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Moratoire sur les éoliennes : les sénateurs disent non

@Pexels / Jem Sanchez
@Pexels / Jem Sanchez
Mardi 1er juillet, la commission des affaires économiques du Sénat a adopté une nouvelle version du texte de la proposition de loi portant programmation nationale pour l'énergie et le climat pour les années 2025 à 2035 (PPE 3), dite « loi Gremillet ». Avant son retour au Sénat le 8 juillet puis à l’Assemblée nationale, cette étape de mi-parcours en commission a confirmé une reprise en main du dossier éolien par une coalition pro énergies intermittentes où se liguent, d’une part, de purs idéologues et, de l’autre, des soutiens des industriels du secteur.

LR en marche arrière

Le texte de la commission du Sénat, à majorité LR, n’a pas réintégré le moratoire sur l’éolien. Un moratoire, rappelons-le, proposé à l'origine par les députés de Laurent Wauquiez, adopté grâce aux voix du RN ; puis repris dans un autre amendement, cette fois-ci déposé par le RN et leurs alliés, rejoints pour l’occasion par quelques élus LR ; et finalement rejeté par l’Assemblée nationale en plénière, le 24 juin. Il est vraiment compliqué de suivre le vent des LR sur ce sujet ! Ainsi, ce vote a officialisé un virage à 180 degrés de LR, comme l’avait rappelé alors, dans les colonnes de BV, le spécialiste de l’énergie Fabien Bouglé. En quelques jours, on n’a pu que constater, en effet, que les députés LR ont été les grands absents, lors du vote du 24 juin, et la présence de deux pro-éoliens à des postes clés du parti (Jean-François Copé au projet politique et Antoine Vermorel-Marques à l’écologie). Ce à quoi il faut ajouter la contribution des sénateurs LR au vote du nouveau texte de la PPE3 qui vient d’être adopté en commission sénatoriale.
La réécriture de ce texte, au-delà de « l’oubli » de l’amendement sur le moratoire sur l’éolien, est par ailleurs un chef-d’œuvre consensuel, parfaitement assumé par la commission et sa présidente, Dominique Estrosi Sassone, sénatrice (LR) des Alpes-Maritimes.

Consensus et front anti-RN

Son communiqué indique avoir « fait le choix de modifier le texte voté par le Sénat en octobre dans le but de faciliter son examen en deuxième lecture à l’Assemblée nationale ». Après décryptage, on comprend qu’il s’agit de s’attirer les bonnes grâces de tous les députés ayant voté le 24 juin contre le moratoire (les groupes de gauche et du centre) ou s’étant abstenus (les LR de la Droite républicaine). Dans cette optique, la commission sénatoriale a concocté un subtil mélange du texte d’origine (la PPE venait au départ du Sénat) et de quelques ajouts faits ensuite à la marge par les députés, tout en veillant à ce que la montée en puissance des énergies intermittentes (et notamment de l’éolien) soit confortée.

Son texte a ainsi « acté un recentrage du texte sur son volet programmatique » (c’est-à-dire l’augmentation significative, sur les prochaines années, de la part de l’éolien dans le mix énergétique) et « intégré certains apports pertinents, issus des travaux de l’Assemblée nationale ». Le communiqué justifie par ailleurs l’abandon « du moratoire sur les projets éoliens terrestres », auquel la commission est de toute façon opposée, du fait qu’il « n’est plus en navette au stade de l’examen du texte au Sénat, étant donné le rejet du texte par l’Assemblée nationale ».

Après ce moment de rassurance à l’adresse des parlementaires pro-éoliens, il fallait aussi décourager autant que se peut la tentation gouvernementale de couper court en adoptant la PPE3 par décret. Soucieuse de ne pas perdre la main sur ce dossier, Dominique Estrosi-Sassone s’est montrée très claire : « Nous souhaitons que l’examen parlementaire de la proposition de loi sénatoriale aille à son terme. Le Sénat a fait le choix de la responsabilité pour trouver un chemin d’accord. Le gouvernement doit attendre la fin de la navette parlementaire avant de prendre le décret sur la PPE. »

Les Français et l’éolien :

Les Français et l'éolien : le vent tourne

Les Français attendront, eux, bien plus longtemps sans doute que soit mis fin aux errements d’une écologie aussi inefficace que punitive. Longtemps abusés par la lourde propagande officielle en la matière, ces derniers semblent progressivement revenir de leurs illusions sur l’éolien. En 2023, un sondage de l’institut XYZ trouvait encore une courte majorité de Français (56 %) pour soutenir l’installation d’une éolienne près de chez eux. Mais quelques mois plus tôt, une enquête OpinionWay commandée par la SPPEF/Sites et monuments montraient que le vent des éoliennes commençait à tourner à leur désavantage, dès lors que l’on abordait la question de façon très concrète. 72 % des Français y déclaraient attribuer « un impact négatif aux éoliennes sur les paysages et sur la biodiversité ». Ils se prononçaient aussi à 69 % pour le « démantèlement de toutes les éoliennes existantes créant des nuisances ou dommages pour les riverains ». Enfin, anticipant la récente initiative des députés patriotes sur la question, ils étaient déjà 61 % à se dire « favorables à un moratoire de plusieurs années des implantations d’éoliennes terrestres en France ».

Les Gueux seront-ils un jour entendus ? Hélas, comme le dit le proverbe, « il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » et se fiche éperdument que double le montant des factures d'électricité des Français.

Etienne Lombard

https://www.bvoltaire.fr/moratoire-sur-les-eoliennes-les-senateurs-disent-non/

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