
Par Philippe Germain
Horreur, Maurras parle sérieusement et très sereinement de coup de force dans son célèbre texte Si le coup de force est possible. Pire, dans son non moins célèbre texte préalable – préfacé, notons-le, par André Malraux pour sa réédition des années 1920 –, il expliquait déjà qu’il préférait le complot à une insurrection. Alors va pour le complot.
En 2025, après « populiste », qui d’ailleurs depuis l’élection de Donald Trump est en train de se faire dépasser par l’expression « réactionnaire », l’accusation de complotisme est utilisée par le « Camp du Bien » comme arme fatale totalement disqualifiante. Et pourtant, nous autres maurrassiens persistons à expliquer la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron par un véritable complot, car au-delà d’un parcours personnel, son arrivée à l’Élysée résulte d’une opération de longue haleine, un coup d’État, un coup de force.
La victoire de Macron en 2017 a été rendue possible par la disqualification de ses principaux concurrents, François Hollande d’abord puis François Fillon. Cette stratégie méthodique avait été préparée depuis le début des années 2010. De grands intérêts du capitalisme financier, et surtout du pays légal parlementaire, mais surtout les technocrates issus de la haute fonction publique socialiste, cherchaient à installer un candidat à la tête de la Ve République en dehors de l’alternance classique droite/gauche, afin de préserver leur position, leurs intérêts, leurs fromages et de faire avancer un projet idéologique progressiste plus large, et de très grande ampleur.
Ce projet mêlait néolibéralisme et construction européenne vue comme sa forteresse. Macron y fut considéré comme un instrument pour détruire progressivement le cadre national français (par la dette, par la guerre, par les réformes impopulaires) afin de renforcer une Europe déjà largement dominée par l’Allemagne. Un moderne Saint-Empire germanique.
Pourtant, les « anomalies » du parcours de Macron étaient nombreuses : intégration à l’ENA et à l’Inspection des finances, passage accéléré chez Rothschild, nomination rapide dans l’entourage de François Hollande, puis mise en avant médiatique fulgurante. Il fallut donc à Macron l’appui de personnalités et de réseaux très puissants, en France comme à l’étranger, notamment liés aux milieux financiers et politiques européens.
Macron à la tête de la Ve république n’est pas un accident politique mais le produit d’un plan mûri depuis longtemps. Son rôle étant de sauver et transformer l’« État PS » (la technostructure socialiste) tout en servant un projet de « destruction créatrice » visant à faire émerger une Europe allemande. Derrière l’image grotesque de Macron, se cache une stratégie post-nationale de long terme, portée par des forces puissantes.
C’est pourquoi Europa relinquenda est ! C’est pourquoi il faut rejoindre le Combat royaliste.
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