Par Philippe Germain
Pour achever notre réflexion sur le basculement vers l’âge post-moderniste, recommençons par le commencement, en nous focalisant sur la France, son problème et la solution nécessaire à sa survie.
Il faut être aveugle pour ne pas voir trois camps se partager la planète. Le large mais hétérogène camp du refus de la mondialisation, s’adaptant au retour DU politique. Le camp de la soumission au Coran, disputé entre l’impérialisme turc rêvant de califat et l’iranien fédérant l’ouma par l’antisionisme. Enfin, le camp du bien démocratique, réduit à l’Europe. Chacun dispose de son pôle idéologique : réactionnaire, islamique et progressiste. Chaque pôle œuvre à sa manière au changement d’époque vers l’âge « post-progressiste », annoncé par Gilles Varange en 2006 dans Entre empires et nation, un chemin français.
En Europe, pour que les élites profitent de leurs avantages le plus longtemps possible, le pôle progressiste a imaginé retarder le déclin du camp du bien par un compromis charia compatible avec le pôle islamique dominé par les Frères musulmans. Durant cette euthanasie lente du camp du bien, le wokisme déconstruit les restes de la vielle civilisation classique tandis que l’islamo-gauchisme les remplace peu à peu. De surcroît, le camp du bien est miné par l’européisme ambigu des nations illibérales de Hongrie et d’Italie. Mais leur résistance au progressisme de l’intérieur de l’Europe, trouve ses limites, comme démontré en 2024 par Axel Tisserand dans Comment dissoudre la France dans l’Europe. Il est effectivement vain d’espérer que l’Europe devienne autre qu’allemande.
Pour sa survie, la France doit donc trouver sa propre voie de libération nationale. Cette voie devra être disruptive puisqu’aucune ligne politique nationale n’est possible en régime républicain, comme le prouve encore son incapacité à défendre l’intégrité territoriale française en Indopacifique. Ce régime désorganisateur du pays réel profite à la fois à l’Établissement, au pays légal parlementaire et au pays légal technocratique dirigeant le pouvoir. L’ennemi prioritaire du pays réel est donc désigné, c’est la technocratie d’État. Dès 1957, Pierre Debray l’analysa dans Chances et faiblesses de la France, puis sous sa forme macroniste dans Liquidation de Frédéric Rouvillois en 2020.
La technocratie d’État est le point faible du régime. C’est là où le nécessaire Monk portera le coup en faveur du gouvernement du roi de France, conformément à Si le coup de force est possible de Charles Maurras en 1908. Pensons au coup du général Bonaparte sauvant la Révolution, à celui de Talleyrand restaurant la royauté, à celui de Thiers imposant la république bourgeoise, à celui du maréchal Pétain instaurant l’État français, à celui du général De Gaulle instaurant une Ve constitution républicaine et, enfin, au hold-up technocratique d’Emmanuel Macron remplaçant l’administration des choses au gouvernement des hommes. En politique comme en histoire, ce qui s’est fait se refera.
Ce nouveau gouvernement ne pourra manquer d’être répressif dans ses premiers actes de dictature. Ils feront justice des criminels d’État issus de la technocrature, puis de ceux de l’université, de la magistrature et des médias étatiques, bastion du terrorisme intellectuel. Les subventions aux associations antinationales cesseront. Les meneurs des communautés séparatistes seront neutralisés dans des centres de rétention outre-mer. Par referendum, le droit du sang pourra remplacer le droit du sol. Cette dictature transitoire pourra s’exercer dans le cadre des institutions de la Ve République, comme expérimenté avec succès par son président Charles De Gaulle.
Une fois la crise des ennemis de la France résolue, alors pourra commencer le gouvernement normal du royaume.
https://www.actionfrancaise.net/2025/07/29/combat-royaliste-84/