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Islamisation. La Flandre orientale sommée d’annuler son interdiction du voile islamique à l’école

Le ministre flamand des Affaires intérieures, Hilde Crevits (CD&V), a annulé la décision prise le 30 avril 2025 par le conseil provincial de Flandre orientale visant à interdire le port du voile islamique et de tout autre signe convictionnel dans les écoles provinciales. Cette mesure devait entrer en vigueur à la rentrée prochaine. Deux recours avaient été déposés, notamment par le parti écologiste Groen.

Le ministre a justifié son annulation en évoquant de graves manquements aux règles de procédure. Comme l’a rapporté le média belge lalibre.be le 24 juillet, il a souligné que « les recommandations requises des conseils scolaires n’étaient pas disponibles au moment de la décision ». Or, selon la législation flamande, les membres du conseil provincial doivent avoir accès à tous les documents utiles avant de voter. La consultation publique prévue n’a pas été correctement menée.

Les tensions identitaires s’invitent dans les écoles flamandes

Dans les faits, une majorité d’établissements de la province applique déjà des restrictions similaires. Mais l’interdiction générale a suscité un tollé dans certaines écoles, notamment dans un établissement secondaire provincial de Gand, où une centaine de filles voilées sont scolarisées. Selon des enseignants cités par le média belge 7sur7.be, « elles pourraient bien choisir d’abandonner l’école, car il est déjà trop tard pour s’inscrire ailleurs ».

La conseillère provinciale Elisabeth Dooms (Groen) a salué l’annulation, accusant la direction de l’école d’avoir pris « une décision unilatérale ». Elle a ajouté : « De nombreuses filles sont venues dans cette école précisément parce que le port du voile y était autorisé. Tout a soudainement changé pour elles ».

Une contestation politique vive

Le premier député provincial, Kurt Moens (N-VA), a réagi avec fermeté : « Il s’agit d’une question purement procédurale. Mais je constate que cela est désormais considéré comme un problème ». Il a regretté « que cette décision sème la confusion parmi les élèves », ajoutant : « La clarté est précisément l’essentiel ». La coalition majoritaire (N-VA, CD&V, Vooruit) entend relancer le processus, mais « il ne sera pas possible de mettre en œuvre un nouveau règlement avant l’année scolaire 2026-2027 ».

Parallèlement, le ministre Crevits a validé récemment la reconnaissance officielle de 17 mosquées supplémentaires en Flandre, provoquant la colère du Vlaams Belang. Le parti a accusé le 15 juillet le gouvernement flamand d’alimenter « le financement de l’islamisation ». Chris Janssens, président du groupe au parlement flamand, a dénoncé « une religion fondamentalement incompatible avec nos valeurs occidentales » et exigé l’arrêt immédiat de tout financement.

La polémique est relancée

L’interdiction générale du port du voile est donc suspendue, au moins jusqu’en 2026. Mais le climat reste tendu. Si les autorités souhaitent maintenir un cadre de neutralité dans les écoles, elles devront désormais s’assurer d’un strict respect des procédures. D’ici là, les écoles conservent leur autonomie d’appréciation.

La question du voile continue ainsi de cristalliser des tensions entre deux visions de la société : l’une invoquant la neutralité institutionnelle, l’autre revendiquant une liberté de culte souvent perçue comme communautaire. En toile de fond, le débat sur le rôle de l’islam dans la société flamande est donc loin d’être terminé.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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