Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pourquoi on manque de profs…

Un journaliste a interviewé le RPF sur les raisons de la pénurie de candidatures pour le métier de prof. Réponses par l’un de nos spécialistes, qui connaît très bien le terrain pour le vivre au quotidien. Les réponses ne sont pas trop politiquement correctes, le papier n’est pas paru, nous le diffusons donc en exclusivité.

1/ La France est confrontée à une pénurie d’enseignants de plus en plus marquée. Que révèlent les dernières enquêtes chiffrées sur l’ampleur du désenchantement dans la profession enseignante ? Faut-il penser que certaines des raisons de ce désenchantement sont souvent tues ?

Il faut bien se garder de généraliser et de globaliser, ce qui est une technique pour mettre un peu tout dans le même sac et surtout, diluer des problèmes ciblés dans la masse pour épargner le ciblage de catégories sociales particulières, justement. Le malaise des enseignants est multiforme, variable avec la géographie et les publics d’élèves. L’enseignant titulaire d’une petite classe du primaire dans un regroupement pédagogique du Haut-Jura ne souffre pas des mêmes maux qu’une contractuelle dans un collège de cité sensible de grande ville. Il faut aussi différencier les maux. Une partie d’entre-eux vient des élèves, de leurs parents, de la situation socio-culturelle de l’environnement, une autre partie vient de l’administration elle même, avec les problèmes de reconnaissance ou de soutien défaillant des agents et une troisième partie vient des enseignants eux-mêmes.

– Les publics d’élèves hétérogènes sont sources de désenchantement, mais toujours de manière ciblée. Par exemple, la moitié des profs avoue s’auto-censurer dans des disciplines comme la philosophie, l’histoire, ou la science, mais uniquement face à une catégorie d’élèves communautaires, marqués par leur religion, qui sont les seuls à remettre en cause les enseignements, sous prétexte qu’ils peuvent heurter leurs croyances. Dans d’autres milieux, ce sera la mauvaise éducation des élèves, ou une certaine posture de parents un peu « haut de gamme » qui vont mépriser à la fois l’école et son personnel. Mais il existe encore des écoles où c’est un bonheur d’enseigner.

– L’administration elle-même est aussi source de désenchantement. Elle forme mal, soutient peu ses agents en cas de conflit avec les parents. Ou se fourvoie dans des postures impensables. On peut prendre le simple exemple du harcèlement avec régulièrement, une demande pour changer la victime d’école, plutôt que les agresseurs, surtout quand le profil des agresseurs est susceptible de générer des réactions de quartiers. Les monceaux de paperasses, d’évaluations, d’enquêtes, de normes de sécurité en sortie, de réunions, de comptes-rendus, de « projets », sont également causes de désenchantement, particulièrement pour les directeurs du primaire et cadres du secondaire. Il reste le niveau de salaire des enseignants, loin de la moyenne des pays équivalents à la France, même si le nombre de semaines de vacances est élevé en France. Si les vacances des enseignants étaient si attrayantes, il n’y aurait pas de problème de recrutement.

– Les enseignants eux-mêmes, aggravent leur condition. Régulièrement mal positionnés, trop de proximité avec leurs élèves, mal formés, avec fréquemment des tenues vestimentaires ou des langages inappropriés, abordant des thématiques idéologiques ou politiques hors programmes, autorisant ou pratiquant des tutoiements ou des modes d’échanges inappropriés. Et depuis quelques années, n’ayant pas le niveau requis, écrivant avec des fautes d’orthographe ou tentant d’enseigner avec des niveaux très faibles en mathématique par exemple, en primaire, des fractions, des unités de mesures, ou de la géométrie, sont mal maîtrisées. Enfin, l’irruption des écrans, de l’internet où on trouve facilement des « polycops » tout prêts, ce qui ne va pas dans le sens d’une préparation rigoureuse ou d’un enseignement construit et réfléchi.

2/ Comment les scandales et la montée des violences scolaires contribuent-ils à accentuer la crise du métier ?

Là encore, se garder de globaliser, les problèmes de violences sont essentiellement liés au public des quartiers sensibles et cantonnés très majoritairement aux quartiers sensibles. En ce sens Bétharram est un arbre qui cache la forêt et on sait la presse prompte à s’enflammer avec les cathos. Le fait qu’il y ait des problèmes de violence partout est en trompe l’œil, oui partout, mais pas partout avec le même niveau, la même intensité et la même fréquence. On passe d’un collège sensible où il y aura plusieurs problèmes par jour, à une petite école de campagne où il y aura un problème par an et encore, bien moins grave et surtout, bien plus facile à solutionner, parce qu’en dehors des quartiers sensibles, la loi s’applique sans considération spéciale. C’est cette globalisation qui n’a pas lieu d’être et qui laisse penser que le bazar est le même partout, ce qui occasionne une désaffection de principe alors qu’il reste largement des établissements sans trop de soucis particuliers. Les jeunes enseignants ont tout simplement peur d’être affectés dès le départ et sans réelle formation, dans les terrains difficiles où plus personne ne veut aller en dehors de quelques idéologues qui ne tiennent en général pas bien longtemps face au principe de réalité.

3/ Dans quelle mesure les tensions liées à l’immigration et aux chocs culturels aggravent-elles le malaise des enseignants ?

