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Le milliardaire de gauche Matthieu Pigasse sur France 2 : entre-soi de bon aloi

Capture d'écran
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Et ça continue, sur France Télévisions. Régulièrement mis en cause pour son militantisme et son manque criant de pluralisme, l’audiovisuel public vient d’être pris une nouvelle fois la main dans le sac. La séquence litigieuse s’est déroulée jeudi 11 septembre, dans l’émission L’Événement, sur France 2, présentée par Caroline Roux. Cette dernière y recevait notamment le milliardaire Matthieu Pigasse, en sa qualité de chef d’entreprise. Un invité très engagé politiquement que la journaliste a présenté à ses téléspectateurs d’une manière pour le moins partielle, pour ne pas dire partiale : « Vous êtes président du groupe de médias Combat. Vous êtes aussi banquier d'affaires et, à ce titre, vous avez conseillé certains gouvernements pendant la crise financière, a-t-elle résumé, très affable. Vous êtes assez rare à la télé, vous prenez rarement la parole. Je vous remercie d’être là ! »

Entre deux amabilités, la présentatrice aurait peut-être pu rappeler que M. Pigasse est un militant de gauche, soutien déclaré du NFP en 2024, qui a annoncé en janvier 2025 vouloir mettre tous les médias qu’il « contrôle » dans « le combat contre la droite radicale ». Il en va sans doute ainsi des émissions produites par sa société Mediawan, parmi lesquelles figurent C à vous, ou C dans l’air, présentée par une certaine… Caroline Roux !

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Cette situation invraisemblable, dont l’audiovisuel français a le secret, a été vivement critiquée, sur les réseaux sociaux. « Le producteur s'invite et, bien sûr, sa "journaliste" n'en souffle mot », s’est insurgé un internaute, sur X« Elle interviewe son patron, quoi », a résumé un autre, tandis qu’un troisième a dénoncé un possible « conflit d’intérêts ».

Un militant très volubile

En plus de cette omission, Caroline Roux a porté un jugement pour le moins discutable. Non, la parole de Matthieu Pigasse n’est pas « rare » dans les médias. L’homme s’exprime très régulièrement, via des tribunes ou des communiqués de presse, sans parler de son compte X. Au mois d’août dernier, il a ainsi pris la parole pour défendre la présence, à son festival Rock en Seine, d’un groupe de musique accusé de soutenir des terroristes islamistes. Excusez du peu. Ces derniers jours, encore, le milliardaire a signé une tribune dans L’Humanité et multiplié les tweets hostiles à Bruno Retailleau ou à la politique d’« austérité » qu’aurait menée le gouvernement Bayrou. Dans la famille des milliardaires, on peut trouver plus discret.

Le quinquagénaire est d’ailleurs tellement investi dans le débat public que Marion Maréchal vient de lui proposer un débat télévisé. « Nous pourrons discuter de toutes les contre-vérités que vous jetez au visage des Français qui réclament simplement d’être protégés », a-t-elle posté, sur X. Intrépide, l’eurodéputée a même accepté que cet échange ait lieu dans C à vous et soit animé par Patrick Cohen !

Un service public en roue libre

En attendant cet hypothétique débat, un militantisme débridé continue de sévir sur les antennes du service public. Pour mesurer le biais gauchisant de ce dernier, il suffit d’observer le traitement médiatique dont bénéficie Matthieu Pigasse et le comparer à celui réservé à d’autres entrepreneurs milliardaires. Prenez Vincent Bolloré, par exemple. France 3 et France Info ne manquent jamais de préciser qu’il s’agit d’un « conservateur »France 24 va encore plus loin : à ses yeux, le Breton « tire les ficelles en coulisses » et met « son vaste empire médiatique au service de l'extrême droite ». Pigasse a déclaré faire de même pour le compte de la gauche, mais ce tirage de ficelles ci ne mérite pas d’être mentionné, apparemment.

Même topo pour Pierre-Édouard Stérin, étiqueté « fervent catholique et exilé fiscal libertarien » aux valeurs « politiques et religieuses conservatrices », selon France Info. Pour Public Sénat, il s’agit d’un « milliardaire au service de l'extrême droite ». La même chaîne se montre en revanche bien mieux disposée envers M. Pigasse qu’elle qualifiait, en 2022, de « banquier rockeur » et dont elle soulignait le « philanthropisme »

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Jusqu’à quand devra-t-on financer une telle propagande à peine déguisée ? À quel moment l’Arcom se décidera-t-elle enfin à sévir ? Mais, apparemment, les sanctions semblent réservées à certaines chaînes privées. À défaut de renverser la table et mettre en place un audiovisuel public réellement pluraliste, il ne restera bientôt plus qu’une seule solution : la privatisation.

Jean Kast

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