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Le remède miracle pour contrer la dénatalité : « une immigration de travail »

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Le haut-commissariat au Plan est une de ces planques dont la République a le secret. L’organisme est présidé par Clément Beaune, ministre et député macroniste déchu, recasé par Emmanuel Macron. Le HCP est chargé d’une vaste mission : « animer et coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’État » et « éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels », peut-on lire sur le site du gouvernement.

Le 4 septembre a été mise en ligne la contribution d’un économiste, Maxime Sbaihi, qui vient tirer la sonnette d’alarme, car « face à la marée descendante de la dénatalité », il faut trouver des remèdes. Je vous les donne en mille : « travailler plus » et faire venir « une immigration de travail ».

Croisement des courbes

Sans aucun doute, le constat des chiffres est implacable et profondément préoccupant. Les naissances ont reculé de 22 %, sur ces quinze dernières années. « Parallèlement, les décès s’inscrivent en hausse de 3 % sur les six premiers mois de l’année sous l’effet du vieillissement de la population et avec l’arrivée des premières cohortes de baby-boomers (1945-1974) à des âges de plus forte mortalité », explique notre économiste, qui souligne le croisement des courbes en 2025 : pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, les décès sont en France supérieurs aux naissances.

Un début de dépeuplement qui touche naturellement, en premier lieu, l’école. Les effectifs du premier degré sont en baisse de 8 % depuis 2015. Et les chiffres donnent le vertige. « Les écoles maternelles et élémentaires ont ainsi perdu plus d’un demi-million, sur les dix dernières années », découvre-t-on, ce qui se traduit par la fermeture de 1.662 écoles maternelles et 4.227 écoles primaires, entre 2010 et 2024. Suivra, bien évidemment, en cascade le collège et le lycée, dont la baisse des effectifs se fera ressentir très rapidement. Puis l’enseignement supérieur, selon l’implacable « effet domino ». Le nombre d’étudiants de première année aura, selon les prévisions statistiques, baissé de 8 % en 2035 et de 20 % d’ici 2042.

Vieillissement de la population

Inversement, la population vieillit. « La proportion des plus de 64 ans dans la population française est passée de 17 % à 22 % depuis 2011, tandis que celle des moins de 15 ans baissait de 19 % à 17 % », précise Maxime Sbaihi. Ainsi, « la population active atteindrait un pic de 31,2 millions d’actifs en 2035, avant d’entamer un long et lent déclin au moment où elle sera rattrapée par la marée descendante de la dénatalité et le tarissement des flux entrants de nouveaux actifs ». Et la pyramide des âges s’inversera en 2038 où, pour la première fois, sans revirement majeur, « les plus de 70 ans deviendraient plus nombreux que les moins de 20 ans ». Et les Français ne veulent plus d’enfants. Face au phénomène « No Kids », Gabrielle Cluzel sortait au printemps un ouvrage remarqué, « Yes Kids (Fayard) », dans lequel elle refuse de se résigner avant qu’il ne soit trop tard. Car ce que Maxime Sbaihi pointe du doigt, ce sont les enjeux qui nous attendent : « Hier occupée à combattre le chômage et les pénuries d’emploi, l’action publique va désormais devoir s’attaquer aux pénuries de main-d’œuvre, aux carences de bras et de cerveaux nécessaires pour faire tourner l’économie. »

Les clés de l'avenir

Les solutions proposées pour faire face à cet avenir redoutable interpellent : « travailler plus, automatiser davantage, accueillir mieux ». Allonger le temps de travail, faire appel à la robotique et recruter à l’étranger les actifs qui nous feront défaut. « Au moment où elle s’apprête à rejoindre le club des vingt pays européens au solde naturel négatif, la France gagnerait à enfin se doter d’une stratégie d’immigration de travail. » Voici la surprenante recommandation du haut-commissariat au Plan. Clément Beaune, en préambule de cette note, nous prévenait : « Il faut tout repenser. » Sauf la politique nataliste gouvernementale, visiblement. Car il n'est pas question de trouver les moyens de relancer la natalité, pour l'auteur de cette contribution savante. Travailler très longtemps, des machines pour remplacer les humains et de la main-d’œuvre étrangère, cette fameuse « immigration choisie » chère à Nicolas Sarkozy, quel charmant programme !

Marine Le Pen n’a pas manqué de dénoncer « les inepties de bureaucrates déconnectés des réalités : travailler plus et accélérer la submersion migratoire alors même que le taux de chômage des étrangers dans notre pays est le double de celui des nationaux ». Sur le réseau social X, la députée du Pas-de-Calais pointe du doigt les responsables : « La crise démographique est la conséquence de politiques funestes menées par les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années : promesses de revalorisation des prestations sociales non tenues, réduction des avantages fiscaux liés au fait d’avoir un ou des enfants, baisse du plafond des allocations familiales, modulation des allocations familiales et de la prestation d’accueil du jeune enfant en fonction des revenus. » Le discours du Rassemblement national n’a pas évolué, depuis la fondation du mouvement de Le Pen père. « Il faut d’urgence impulser une politique familiale ambitieuse et dynamique qui assure aux Français qui souhaitent avoir des enfants un soutien financier, matériel et moral », explique Le Pen fille. La France contre les robots, titrait, en 1947, Georges Bernanos pour un de ses livres. S’il avait su.

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