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[ÉDITO] Sandrine Rousseau veut donner la Légion d’honneur à des Black Blocs !

Capture d'écran
Capture d'écran
« Je condamne toute violence, mais là, je ne condamnerai pas les personnes qui manifestent et qui commencent la désobéissance civile (sic)… » En l’occurrence, des personnes qui commettent des violences. Sur le plateau de BFM TV, Sandrine Rousseau le dit, insiste, le répète à plusieurs reprises : « Je ne condamnerai pas. » Une sorte de « non possumus ». Pendant ce temps, les images défilent sous nos yeux et sous les siens : les images montrant les violences commises dans le Tarn par des opposants à l’autoroute A69. Des opposants, relate La Dépêche, qui déclarent : « S’il faut brûler des machines, on le fera. » Sandrine Rousseau n’est pas à une contradiction près. Ou plutôt, disons qu’elle fait une exception absolue qui permet de s’absoudre de toutes les lois : la défense de la planète. Objectivement, sincèrement, rationnellement, qui voudrait sur cette Terre la mort de la planète qui nous donne la vie ? Personne, évidemment. Le tout est de savoir si s’opposer par tous les moyens possibles à la construction d’un morceau d’autoroute entre Toulouse et Castres relève du sauvetage de la planète.

« Force doit rester à la loi »

Pas question, ici, de se faire un défenseur ou un opposant de ce projet qui fait couler depuis de longs mois plus d’encre que de bitume sur la chaussée. Rappelons tout de même qu’en février dernier, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné la suspension des travaux – déjà bien avancés… - « pour raisons environnementales ». Que, fin mai, la cour administrative d’appel de Toulouse, après le recours en urgence déposé par l’État, prononçait le sursis à l’exécution du jugement de première instance. En clair, les travaux pouvaient reprendre. Parallèlement, le 7 mai, des sénateurs déposaient une proposition de loi relative à la raison impérative d'intérêt public majeur de la liaison autoroutière entre Castres et Toulouse.

Le 25 juin, députés et sénateurs, réunis en commission mixte paritaire, se sont mis d’accord sur la version finale du texte de loi qui reste, à ce jour, à être définitivement adopté par le Parlement. Une façon pour le législateur, diront les opposants au projet mais aussi les tenants de la sacro-sainte séparation des pouvoirs, de s’immiscer dans un dossier qui n’a pourtant pas terminé son parcours judiciaire : la cour administrative d’appel doit en effet encore trancher sur le fond de ce dossier dans plusieurs mois… Mais ce n’est pas le sujet de cet édito. De tout cela, on pourrait retenir le vieux principe républicain : « Force doit rester à la loi. » Repris, d'ailleurs, par Macron dans un message posté sur X. Petit aparté : lors de la mort de Nahel, le même Macron ne s'était pas embarrassé avec la loi sur la présomption d'innocence en qualifiant l'action du policier en cause d'« inexcusable »... Passons.

Lorsque les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites

Le sujet, c’est donc les propos de Sandrine Rousseau qui, en quelque sorte – « en quelque sorte » est peut-être de trop -, justifie la violence de « protestataires organisés en Black Blocs, portant cagoules et masques de piscines, jet[an]t des cailloux, des feux à main, des mortiers d’artifice... »comme le rapporte Le Monde. Eh bien, pour la députée de Paris, « ces personnes-là méritent, non seulement notre respect, mais la Légion d’honneur ». Carrément ! On fera passer le message aux 1.500 gendarmes mobiles et CRS mobilisés pour la circonstance. La prochaine fois, ils présenteront les armes à ces héros des temps modernes au lieu de balancer des grenades lacrymogènes. Jusqu’où ira la tolérance de Sandrine Rousseau, qui, rappelons-le, condamne toute violence tout en refusant de condamner les auteurs de violence, lorsque, bien sûr, c’est pour sauver la planète ?

Jusqu’aux auteurs de sabotages de pylônes électriques, en mai dernier, privant ainsi 160.000 foyers d’électricité ? Des anarchistes (toujours pas arrêtés...) qui ont justifié leur action par leur envie d’« éteindre ce système mortifère » et dénoncé la « poubelle industrielle de notre société » qu’est le monde du cinéma qui veut faire oublier « la planète réelle, pourrie d’usines, d’autoroutes, de béton et de mines ». La planète « pourrie d’autoroutes » : tiens donc… Pour eux, c’est au moins la rosette, non ? Ou encore, en remontant un peu dans le temps et en allant voir ailleurs – dans ce vaste monde, en l’occurrence -, jusqu’aux ITS ? Ces individus tendant au sauvage, des extrémistes écologiques pour qui « tous les êtres civilisés méritent de mourir » et qui, entre 2018 et 2019, revendiquèrent au moins cinq attentats au nom du retour à la nature. On pose la question, comme ça, juste pour savoir. Car, comme chacun sait, lorsque les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites.

Georges Michel
 

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