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« Leçon pour Macron. Népal, parlement en feu, gouvernement en fuite, l’Etat avait coupé Internet ! ». L’édito de Charles SANNAT

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Je voulais attirer votre attention (et celle de notre mamamouchi président fâché avec les réseaux sociaux qui sont forcément méchants dès qu’ils ne pensent pas comme lui) sur ce qui se passe au Népal parce que c’est la première fois qu’il se passe dans le monde ce qui vient de se passer dans ce pays. Pays qui peut sembler si lointain aussi bien géographiquement que culturellement de nous et pourtant.

Et pourtant, il est fort probable que les mêmes causes ici produiraient exactement les mêmes effets que là-bas, et nos gouvernants enfermés dans leurs palais feraient bien d’en prendre de la graine s’ils leur reste encore deux sous d’instinct de survie tant ils ne comprennent pas ce qui est en train de couver dans le pays.

Je reviens d’abord rapidement sur les faits, puis après je partagerai avec vous une analogie.

Parlement en feu !

Le Népal traverse une crise politique et sociale sans précédent. Mardi 9 septembre, le Premier ministre Khadga Prasad Sharma Oli a annoncé sa démission, tandis que des manifestants mettaient le feu au Parlement dans la capitale Katmandou.

Dans une lettre adressée au président népalais, KP Sharma Oli, 73 ans, explique avoir quitté ses fonctions « pour permettre une solution politique » et tenter d’apaiser les tensions. Cette décision intervient après plusieurs jours de manifestations massives, marquées par une répression violente et un bilan d’au moins 19 morts et des centaines de blessés.

La colère des manifestants

La démission du Premier ministre ne semble pas suffire aux contestataires. Beaucoup réclament une refonte en profondeur du système politique, notamment une réforme constitutionnelle permettant l’élection directe du chef de l’État. Plusieurs témoins décrivent des scènes de grande violence : domiciles de politiciens incendiés, bâtiments publics endommagés, et affrontements avec la police.

Dans l’après-midi, des centaines de personnes ont pénétré dans l’enceinte du Parlement et y ont mis le feu. L’armée a été déployée pour sécuriser la zone et évacuer des responsables politiques par hélicoptère.

Le ministre des finances pourchassé et tabassé… pour ne pas dire qu’il termine lynché.

Le France Télévision népalais incendié et détruit.

Le parlement en feu…

Quant au Palais présidentiel, il n’en restera plus grand chose puisque c’est l’image qui illustre cet édito, le Palais en flammes, c’est le palais présidentiel.

Une situation à méditer par tous ceux qui dirigent. Au Népal, ils sont allés « les chercher ». Je crois qu’ils n’ont pas idée de ce qui couve dans notre pays et de ce que je sens monter et qui finira par déferler. Incontrôlable.

Les réseaux sociaux au cœur de la crise

L’une des étincelles de la contestation a été le blocage des réseaux sociaux décidé par le gouvernement la semaine précédente, officiellement pour encadrer leur usage. La mesure a été perçue comme autoritaire et a largement alimenté la colère populaire. Mardi matin, les plateformes ont finalement été rétablies.

Face aux accusations de tirs à balles réelles contre les manifestants, Amnesty International et l’ONU réclament une enquête indépendante. Le Premier ministre sortant a promis la création d’une commission pour éviter de nouveaux drames et annoncé l’ouverture de discussions politiques.

Si la démission de KP Sharma Oli marque un tournant, de nombreux Népalais estiment qu’elle ne représente qu’une première étape. La contestation, nourrie par des accusations de corruption et d’autoritarisme, vise désormais une transformation plus profonde du système politique népalais.

On ne coupe pas Internet aux jeunes et tous les parents le savent sauf Macron qui n’est pas parent !

N’y voyez pas une critique bête et méchante de ma part au chef de l’Etat, mais plutôt une mise en garde à ceux qui nous dirigent face, à mon sens, à une immense incompréhension qu’ils ont de la réalité et du fonctionnement de la société actuelle et du rapport des jeunes générations aux écrans.

Il est de notoriété publique qu’en cas d’aggravation de la situation le pouvoir politique et policier français a prévu de couper les réseaux sociaux notamment pour éviter de faciliter l’organisation de mouvements sociaux plus ou moins violents.

C’est précisément pour cette raison d’ordre public que le gouvernement népalais a coupé Internet au pays et à sa jeunesse.

C’est précisément ce qui a mis le feu aux poudres.

Chaque parent sait que lorsque l’on prend le smartphone de l’ado (fille ou garçon) la crise de nerf est déclenchée de 0 à 100 en moins d’une milliseconde.

La relation de cause à effet est immédiate.

C’est l’explosion.

L’éruption volcanique et la tempête d’émotions de nos petits fragiles du ciboulot se transforme en tempête dévastatrice. C’est comme si on touchait à leur existence même.

Les réseaux sociaux, les écrans et les smartphones sont une drogue. Le problème c’est que toute la population est droguée. Vous ne pouvez plus couper les écrans sans déclencher une crise de manque terrifiante. C’est cela que nous enseigne le cas du Népal et nous ne sommes ni mieux ni pire que les Népalais, nous sommes juste tout autant drogués qu’eux. Ce qu’il se passe est fascinant.

Nos gros malins au grand quartier général pensent que couper Internet est une bonne idée pour rétablir l’ordre public…

Nous arrivons en fin de cycle, et nous ne tiendrons pas jusqu’aux élections de 2027.

Je vous laisse, j’ai des boites de raviolis à acheter tant que les Allemands en laissent aux autres… pour le moment.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

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