Un rapport du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF) accuse les organisations chrétiennes et pro-vie de porter atteinte aux droits sexuels et reproductifs en Europe. Ce document vise à stigmatiser ceux qui défendent la vie, la famille et le christianisme, les présentant comme une menace pour la démocratie.
Le récent rapport de l’EPF, intitulé La prochaine vague : comment l’extrémisme religieux reprend le pouvoir, suscite un vif émoi en Europe. Présenté en juin et signé par Neil Datta, ce document dénonce ce qu’il considère comme une offensive de « l’extrémisme religieux » qui porte atteinte aux libertés sexuelles et reproductives ( ndlr : l’avortement ) en Europe.
Le christianisme, voilà leur ennemi
Selon l’EPF, ces mouvements sont passés de la périphérie politique au cœur du pouvoir institutionnel et ont reçu 1,18 milliard de dollars de financement entre 2019 et 2023, acheminés par l’intermédiaire de 270 organisations. La majorité de ces financements proviendrait d’Europe (73 %), suivie de la Russie (18 %) et des États-Unis (9 %), la Hongrie, la France, le Royaume-Uni, la Pologne et l’Espagne étant les principales sources de soutien.
Les acteurs visés incluent des entités telles que la Fondation Jérôme Lejeune, le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) au Parlement européen, le Parti politique chrétien européen (ECPP), l’Alliance Defending Freedom International (ADFI) et le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ).
Les groupes pro-vie mettent en garde contre le ton et l’approche du rapport, biaisé et manquant de rigueur.
« La défense des valeurs qui ont fondé la civilisation européenne pendant des siècles ne peut être qualifiée d’extrémiste », affirment les porte-parole des mouvements pro-vie. « Il s’agit de protéger les plus vulnérables : les enfants à naître, les enfants et les familles. »
Le rapport classe « anti-genre » toute association ou parti remettant en question l’avortement, l’idéologie du genre ou les revendications LGBTQI. Selon cette définition, des pratiques telles que la planification familiale naturelle ou l’éducation axée sur la promotion de la chasteté sont présentées comme comparables à des thérapies de conversion, interdites dans plusieurs Etats.
Le média chrétien CNE.news, cité dans le rapport, a nié les accusations selon lesquelles il aurait « fait l’éloge » du président russe Vladimir Poutine et critiqué son étiquetage de « fondamentaliste religieux ». « Si le fondamentalisme signifie croire que Jésus-Christ est la Voie, la Vérité et la Vie, alors nous l’acceptons. Mais il est faux de prétendre que nous promouvons un quelconque programme politique », a souligné le média.
Plusieurs mouvements pro-vie dénoncent ce rapport : « Si, pour l’EPF, la seule option valable est le droit à l’avortement, alors il n’y a pas de véritable liberté de choix. »
Pour ces mouvements, loin de représenter un recul, la présence croissante des voix chrétiennes et pro-vie dans le débat public européen est un signe d’espoir. « Défendre la vie, la famille et la dignité humaine n’est pas de l’extrémisme ; c’est un engagement pour le bien commun », concluent-ils.
Qu’est-ce que l’EPF ?
Le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF) est un réseau international de parlementaires présent dans plus de 30 pays européens. Son objectif est de promouvoir l’avortement en Europe et dans le monde.
Créée en 2000 en tant qu’association à but non lucratif, elle a son siège à Bruxelles. Elle est légalement enregistrée en Belgique et reconnue par arrêté royal. Elle regroupe actuellement environ 300 parlementaires et compte 31 groupes parlementaires pluriels au sein des parlements nationaux et du Parlement européen.
Son financement provient d’entités telles que la Fondation Bill & Melinda Gates, l’Open Society de George Soros, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), l’agence d’aide suédoise Sida et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), entre autres.
Pierre-Alain Depauw