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Les véritables racines du déficit ne sont pas celles de Bayrou

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Tout a été dit, ou sera dit sur la chute de François Bayrou, une chute qui s’apparente à un de ces suicides politiques français où, au lieu de perdre la vie, le suicidé reçoit une retraite et moult nouveaux privilèges. Devrions-nous regretter le rituel du sepuku ?

Pourtant, avant de jeter à la face du Béarnais les parpaings que mérite son attitude, nous devons nous interroger : ciblons-nous la bonne victime ?

Réjouissons-nous pour François Bayrou, de son mandat de Premier ministre, il restera l’affaire Betharam et une plantureuse retraite. Au moins, aurons-nous tout appris des mœurs intéressantes d’une école du Sud-Ouest.

Cette terrifiante vacuité explique peut-être les sorties du démissionnaire ces derniers jours. Contre les retraités, les Français coupables de profiter du déficit de l’État, la responsabilité de notre situation budgétaire est partout. Sauf, évidemment, dans les palais de la République !

Avant de commenter l’indécence du propos, nous devons toujours nous rappeler la mission sacrée confiée par notre président : La France doit compter 66 Mio de procureurs et l’heure du réquisitoire sonne.

Foin de Bayrou, revenons à monsieur Macron qui, par l’échec de ce projet de budget, signe la preuve de l’échec de sa gestion du pays.

Après les déficits de l’ère Sarkozy voulus pour sauver les banques de la crise de 2008, le président François Hollande engage le pays dans un effort considérable de réduction des déficits. Cette trajectoire budgétaire est peut-être le seul point positif à retenir du mandat. Elle divise le déficit budgétaire par deux.

L’impopularité de Hollande, s’explique en partie par cette discipline et la méthode choisie, car le gain s’effectue seulement en raison de hausses d’impôts sur les ménages (cf graphique). Un choix douloureux comme on dit, mais où les Français font leur part au contraire des riches ou de la fonction publique d’État !

Le président Macron décide de liquider ces efforts dès son arrivée et en 2019, donc avant la COVID, le déficit public repart à la hausse en raison de plusieurs dizaines de milliards de baisse d’impôts accordées aux entreprises et aux riches particuliers. De son côté, l’État n’effectue aucune mesure d’économie sérieuse.

Seule concession, sur les plus de cinquante milliards de hausses d’impôts de l’ère Hollande. Les gilets jaunes obtiennent, après des dizaines de semaines de luttes, des morts, des centaines/milliers de blessés et de condamnations, la rétrocession d’une dizaine de milliards.

Not’bon maître est trop bon !

Comme on le constate, le gaspillage du considérable effort accompli par les Français date des premiers jours du mandat où monsieur Macron fait le choix de servir ses amis (Dont la haute fonction publique goinfrée de budgets) au détriment de l’équilibre des comptes.

La COVID servira d’excuse pour la poursuite de ces politiques irresponsables et monsieur Macron masque ses errements dans la gestion de l’affaire. Parler de guerre évite, il est vrai, de se préoccuper d’équilibre des comptes et, vu le génie mathématique en charge de l’économie, la précaution pouvait avoir du sens.

Par chance, la COVID sera soignée le 22 février 2022 par un remède miracle nommé guerre en Ukraine. Inutile de perdre notre temps avec l’écrasante responsabilité de monsieur Macron qui explique à Vladimir Poutine qu’il dénie toute légitimité aux habitants du Donbass et jette ainsi l’allumette sur le baril de poudre accumulé en Ukraine par la politique d’armement à outrance du régime kievien.

Cette correction méritée infligée par les Russes aux néonazis kiéviens sert de prétexte pour de nouveaux errements. Les néoconservateurs tenaient leur guerre pour enfin renvoyer la Russie aux horreurs des années 1990. Y participer avait ce doux charme de permettre d’arroser les amis d’argent public. La dérive des comptes semble ne pas alarmer monsieur Le Maire. Il est vrai que ce génie en tout est occupé à préparer son nouveau roman. Pour une fois, reconnaissons à ce brillant auteur une certaine prescience : les positions pratiquées par ses personnages dans le texte publié telles que nous les retrouvons dans les médias correspondent au traitement imposé à la France par la macronie. Par pudeur, nous n’en dirons pas plus.

Les sanctions provoquent l’inflation, notamment des prix de l’énergie, et pendant que les entreprises d’énergie parasites qui vendent de l’électricité achetée à bas prix à EDF s’enrichissent démesurément par la revente de cette même énergie au prix d’un marché sous tension, l’État rend la situation supportable par un soi-disant bouclier énergétique dont le coût est imputé aux finances publiques.

On le constate, le déficit dont la Macronie découvre l’existence pour nous l’imputer aujourd’hui vient de loin. Il naît d’une gestion autoritaire seulement préoccupée du court terme et de décisions sur lesquelles les Français n’ont jamais été démocratiquement consultés.

Sans l’intervention désastreuse de monsieur Macron et ses décisions depuis huit ans. Le déficit aurait augmenté de 430 mds. Somme importante dont un gouvernement responsable aurait fait sa priorité pour, enfin, réduire le train de vie de l’État.

Il eut refusé les hausses des budgets européens, réduit le mille-feuille administratif, combattu le carrousel à la TVA, pour ne parler que des mesures les plus évidentes.

Il aurait aussi eu la possibilité de mettre l’audiovisuel public au régime sec, ce qui éviterait à ses journalistes de prétendre dicter le prochain vainqueur de l’élection présidentielle. Il eut réduit les subventions à la presse et aux multiples associations dont les dirigeants vivent au détriment de l’argent public.

Et il eut évité d’augmenter le déficit à une époque où les recettes fiscales sont au plus haut !

De tout cela, personne n’a parlé. Les racines sont absentes du débat.

Le déficit catastrophique de la France porte un nom : HUIT ans de MACRONISME.

Qu’il parte !

NB : Certains crieront au manque d’objectivité et au réquisitoire à charge.

Certes, j’assume, telle est la mission confiée par monsieur Macron, il vous revient d’instruire à décharge si vous désirez vous faire son avocat !

Mon unique regret, dont je m’excuse, est l’insuffisante dureté de ce réquisitoire, qui, dans l’océan d’incompétence, d’insupportable copinage du macronisme, se contente de récolter l’écume pour conserver un format court à cet article.

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-veritables-racines-du-deficit-263147

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