Là encore, il ne faut pas globaliser en parlant d’immigration. Il y a de nombreux immigrés hollandais dans le Morvan, qui mettent leurs enfants dans les écoles publiques et il ne se passe rien de spécial. Il faut non seulement parler des immigrations, au pluriel et non pas de chocs culturels, mais de chocs religieux. Les élèves asiatiques par exemple, sont d’une toute autre « culture », mais non seulement n’apparaissent pas en relief dans les tensions à l’école, mais y sont les meilleurs élèves, comme l’a montré une étude datant du ministère de Najat Vallaud-Belkacem. Les tensions en lien avec la religion concernent la place de la fille dans l’enseignement, sachant que dans l’islam on considère que l’instruction peut pervertir la mère et l’épouse. Mais également, certains contenus enseignés à l’école sont susceptibles d’entrer en conflit avec les croyances religieuses musulmanes, en terme de sciences naturelles, sur la reproduction par exemple, ou la genèse de la vie, ou le darwinisme. Dans les programmes d’histoire également, quand on aborde les colonisations, l’esclavage, ou la diffusion d’un progrès technique, exclusivement occidental. Et enfin dans la philosophie. Il suffit pour s’en rendre compte, de mesurer les tensions actuelles dans les établissements du secondaire et du supérieur sur la question palestinienne. L’école jette de l’huile sur le feu avec ses velléités d’enseigner l’éducation sexuelle et surtout le transgenrisme à l’école, dès les petites classes. Cela heurte profondément les musulmans, les chrétiens, mais aussi la majorité des parents, indépendamment de leur religion. Sur cette thématique, le Ministère pratique un forçage idéologique, contre l’immense majorité des parents, quelles que soient leur origine et leur religion. C’est un facteur de risque supplémentaire dont on aurait largement pu se passer.

4/ Pourquoi ces facteurs profonds, souvent passés sous silence, sont-ils essentiels pour comprendre la pénurie d’enseignants en Europe ?

Mais justement, ils ne sont pas passés sous silence, ils sont même omniprésents dans l’actualité qui nous déverse tous les jours son lot de harcèlement, d’écoles qui brûlent, de profs agressés et on en passe. Le problème est que tout cela est évoqué avec une dialectique imposée qui n’est pas la bonne. Des exemples ? A foison. Les quartiers islamisés deviennent des quartiers défavorisés, pour ne pas avoir à « stigmatiser ». La mixité ethnique devient la mixité sociale, encore pour ne pas « stigmatiser ». Les collèges avec 95 à 100 % d’élèves issus de l’immigration arabo-afro-musulmane deviennent des collèges « multiculturels ». Le « choc religieux » devient un « choc culturel » et ainsi de suite, avec à la fin ce problème à desseins mal posé et qui n’a donc aucune chance d’être résolu. En réalité, il y a des types de problématiques qui relèvent exclusivement des élèves de quartiers ethnico-religieux : le port ostensible de vêtements religieux, les coups de couteau, les contestations de contenus pédagogiques, les revendications alimentaires dans les cantines, la volonté de séparation des sexes à la piscine ou en sport, sont des thématiques liées à une seule catégorie de population marquée par sa religion. Et en fait, quand on a enlevé tout cela, il ne reste à vrai dire pas grand-chose, du moins, rien d’insurmontable, parce que en dehors de cette population, la loi s’applique. Par exemple, quand un gamin de dix ans est attrapé dans une cité à caillasser les policiers au milieu de la nuit, les parents ne sont pas responsables, c’est la « misère » et le « racisme systémique ». Si un gamin de dix ans est attrapé à faire le cirque dans un village de province en pleine nuit, les parents sont par contre pleinement responsables. Si une bande d’adolescents sème le trouble dans une cité pendant les vacances scolaires, c’est la faute de la mairie qui n’a pas prévu de quoi les occuper. Si des villageois d’âge scolaire font les ânes dans leur bourg au cours de l’été, c’est la faute de leurs parents. On a retrouvé les mêmes d’ailleurs, au cours de l’été écoulé, qui ont fait fermer, par leur comportement, des bases de loisirs. Lesquelles bases ont des fonctionnements tout à fait normaux dans les provinces profondes.

L’école, comme le reste de la société, s’est enfermée dans des concepts abscons, comme « la tolérance », « l’enrichissement culturel », le « vivre ensemble », le « multiculturalisme », mais aussi « l’enseignement horizontal », qui consiste pour le professeur à se mettre au niveau de ses élèves et à « dialoguer ». Tout cela ne marche pas, n’existe pas, n’est pas possible et quasiment tout le monde s’en est maintenant rendu compte, à moins de vivre dans des beaux quartiers à l’abri de tout, ce qui permet de faire durer l’illusion et de maintenir le « bon discours ». Il n’y a pas que la problématique de l’école, mais une problématique sociétale, de profs, de médecins, d’infirmières, de travailleurs sociaux, qui sont de moins en moins volontaires et on les comprend, pour aller risquer leur intégrité physique dans des endroits où plus personne ne veut aller et qu’il ne faut surtout pas assimiler à l’ensemble du territoire. Il faut en revenir à l’application stricte de la loi, pour tout le monde et en tout lieu et s’autoriser la sanction, indépendamment de l’origine.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2025/09/06/pourquoi-on-manque-de-profs/

Écrire un commentaire

Optionnel