Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Je ne suis pas franchement communiste ni un fervent défenseur de la CGT dont je pense sincèrement que le rôle a été bien des fois destructeur pour l’emploi et la croissance économique de notre pays.
Pour autant, il souffle un vent très mauvais ces derniers temps sur la liberté même de parole dans notre pays.
Jamais la plainte de l’association patronale Ethic n’aurait du être prise en compte. Jamais.
La camarade Binet a simplement déclaré que les « rats quittent le navire » en parlant des patrons soumis à la rapine fiscale proposée par la camarade Binet et toute sa bande de joyeux drilles et tristes clowns de l’économie qui veulent toujours taxer plus le méchant riche.
C’est totalement stupide économiquement. Totalement crétin fiscalement. Alors que ceux qui vont se faire taxer la saluent et se tirent, c’est normal. Ave Binet taxituri te salutant.
Mais Sophie Binet n’a insulté personne nominativement. « Les rats quittent le navire », est une expression. Ce n’est pas une insulte.
Cela suffit maintenant de judiciariser tous les propos tenus.
C’est ainsi en réalité qu’on fait le lit des dictatures et des totalitarismes.
Enfin, si je combattrais toujours les âneries économiques destructrices de la CGT, de manière générale un système ne fonctionne bien que si des contre-pouvoirs sont institués et sont efficaces.
Nous avons besoin de syndicats. Même si nous ne sommes pas d’accord.
Nous avons besoin d’opposition. Même si nous ne sommes pas d’accord.
Nous avons besoin d’affrontements intellectuels et de paroles libres et fortes. Surtout si nous ne sommes pas d’accord.
Nous devons débattre, nous devons nous disputer, nous devons même nous crier dessus, et vous savez quoi ? Parfois les mots seront un peu forts et alors ?
C’est quoi ces ouins-ouins qui ont peur de se faire traiter d’abrutis, de minables, de vendus, de crétins ou d’imbéciles !
C’est quand les mots ne peuvent plus être prononcés, mêmes ceux excessifs que survient la violence.
C’est exactement le sens de la citation de JFK qui termine tous ces éditos. « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes ».
Nous ne sommes pas un peu libres.
Nous le sommes entièrement ou pas.
Binet doit pouvoir dire ce qu’elle veut, elle devrait même pouvoir insulter l’homme le plus riche de France, qui devrait en retour avoir le droit de la traiter de gourdasse de l’économie s’il le souhaite !
Cela manquerait évidemment de la plus élémentaires des élégances et d’une courtoisie que j’appelle de mes vœux parce qu’elle rend les relations plus agréables. Mais la courtoisie, elle, est volontaire. C’est une discipline que l’on s’impose, de même que l’élégance.
Mais la goujaterie, la bêtise ou le manque d’éducation ne doivent jamais relever de la mise en examen.
Alors entre un président qui veut avoir des informations « labellisées » et des mises en examens pour des injures publiques qui ne visent personne en particulier, la France est engagée sur une très mauvaise pente.
Alors je vous le dis à la Milei.
Viva la libertad, carajo !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
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