. Pourtant, loin de se complaire dans le fatalisme, il a affirmé que «la résilience est dans notre sang ».

Une solution pacifique reste, selon lui, envisageable, à condition d’agir avant que les tensions ne rendent l’apaisement illusoire. Et de conclure : «Il se peut que notre génération ne voie pas la renaissance. Cela importe peu. Nous luttons pour nos enfants. »

Représentant un pays rarement associé aux débats migratoires dans la sphère francophone, le portugais Pedro Faria a néanmoins souligné avec véhémence que son pays n’est pas épargné. Il a appelé à rejeter toute posture victimaire : «Nous ne sommes pas des victimes, nous sommes des combattants. » Selon lui, la remigration ne signifie pas seulement inversion des flux, mais reconquête morale : il s’agit de «cesser de céder, de replacer notre peuple au centre, et de reprendre ce qui nous appartient ». Il voit dans sa génération un trait d’union entre ce que fut l’Europe et ce qu’elle pourrait redevenir.

Autre intervenante américaine, Jacky Eubanks, militante issue de l’organisation Turning Point USA, a pris soin d’ancrer son propos dans l’histoire constitutionnelle des États-Unis. Citant le préambule de la Constitution — «pour assurer les bénédictions de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité » —, elle a dénoncé le glissement vers une société multinationale sans cohérence organique. Elle a cité l’exemple de Dearborn (Michigan), devenu selon elle le plus grand foyer musulman hors du Moyen-Orient, régi de facto par la charia. Elle s’est élevée contre les visas H-1B, qui permettent l’importation de main-d’œuvre qualifiée, sous prétexte que les Américains ne voudraient pas exercer certains métiers. Selon elle, il y aurait déjà jusqu’à 20 millions de clandestins aux États-Unis. Seule solution : arrêt total de l’immigration et déportation de masse. Elle conclut sur un cri lancé en italien : «Italia per gli italiani ! »

Fait insolite relaté au sommet : plusieurs citoyens allemands, ayant prévu d’assister à la conférence, ont été empêchés d’embarquer à l’aéroport par les autorités de leur pays. Motif invoqué : leur présence nuirait à la «réputation » de l’Allemagne. Ils furent assignés à résidence, contraints de se présenter plusieurs fois par jour aux autorités. Or, à la stupeur générale, ces mêmes militants sont apparus sur scène à Milan, ovationnés pour avoir déjoué les filets de la surveillance. Leur message était limpide : «Votre haute technologie ne peut rien contre notre détermination. » En hommage à cette escapade aérienne imaginaire, ils remirent à Martin Sellner un tee-shirt orné d’avions, symbole d’un objectif assumé : le retour massif par les airs des migrants vers leurs pays d’origine.

Enfin, Kenny Smith, représentant britannique du Homeland Party, a abordé un sujet hautement sensible : les réseaux de «grooming » sexuels organisés par des bandes d’origine asiatique, souvent pakistanaise, dans plusieurs villes anglaises. En tant que père de trois filles, il s’est dit bouleversé par ce qu’il qualifie «d’exploitation industrielle de jeunes filles blanches », facilitée selon lui par la paralysie volontaire des autorités judiciaires. «Ce n’est pas un problème de police, c’est le fruit direct de l’immigration de masse », a-t-il affirmé. Il a fustigé ceux qui, malgré les faits accumulés, refusent d’admettre la dimension ethno-raciale du phénomène. Selon lui, des milliers de victimes sont encore à découvrir, et autant de coupables à poursuivre. Sa conclusion fut sans détour : «Il faut prendre le pouvoir à tous les niveaux. »
Unique intervenant à nommer explicitement l’influence américaine comme source de subversion culturelle, Hilaire Bouyé, jeune président de Génération Z, les jeunes de Reconquête, a dénoncé avec fermeté ce qu’il considère comme une colonisation idéologique rampante. Selon lui, nombre des «idées délétères de notre époque » ont pris naissance aux États-Unis, avant de se diffuser sur le Vieux Continent comme une marée noire. Il a appelé à «dire enfin la vérité », sans détour ni culpabilité, et a déclaré consacrer toutes ses forces à la défense de la civilisation européenne. Son intervention s’est conclue sur une formule sans ambiguïté :« Le temps de la reddition est terminé. »

D’un ton plus modéré, Frederick Jansen du Forum pour la démocratie, Flandres, a évoqué la nécessité, non de désigner les migrants comme des ennemis, mais de rendre possible leur retour. Une partie de la responsabilité, selon lui, revient aux interventions occidentales qui ont désarticulé les sociétés musulmanes, provoquant leur exode.« Il faut que ces peuples aient des pays où retourner », a-t-il plaidé, appelant à renouer un lien pacifié avec le monde musulman. Son approche, plus diplomatique, vise à donner à la remigration une dimension politique praticable.

