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Hausse d’impôts et taxes en tout genre : ils vont jusque dans le local poubelle !

Capture d'écran TL7
Capture d'écran TL7
Ça y est, le débat parlementaire sur le budget de l’État pour 2026 (projet de loi de finances) a commencé. Comme le veut la règle, les députés vont d'abord examiner les recettes (« ressources et équilibre »), après viendra l’examen des dépenses (« crédits des missions »). Un projet de budget qui « ambitionne de redresser les comptes publics »nous explique le site officiel Vie publique. Cela, d’une part, à travers une baisse des dépenses de l’État, hors Défense nationale, ce qui représenterait, toujours selon Vie publique« les deux tiers de l’effort budgétaire total » - sans, d'ailleurs, en indiquer le montant. D’autre part, par une hausse des recette fiscales, « en particulier par un effort supplémentaire des contribuables les plus aisés à hauteur de 6,5 milliards d'euros et par la poursuite de la rationalisation des niches fiscales (la France en compte actuellement 474 pour un coût total de 85,1 milliard d’euros) », souligne Vie publique, la hausse des impôts pour les « plus aisés » étant, en quelque sorte, l’arbre qui cache la forêt des hausse d’impôts et de taxes qui vont frapper en 2026 à tous les étages, et ce, même jusqu’au local poubelle !

Une taxe qui augmente de 62 % en cinq ans !

En effet, il est question d’une hausse, au total, de plus de 19 milliards d’euros, ce que le député RN Jean-Philippe Tanguy a qualifié de « boucherie fiscale ». Il y a les hausses qui vont faire mal tout de suite, directement sur la feuille d’impôt, comme par exemple le gel du barème de l’impôt sur le revenu et la fin de l’abattement fiscal de 10 % pour les retraités (la double peine n’est pas faite pour les chiens), et puis, il y a ces augmentations plus discrètes, plus insidieuses, auxquelles pas grand monde ne comprend grand-chose, celles qui se répercuteront à l’automne 2026, lorsque les propriétaires recevront leur avis d’imposition de taxe sur le foncier bâti ou que les locataires découvriront le nouveau montant de leurs charges répercuté par le propriétaire. Ainsi, par exemple, il est question, dans ce projet de loi de finances (PLF) 2026, d’une augmentation de la TGAP jusqu’en 2030 de près de 62 % (61,53 %, pour être précis), en passant de 65 à 105 euros la tonne traitée. Tant qu’à faire...

Les ordures, c'est de l'or

Mais au fait, c’est quoi, la TGAP ? C’est la taxe générale sur les activités polluantes, mise en place en 2000 sous Jospin, payée par les entreprises polluantes et les collectivités territoriales (en général, les intercommunalités) qui ont en charge l’enlèvement des ordures ménagères. Censée mettre en musique fiscale le principe de « pollueur-payeur », elle concerne grosso modo les déchets qui ne sont pas recyclés et font l’objet d’un enfouissement ou d’une incinération. L’idée, forcément vertueuse au départ, étant d’encourager le recyclage et de réduire le recours à la mise en décharge. Tout cela est juste et bon pour l’environnement, mais aussi pour les finances publiques car, évidemment, le montant de la TGAP rentre dans le pot commun (tonneau des Danaïdes) du budget de l’État. Pour mémoire, en 2023, la TGAP a tout de même rapporté 1,7 milliard à Bercy. Comme quoi, les ordures, c’est de l’or.

La « gabelle de la poubelle »

Cette hausse de la TGAP vient après cinq années de hausses consécutives exponentielles, décision défendue en son temps par la non regrettée au gouvernement, la macroniste des temps heureux, Brune Poirson. Pour mémoire, en 2019, la tonne était taxée à 24 euros… Du reste, 2025 devait être la dernière année d’augmentation. Ne jamais dire « jamais », en matière de fiscalité ! 24 euros en 2019, 105 en 2030 : en dix exercices budgétaires, une hausse de 337 %. Qui dit mieux ?

Face à cette nouvelle hausse surprise, l’association Amorce, rassemblant élus et entreprises chargées de la gestion des déchets, de l'eau et de l’énergie, qui tenait, justement, son congrès annuel du 15 au 17 octobre, est vent debout. Elle qualifie carrément cette hause de la TGAP de « gabelle de la poubelle ». Une hausse qui, évidemment, inexorablement, mécaniquement, se répercutera sur l'avis d'imposition du contribuable foncier à travers une hausse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Car si au bout du cycle des ordures, il y a l'enfouissement, la crémation ou le recyclage, en bout de chaîne fiscale, il n'y a qu'une seule option : la contribution. Augmentation de la TEOM, donc, que le propriétaire bailleur répercutera logiquement à son locataire. Ainsi, tout le monde paiera, et pas seulement « les plus aisés ». À titre d’exemple, pour la métropole de Tours, 20 % de la TEOM perçue sert à payer la TGAP. L’État fait non seulement les fonds de poche des Français, mais aussi leur fond de poubelle.

Georges Michel

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