Pourquoi l’Alaska ? Parce que cet Etat, vendu par les Russes aux Américains en 1867, est proche de la Russie et parce que les États-Unis ne reconnaissent pas la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI), qui a lancé un mandat d’arrêt international contre Poutine suite à l’invasion russe de l’Ukraine.
Il y a un postulat incontournable que les Européens évacuent bien naïvement : Poutine ne rendra jamais les cinq régions que son armée a conquises au prix de lourds sacrifices, contre une coalition de 50 nations russophobes. Ce n’est donc pas aux vaincus, Ukraine et Otan, d’imposer leurs conditions de paix au vainqueur.
Par conséquent, les gesticulations des Européens sont grotesques et inutiles.
La Crimée et les oblasts de Donetsk, de Lougansk, de Zaporijjia et de Kherson, sont désormais intégrés à la Fédération de Russie et je vois mal qui pourrait déloger l’Ours russe de ces territoires. Près d’un million de soldats ukrainiens ont laissé la vie dans une guerre ingagnable, alors qu’il était possible de négocier la paix dès mars 2022. Ce sont les Occidentaux qui ont refusé la paix.
Avec Zelensky et l’UE, il n’y aura jamais de solution diplomatique pour mettre fin au conflit ukrainien. Je crains que la seule issue qui s’offre à Poutine soit la poursuite de la guerre jusqu’à la capitulation sans conditions de Zelensky.
La principale inconnue dans ce dossier reste l’attitude de Trump, qui souhaite la paix mais ne veut pas endosser la responsabilité de la défaite pour une guerre qui n’est pas la sienne, mais celle de Biden. Il ne veut pas non plus perdre la face.
Il a deux options : Continuer d’armer l’Ukraine et être coresponsable de l’inévitable débâcle otanienne qui se profile. Je ne crois pas à cette option. Ou bien stopper le carnage au plus vite, en abandonnant Zelensky au sort des armes, sachant que les Européens n’ont pas les moyens de leurs ambitions belliqueuses.
Auquel cas, l’Ukraine sera laminée et la paix se fera aux conditions du Tsar. Mais Trump pourra se vanter d’avoir mis fin à la stupide guerre de Biden. Le but étant de se sortir honorablement de ce bourbier ukrainien où se sont enlisés les crétins de démocrates. C’est tout l’enjeu de ce sommet en Alaska.
Pour Trump, l’Ukraine n’est qu’un boulet qui l’empêche de s’occuper en priorité de la Chine. Un boulet qui pourrait lui coûter cher aux élections de mi-mandat.
Déclaration commune des Européens avant le sommet en Alaska
Ecartés du sommet, Zelensky et les Européens font tout pour savonner la planche au duo Trump/Poutine, qui devraient se rencontrer en Alaska le 15 août.
https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/statement_25_1952
Macron, Meloni, Merz, Starmer, Tusk, Stubb et von der Leyen, ont fait une déclaration commune, apportant leur soutien inconditionnel à Zelensky et réclamant des pressions sur Poutine pour mettre fin à sa « guerre illégale ». En voici les points essentiels :
– L’Ukraine est libre de choisir son destin
– La paix ne peut être négociée sans l’Ukraine
– L’Europe continuera de soutenir l’Ukraine
– Tout accord doit inclure des garanties de sécurité pour l’Ukraine et l’Europe
– Des négociations ne sont possibles que dans le cadre d’un cessez-le-feu préalable
– Les frontières internationales ne sauraient être modifiées par la force
– La ligne de contact actuelle doit être le point de départ des négociations
A la lecture de ce texte, on comprend pourquoi Trump et Poutine ont écarté Zelensky et l’Europe de ce sommet.
Pour Poutine, rencontrer Zelensky opposé à toute cession territoriale ne sert à rien. De plus, négocier avec des Européens qui l’ont toujours diabolisé et qui l’ont trompé sur les accords de Minsk, est sans intérêt. La perfide Europe n’est plus fiable.
Quant à Trump, il se souvient très bien que l’Europe a toujours misé sur Biden puis sur Kamala Harris lors des élections de 2020 et 2024. Cette Europe, faible, ruinée, sans armée ni matières premières, submergée par l’immigration et en extase devant le wokisme et la mouvance LGBT, il la méprise au plus haut point.
Nul ne sait ce qui ressortira de ce sommet en Alaska. Mais ce que l’on connait depuis trois ans, ce sont les objectifs de Poutine :
– Reconnaissance des nouvelles frontières de la fédération de Russie
– Démilitarisation de l’Ukraine
– Dénazification du régime, donc mise à l’écart de Zelensky
– Neutralité de l’Ukraine, donc pas d’intégration à l’Otan
– Elaboration de garanties de sécurité pour toute l’Europe
– Pas de troupes de l’Otan stationnées en Ukraine
– Fin des sanctions économiques
– Restitution des 300 milliards d’avoirs de la Banque de Russie, volés par les Occidentaux
Tout cela est difficilement compatible avec les exigences des Européens.
Conclusion
Ni Poutine, ni Zelensky ne changeront leur position. Mais c’est de la décision de Trump que dépend la suite de cette guerre.
Elle peut s’achever très vite si Trump lâche Zelensky, ou bien s’éterniser s’il poursuit la politique belliqueuse de Biden, mais ce qui reste gravé dans le marbre, c’est la victoire de Poutine. Jamais les Russes ne renonceront aux territoires conquis.
Par conséquent, toutes les gesticulations des Européens ne sont que broutilles sans intérêt. Sans armée digne de ce nom, l’UE reste un nain politique.
Les centaines de milliards donnés à Zelensky sont partis en fumée sur le champ de bataille et une bonne partie a servi à gonfler les comptes offshore des oligarques. Beau bilan ! Mais le pire, est que toute la clique des va-t-en-guerre veut que ça continue, alors que le peuple ukrainien est saigné à blanc.
Jacques Guillemain