Jean-Yves Le Gallou, un intellectuel incontournable de la scène identitaire en France, a tenu un propos plus fondamental. Il a rappelé que les Européens sont les peuples autochtones du continent depuis au moins 40 000 ans, et que leur identité culturelle structurée remonte à 5 000 ans. S’appuyant sur la Déclaration des Nations Unies de 2007 relative aux droits des peuples autochtones, appliquée partout sauf en Europe, il a défendu le droit des Européens à demeurer eux-mêmes. Concernant la remigration, il propose une gradation : expulsion des clandestins et criminels, incitation au départ pour les non-assimilés respectueux, et pleine reconnaissance des assimilés sincères. Contrairement à une idée répandue, il estime que l’Union européenne ne saurait être le bouc émissaire exclusif : les politiques migratoires massives ont débuté dès les années 1970, en Suisse comme au Royaume-Uni, bien avant que Bruxelles n’intervienne.« Aucun pays ne peut réussir seul. C’est toute l’Europe qui doit agir d’un seul bloc. »
Véritable figure centrale du sommet, l’Autrichien Martin Sellner a reçu une ovation debout avant même de prendre la parole. Souriant, il a comparé la conférence à un conclave, citant la formule latine« Extra omnes », symbole de l’entre-soi sacré, retourné ici en mot d’ordre militant. Il a exposé une métaphore : comme pour les ovations, la dynamique de la remigration doit commencer par quelques-uns, entraîner les hésitants, jusqu’à ce que rester assis — ou silencieux — devienne une honte. En deux ans, selon lui, le mot « remigration » s’est imposé dans le paysage.« Notre victoire, conclut-il, ce sera le rire de nos enfants. »

Dernier orateur, le Portugais Alfonso Gonçalves, organisateur du sommet et fondateur du mouvement Reconquista, a mis un point final en forme de manifeste.« Nous sommes ici, et nous ne partirons pas avant d’avoir gagné », a-t-il lancé. À ses yeux, la génération actuelle doit assumer un rôle salvateur dans la plus grande crise que les peuples européens aient connue. Il affirme que le vrai clivage n’oppose plus la droite à la gauche, mais la nation au globalisme.« Ce serait un suicide de ne pas tout donner », a-t-il averti, appelant à une nouvelle reconquête —par la remigration.

Ces témoignages, souvent abrupts, parfois brutaux dans la forme, traduisent une lame de fond politique et culturelle, où la question migratoire n’est plus seulement posée en termes économiques ou sécuritaires, mais existentiels. Une rhétorique de la survie démographique s’installe, où la remigration n’est plus une hypothèse mais une revendication. La société européenne saura-t-elle répondre autrement qu’en censurant ? L’histoire récente n’incline guère à l’optimisme.

Certes, on pourra ironiser sur la mise en scène, les slogans martelés ( »Save our nation. Re-mi-gra-tion! ») ou l’homogénéité militante de l’assistance. Il reste que l’événement a marqué une rupture de ton, et sans doute de stratégie. Ce n’était ni un colloque d’universitaires, ni un banquet d’anciens combattants. La moyenne d’âge flirtait avec la trentaine. Les participants étaient jeunes, européanisés, polyglottes, et, ce qui frappe chez un regard d’étranger, pleinement convaincus que l’histoire ne fait que commencer.

Il est loisible de récuser ces thèses, ou d’en dénoncer les implications. Encore faut-il les écouter. L’Europe, pour reprendre la formule d’Ernst Jüngerest un «champ de ruines fécond ». Ces ruines, ce sont aussi celles d’un univers mental où toute critique de l’immigration valait excommunication. Si le mot «remigration » est prononçable aujourd’hui en public, fût-ce à huis clos, c’est que l’axiologie dominante chancelle.

Certes, pour l’instant, les tenants de cette ligne n’ont ni partis solides, ni relais puissants dans les institutions. Ils ont des réseaux, des idées, une ferveur et une jeunesse. Cela peut sembler peu, c’est parfois l’essentiel. Le réel, disait Carl Schmitt, finit toujours par se rappeler au droit.

Comme le souligne Jared Taylor, à l’issue de cette journée dense, le sentiment dominant dans la salle n’était ni la colère ni l’orgueil, mais une volonté renouvelée. Tous les discours convergent vers une certitude partagée : les institutions ne sont plus le lieu de la souveraineté, et c’est donc à la société militante de la reconstruire, non par l’imitation des modèles anciens, mais par la désignation d’un avenir autre. L’unité du continent ne s’entend plus en termes de traités, mais d’identité. On pense ici à Moeller van den Bruck, pour qui la jeunesse n’est pas une classe d’âge, mais une forme d’énergie historique. À Milan, cette énergie circulait, indiscutablement.

Balbino Katz — chroniqueur des vents et des marées —

Crédit photo : https://www.flickr.com/photos/202821863@N03/54525480366/
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