Par Moon of Alabama – Le 13 septembre 2025
En février 2025, les États-Unis ont entamé des pourparlers avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Les Européens étaient contre de tels pourparlers. Ils rêvaient encore de gagner une guerre perdue ; de garder le contrôle de l’Ukraine en lui fournissant des garanties de sécurité.
L’administration Trump leur a donné une conférence sous la forme d’une série de questions. Comme je l’ai résumé à l’époque :
Les États-Unis ont reconnu qu’il n’y avait pas assez de troupes, d’argent ou de volonté pour parvenir à une meilleure position de négociation pour ce qui restait de l’Ukraine. L' »élite » européenne n’y parvient toujours pas.
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Il y a encore des rêves de « garanties de sécurité » qui seraient données à l’Ukraine après sa demande de paix ou sa reddition.
De telles garanties n’auraient aucun sens. Lorsque la paix sera rétablie, il n’y aura qu’un seul moyen d’empêcher un nouveau déclenchement de la guerre : un bon comportement envers les Russes et la Russie par ce qui restera de l’Ukraine.
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L’équipe de négociation américaine a remis aux Européens une liste de questions qui, espérons-le, les aideront à en prendre conscience…
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Voici les questions avec mes réponses en caractères droits :
1) Que considérez-vous comme une garantie ou une assurance de sécurité soutenue par l’Europe qui servirait de dissuasion suffisante pour la Russie tout en veillant à ce que ce conflit se termine par un règlement de paix durable?
Il n’y a pas de garantie européenne possible qui serait un « moyen de dissuasion suffisant ».
2) Selon vous, quels pays européens et/ou pays tiers pourraient ou participeraient à un tel arrangement ?
Chacun pourrait fournir quelques dizaines de soldats (plus des rotations). Aucun n’a de forces militaires suffisantes et/ou de l’endurance pour vraiment s’engager dans cette mission.
Y a-t-il des pays qui, selon vous, seraient indispensables ?
Les États-Unis – s’ils donnaient des garanties nucléaires pour empêcher l’anéantissement éventuel de toute force de « garantie de sécurité ».
Votre pays serait-il disposé à déployer ses troupes en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix ?
Non !
3) Si des forces militaires de pays tiers devaient être déployées en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix, quelle serait selon vous la taille nécessaire d’une telle force dirigée par l’Europe ?
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Le but de ces six questions posées par les États-Unis aux Européens étaient d’induire une réflexion réaliste :
L’application d’un tel accord aboutira à la conclusion que rien d’autre qu’un accord de paix à long terme, qui ne nécessite pas de « garanties« , n’a de sens.
Mais ils ne l’ont toujours pas compris.
Il a fallu aux Européens sept mois de discussions très médiatisées pour finalement reconnaître qu’il n’y avait aucun moyen pour eux de fournir à l’Ukraine des « garanties de sécurité« . La seule variante réaliste à laquelle ils pouvaient penser était de menacer la Russie d’une guerre nucléaire, ce qu’ils ne peuvent pas mais voudraient que les États-Unis fassent. Les États-Unis ne le feront pas. Ni Trump ni aucun autre président américain n’acceptera de risquer de perdre New York pour sauver Kiev.
Mais les Européens ne veulent toujours pas faire la paix. Leur nouvelle idée est de pousser les États-Unis à imposer davantage de sanctions à la Russie :
L’Union européenne envoie une délégation à Washington pour préparer de nouvelles sanctions conjointes contre la Russie, a déclaré vendredi le président du Conseil européen António Costa.
« Nous travaillons avec les États-Unis et d’autres partenaires partageant les mêmes idées pour accroître notre pression par de nouvelles sanctions directes et secondaires« , a déclaré Costa lors d’une conférence de presse dans la ville d’Oujhorod, dans l’ouest de l’Ukraine, à la suite d’une rencontre avec le président Volodymyr Zelensky.
Costa a ajouté « une équipe européenne se rend à Washington, DC pour travailler avec nos amis américains » mais n’a pas révélé qui participerait à la délégation.
L’administration Trump utilise maintenant l’une des idées de la liste de questions sur les garanties de sécurité.
Trump dit aux Européens « Sautez donc en premier« :
Donald J. Trump@realDonaldTrump – 12 septembre 2025, 23h15 UTC
UNE LETTRE ENVOYÉE PAR LE PRÉSIDENT DONALD J. TRUMP À TOUTES LES NATIONS DE L’OTAN ET AU MONDE : “Je serais prêt à prendre des sanctions majeures contre la Russie lorsque toutes les Nations de l’OTAN auront accepté et commencé à faire la même chose, et lorsque toutes les Nations DE L’OTAN CESSERONT D’ACHETER DU PÉTROLE À LA RUSSIE. Comme vous le savez, l’engagement de l’OTAN à GAGNER a été bien inférieur à 100%, et l’achat de pétrole russe, par certains, est choquant ! Cela affaiblit considérablement votre position de négociation et votre pouvoir de négociation sur la Russie. De toute façon, je suis prêt à “y aller” quand vous le serez. Dites juste quand ? Je crois que cela, plus l’OTAN, en tant que groupe, imposant des DROITS DE DOUANE DE 50% à 100% À LA CHINE, qui seront entièrement retirés après la fin de la GUERRE avec la Russie et l’Ukraine, sera également d’une grande aide pour METTRE FIN à cette GUERRE meurtrière, mais RIDICULE. La Chine a un contrôle fort, et même une emprise, sur la Russie, et ces puissantes taxes douanières briseront cette emprise. Ce n’est pas LA GUERRE DE TRUMP (elle n’aurait jamais commencé si j’étais président !), c’est la GUERRE de Biden et Zelensky. Je ne suis là que pour aider à l’arrêter et sauver des milliers de vies russes et ukrainiennes (7 118 vies perdues rien que la semaine dernière. Dingue !). Si l’OTAN fait ce que je dis, la GUERRE se terminera rapidement et toutes ces vies seront sauvées ! Sinon, vous ne faites que me faire perdre mon temps, et le temps, l’énergie et l’argent des États-Unis. Merci de votre attention à ce sujet ! DONALD J. TRUMP, PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE.”
Comme avec sa liste de questions sur les garanties de sécurité, Trump essaie d’induire une réflexion réaliste dans « l’élite » européenne à la tête dure.
Presque tous les pays d’Europe consomment encore du pétrole russe. Il est soit acheté directement de Russie, soit via la Turquie ou l’Inde. L’Europe ne peut pas imposer des droits de douane élevés à la Chine ou à l’Inde. Les réponses de ces pays seraient dévastatrices pour les économies européennes.
Il n’y a aucun moyen de sanctionner la Russie, directement ou indirectement, pour qu’elle mette fin à la guerre.
Trump le sait. C’est pourquoi il dit que les Européens bluffent.
Nous ne pouvons qu’espérer qu’ils en tireront des leçons …
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
https://lesakerfrancophone.fr/ukraine-trump-qualifie-de-bluff-les-sanctions-europeennes