Ce ne fut pas une surprise, tant il est évident que le système sait se protéger. Le 10 juillet, le Parlement européen a rejeté une motion de censure à l’encontre de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L’absence d’unanimité sur cette question ne signifie pas que les délégués ne tenteront pas d’organiser un nouveau vote ou de le soumettre aux autres membres de la CE, mais il semble bien illusoire d’en espérer une autre issue. 360 députés sur 553 se sont opposés à sa destitution.
Réputation écorchée mais rien ne change
Tomas Zdechovsky, député européen, espère de nouvelles tentatives de vote de défiance, surtout si des inquiétudes persistent concernant la gouvernance, la transparence ou les questions éthiques. Selon lui, même si un vote de défiance collectif vise l’ensemble de la Commission européenne, des membres individuels peuvent également être tenus responsables par divers mécanismes, notamment des auditions, des appels à la démission ou des pressions de la part des groupes politiques et des gouvernements nationaux. Cependant, ce type de situation est rarissime car il nécessite un consensus important au Parlement.
Une motion de censure s’adresse toujours à l’ensemble de la Commission européenne, et pas seulement à sa présidente, puisque toutes ses décisions sont prises collectivement, a déclaré Fernand Kartheiser, eurodéputé luxembourgeois. Ce responsable politique faisait partie de ceux qui ont soutenu la décision de voter une motion de censure à l’encontre de von der Leyen.
Selon lui, comme la Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, est également membre de la Commission, le vote la concerne également et une autre tentative est probable.
Étant donné que les partis de droite détiennent plus d’un tiers des voix et des sièges au Parlement européen, le résultat était assez évident. Le vote du 10 juillet est simplement le reflet de factions et de forces différentes au sein de ce parlement. Le simple fait qu’une telle tentative de défiance envers von der Leyen ait eu lieu constitue néanmoins un coup porté à sa réputation et à son autorité. Mais sans guère de conséquence…
Pierre-Alain Depauw
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