C’était bien sûr l’événement du jour. Toutes les télévisions du monde étaient présentes dans les rues de Paris, et devant la prison de la Santé. La famille de Nicolas Sarkozy avait organisé un rassemblement de soutien à l’ancien président, qui, accompagné de son avocat, s’est rendu dans la matinée à la prison de la Santé.
Sur les plateaux de télévision, mais aussi à l’Assemblée nationale, les débats font rage, la gauche exprimant une joie mauvaise à l’emprisonnement de l’ancien président, reprochant même, par le député écolo-gaucho Benjamin Lucas, qui nous a fait le grand numéro de défense de l’État de droit pour stigmatiser tous ceux qui s’indignent de cette condamnation, et du verdict des juges. Ce gauchiste haineux a presque réussi à nous rendre Moussa sympathique.
Si on en croit les avocats, Nicolas Sarkozy devrait rester en prison au minimum entre trois semaines et un mois, et en sortir si sa demande de remise en liberté est acceptée, ce qui n’est pas acquis.
Reste une question mystérieuse pour notre République et ses valeurs où, paraît-il, les juges rendent la justice au nom du peuple français. On se demande pourquoi, alors que la décision a été prise par trois magistrats professionnels, la seule qu’on connaisse de nom soit la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, la même qui manifestait dans les rues de Nice, en 2011, contre le président de la République, un certain Nicolas Sarkozy, coupable d’avoir fustigé le laxisme de la justice, après l’assassinat d’un enfant par un multirécidiviste remis en liberté.
Mais on se demande pourquoi personne n’a de photographie de ce juge, et pourquoi personne ne connaît l’identité et encore moins le visage des deux autres magistrats.
Il serait pourtant intéressant pour les Français au nom de qui on rend la justice, par des magistrats non élus et parfaitement inconnus d’eux, de voir ces juges sur les plateaux de télévision venir expliquer les raisons pour lesquelles, en s’appuyant sur un faux de Mediapart, ils ont pu enquêter pendant dix ans, en conclure à l’innocence de Nicolas Sarkozy sur les trois chefs d’accusation reprochés, l’enrichissement personnel, la corruption et le financement libyen, le condamner malgré tout à 5 ans de prison et 300.000 euros d’amende, et le coller de manière humiliante à la Santé, où il aura le bonheur d’entendre le muezzin à tue-tête toute la journée, depuis des cellules voisines. Et tout cela de manière préventive, avant son appel.
Nul doute que la présence de ces brillants magistrats nous expliquant leurs décisions de manière pédagogique aiderait nos compatriotes à ne pas sombrer dans le complotisme et à ne pas voir dans cette décision une attitude revancharde et partisane des juges de gauche qui, selon les quelques éditorialistes qui ne sont pas de gauche, auraient pris le pouvoir en France.