La publication d’images de vidéosurveillance supplémentaires accentue l’impression de froid cauchemar. La jeune femme n’est pas morte sur le coup. Elle a agonisé, consciente, de longues secondes. Alors que le meurtrier s’éloignait, les passagers du train n’ont pas eu un mouvement pour elle. Personne pour lui tenir la main. Pas un seul témoignage d’humanité n'a accompagné cette mort.
Curieux appel à la compassion
Ces images, le maire démocrate de Charlotte, Vi Lyles, aurait préféré qu’elles ne soient jamais diffusées. « Je tiens à remercier nos partenaires médias et les membres de la communauté qui ont choisi de ne pas la republier ni la partager par respect pour la famille d’Iryna », a-t-elle écrit, sur X, le 6 septembre. L’hypocrite ! Si Vi Lyles aurait aimé mettre ces bandes sous le boisseau, c’est que ce meurtre commis par un Afro-Américain sur une jeune femme blanche est contre-productif sur le plan politique — d’autant que Vi Lyles est le premier maire afro-américain de l’histoire de la ville.
Et Vi Lyles de dérouler le discours progressiste. Le meurtrier souffrait de pathologie psychiatrique. Les problèmes de santé mentale, a-t-elle déclaré, devraient être « traités avec la même compassion, la même diligence et le même engagement que le cancer ou les maladies cardiaques ». La « compassion » pour Decarlos Brown… pas pour Iryna Zarutska. Habituel désamorçage gauchiste d’images embarrassantes. Donald Trump, lui, a dénoncé les démocrates qui laissent « de lâches sauvages, des criminels sanguinaires s’en prendre à des innocents ». Il estime que « nous devons être aussi féroces que les criminels ».
« J'ai eu cette fille blanche »
Restés longtemps muets, des médias de gauche comme CNN et le New York Times ont enfin publié des articles, le 9 septembre. Oh, soigneusement calibrés et orientés, leurs articles ! CNN s’aligne sur le maire de Charlotte, détaillant complaisamment les problèmes mentaux du meurtrier. Quant au New York Times, il s’intéresse à… la « tempête à droite » qu'a déclenchée le meurtre.
Une intervention du commentateur Anthony Kapel Van Jones (CNN et New York Times), ancien de l’administration Obama, résume la position progressiste : « Nous ignorons pourquoi cet homme a agi ainsi. » Or, il semble bien que Decarlos Brown a marmonné, le coup fatal porté : « J'ai eu cette fille blanche » (« I got that white girl »). Féminicide et racisme : la totale. N’aurait-il pas prononcé ces mots que la question évitée par la gauche — celle d’un possible acte raciste — resterait entière. Si le meurtrier avait été blanc, si la victime avait été noire, si les passagers qui n’ont rien fait pour la victime avaient été blancs… que n’aurait-on entendu ? Tout le monde se souvient du ramdam provoqué par la mort de George Floyd, le fameux mouvement Black Lives Matter (BLM).
Une hiérarchie raciale
Le racisme du meurtre n’est pas encore officiel, mais les réactions politiques et médiatiques de la gauche montrent qu’il ne fait pas bon être une victime blanche. Le New York Times, utilisant une majuscule pour qualifier Decarlos Brown de « Black », mais une minuscule pour la « white woman » qu’était Iryna Zarutska, Elon Musk a réagi sans ambages : « Le New York Times est délibéré, précis et complet dans son racisme anti-Blanc. » Pinaillage, complotisme ? Pas du tout, comme l’expliquait Libération en 2020, cette différence de traitement typographique est une conséquence explicite du BLM !
Procureur général des États-Unis, Pamela Bondi assure que la Justice demandera « la peine maximale pour cet acte de violence impardonnable ». Si reconnu coupable, Decarlos Brown encourt la prison à vie, voire la peine de mort. Et Iryna Zarutska ? Et sa famille, endeuillée à jamais ? Elles n’auront sans doute pas droit à une série Netflix — ou alors sous un angle biaisé à souhait. Elon Musk, lui, a fait un don d’un million de dollars de soutien, peut-être pour financer des portraits muraux d’Iryna à travers tout le pays. Car son visage est désormais un de ceux qu’on n’oubliera pas, comme ceux de Lola, Philippine, Thomas…