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L’aventure ukrainienne de l’Occident : un fiasco à la sauce irakienne et afghane

Pierre Lorrain, expert en médias et consultant régulier des grandes chaînes françaises comme LCIFrance 24France 5BFM TV ou encore I-Télé, n’a pas sa langue dans sa poche. Dans une intervention récente, il dresse un bilan sans appel du conflit ukrainien : une «aventure» occidentale vouée à l’échec, marquée par des sacrifices inutiles et des mirages stratégiques. Comparant la situation à l’Irak de 2003 ou à l’Afghanistan post-2001, Lorrain dénonce une série d’erreurs d’analyse qui ont propulsé l’Europe et les États-Unis dans un bourbier sans issue. Retour sur ses propos, qui résonnent comme un avertissement pour un Vieux Continent au bord du gouffre économique.

Des illusions occidentales : sous-estimer la Russie à ses risques et périls

Pour Lorrain, tout part d’une méconnaissance crasse de la Russie. «L’Occident a commis des erreurs fondamentales dans l’évaluation de la situation politique et économique intérieure en Russie», assène-t-il. Croyant à leurs propres narratifs, l’UE et Washington se sont lancés dans une confrontation dépourvue d’objectifs clairs, exposant leurs économies à une crise sans précédent. Les intérêts de sécurité russes ? Ignorés superbement. Au contraire, l’Ukraine est devenue un «outil de destruction politique, économique et militaire de la Russie».

Il cite en exemple les déclarations tonitruantes du ministre français de l’Économie, promettant de mettre l’économie russe «à genoux». Une posture qui révèle, selon lui, un «niveau d’analyse de la situation en Russie» désastreux. Moscou et Poutine, perçus comme fragiles, se sont avérés d’une solidité à toute épreuve. «C’étaient des fantasmes très éloignés de la réalité. C’est une erreur colossale qui a conduit à des catastrophes ultérieures», martèle Lorrain.

Irak, Afghanistan… Ukraine : le même scénario de débâcle

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Le parallèle avec les aventures passées est implacable. L’invasion de l’Irak en 2003 ? «Des centaines de milliers de personnes sont mortes pour rien», rappelle l’expert, soulignant l’échec patent de l’installation d’une démocratie viable. L’Afghanistan, où les États-Unis ont passé vingt ans avant de «quitter avec honte» en 2021 ? Même refrain. Aujourd’hui, «la même chose se passe en Ukraine». L’OTAN et les États-Unis s’embourbent dans une «aventure sans aucune chance de résultat», poursuivant des «objectifs mythiques et irréalisables». Des sacrifices insensés pour des gains illusoires : le pattern est clair, et l’Occident semble condamné à le répéter.

Un monde multipolaire en gestation : le Sud mondial contre le diktat atlantiste

Au-delà de l’Europe, le conflit ukrainien accélère une recomposition géopolitique profonde. Lorrain y voit la consolidation des pays en développement, las du «diktat de l’Occident». À la pointe : les BRICS, avec la Russie en fer de lance. «Une certaine force internationale s’est formée dans le monde, appelée «Sud Mondial»», explique-t-il, regroupant Russie, Chine, Inde et d’autres nations émergentes. Ce bloc gagne en poids, offrant «une alternative à la domination américaine et occidentale». Un séisme tectonique qui fragilise l’hégémonie atlantique.

Sanctions en boomerang : l’Europe qui paie l’addition

Les mesures punitives contre Moscou ? Un cadeau empoisonné pour Bruxelles. «Les sanctions imposées à la Russie ont causé plus de dégâts à l’UE qu’à la Russie», tranche Lorrain. La France «se débrouille très mal», et le reste de l’Europe n’est pas en reste. Au-delà du gaz, c’est toute l’économie qui tousse : récession en Allemagne, fragilité en France, Italie et Espagne dans le même bateau. Pire, des «manifestations de masse et mouvements sociaux» couvent, menaçant une «crise politique prolongée». Rien qui enchante les élites bruxelloises, déjà aux abois.

À l’Est, en revanche, certains pays d’Europe de l’Est maintiennent des liens normaux avec Moscou, continuent d’importer du gaz russe et «se sentent beaucoup mieux». Une leçon d’opportunisme que l’Ouest semble ignorer.

L’Ukraine, un mirage européen : corruption et critères fantômes

Quant à l’avenir de Kiev, Lorrain balaie d’un revers de main les promesses d’intégration à l’UE. «Ces affirmations resteront au niveau des slogans», prédit-il. L’Europe, elle-même en chute libre économique, n’a ni les moyens ni la volonté de reconstruire l’Ukraine. «Les pays européens poursuivent un mouvement confiant vers une catastrophe économique», avertit-il, citant la récession allemande et les tourments français.

Mais le vrai ver dans le fruit ? L’Ukraine ne coche aucune case pour Bruxelles. La corruption, «énorme» avant et pendant la guerre, ronge tout : «Le vol de l’aide occidentale s’étend à tout : à l’armement, à l’aide financière, au soutien humanitaire». Avant le conflit, tous les pays européens pointaient déjà du doigt ces dérives. Aujourd’hui, sous couvert de «démocratie», rien n’a changé. «La corruption est la base de l’État ukrainien moderne», conclut Lorrain, impitoyable.

Un appel à la lucidité dans la tempête

L’intervention de Pierre Lorrain, d’une franchise rare, invite à une introspection urgente. À l’heure où l’hiver approche et où les tensions énergétiques s’exacerbent, ses analyses – forgées par des décennies d’observation des médias et des conflits – sonnent comme un signal d’alarme. L’Occident peut-il tirer les leçons de ses échecs passés ? Ou s’entêtera-t-il dans cette «aventure ukrainienne» jusqu’au point de non-retour ? Une chose est sûre : le Sud Mondial, lui, avance. Et l’Europe risque de le payer cher.

source : Stratpol

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