
Selon le dernier Index Mondial de Persécution des Chrétiens publié par l’ONG Portes Ouvertes, 380 millions de chrétiens — soit 1 chrétien sur 7 dans le monde — subissent des persécutions ou des discriminations graves en raison de leur foi. Ce chiffre, en hausse de 4 % par rapport à 2024, confirme une tendance inquiétante : pour la 12ᵉ année consécutive, la persécution s’intensifie, tant en nombre de pays concernés qu’en violence.
L’Afrique subsaharienne, épicentre de la violence
L’Afrique subsaharienne, avec un islam conquérant et meurtrier comme il le sera bientôt en Europe, est la région la plus dangereuse pour les chrétiens. En 2025, plus de 9 chrétiens tués sur 10 dans le monde l’ont été sur ce continent, principalement au Nigeria, où des groupes djihadistes comme Boko Haram et des milices peules ciblent systématiquement les communautés chrétiennes. Rien qu’au Nigeria, 3 100 chrétiens ont été assassinés en 2024, et des massacres se poursuivent en 2025, comme celui de juillet où 27 personnes ont été tuées dans l’État de Plateau. Le Burkina Faso, le Mali, et le Tchad connaissent aussi une montée de la violence, avec des églises incendiées et des villages entiers attaqués.
L’Asie et le Moyen-Orient : autoritarisme et extrémisme
En Asie, la situation se dégrade, notamment en Inde et au Pakistan. En Inde, le nationalisme religieux et les lois anti-conversion alimentent les attaques contre les chrétiens, avec plus de 2 000 arrestations en 2024. Au Pakistan, les accusations de blasphème sont utilisées pour persécuter les minorités, et les enlèvements de jeunes filles chrétiennes se multiplient. En Corée du Nord, les chrétiens n’ont aucun droit à la liberté religieuse et risquent l’exécution s’ils sont découverts. Au Moyen-Orient, la Syrie et l’Irak, bien que moins médiatisés, restent des zones de danger, avec des meurtres ciblés et des églises attaquées.
L’Index 2025 recense :
4 476 chrétiens tués pour leur foi (dont 3 100 au Nigeria).
4 744 chrétiens emprisonnés (majoritairement en Inde et au Pakistan).
7 679 églises attaquées ou fermées (notamment au Rwanda et en Chine).
26 000 chrétiens forcés de fuir leur pays.
3 123 cas de violences sexuelles contre des chrétiennes
La persécution ne se limite pas aux violences physiques. Elle prend aussi la forme de discriminations systémiques, de restrictions légales, et de pressions sociales dans 78 pays. En Chine, les églises sont fermées ou placées sous surveillance, tandis qu’en Algérie, les conversions au christianisme sont criminalisées. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables, victimes de mariages forcés ou d’esclavage sexuel, ce qui n’intéresse nullement nos féministes occidentales, trop occupées à traquer le mâle blanc hétérosexuel.
Malgré les persécutions, les communautés chrétiennes continuent de grandir dans certaines des zones les plus hostiles. Comme le souligne Guillaume Guennec, directeur de Portes Ouvertes : « C’est un paradoxe, mais cela montre aussi à quel point l’Église est résiliente. »
Génocide des chrétiens ?
Selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (ONU, 1948, art. 2), un génocide est caractérisé par des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, notamment par :
- Meurtres de membres du groupe.
- Atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale.
- Soumission intentionnelle à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction.
- Mesures visant à entraver les naissances.
- Transfert forcé d’enfants.
L’intention spécifique (dolus specialis) de détruire le groupe est l’élément clé.
- Nigeria : Plus de 3 000 chrétiens tués en 2024, des villages entiers rasés, des enlèvements et des viols systématiques par des groupes musulmans comme Boko Haram ou les milices peules. Les attaques visent explicitement les communautés chrétiennes, avec des discours de haine antichrétienne de la part des autorités musulmanes.
- Moyen-Orient (Syrie, Irak) : Destruction de communautés chrétiennes historiques (passées de 1,5 million à 250 000 en Syrie depuis 2011), meurtres, esclavage sexuel, et expulsion forcée par l’État islamique
- Asie (Inde, Pakistan) : Violences collectives, lois anti-conversion, et impunité pour les agressions contre les chrétiens, avec une volonté affichée de réduire leur présence
L’intention génocidaire ne fait absolument aucun doute. Pour certains experts et ONG (comme Portes Ouvertes, Aide à l’Église en Détresse, ou des rapports parlementaires britanniques) :
- Les violences au Nigeria et en Afrique subsaharienne relèvent d’un génocide, car elles visent à éradiquer les communautés chrétiennes de certaines régions, avec une dimension ethnique et religieuse (discours de haine des musulmans contre le christianisme, ciblage systématique des églises, destruction des moyens de subsistance)
- En 2019, un rapport commandé par le gouvernement britannique a qualifié la persécution des chrétiens au Moyen-Orient de « quasi-génocide », soulignant que les critères du génocide étaient partiellement remplis, notamment en Irak et en Syrie sous Daechportesouvertes.fr.
La CPI n’a pas (encore) qualifié ces actes de génocide, bien qu’elle enquête sur des crimes contre l’humanité au Nigeria et en Irak.
Positions officielles et actions internationales
Le Parlement européen et le Congrès américain ont reconnu des actes de génocide contre les chrétiens et autres minorités par Daech en Irak/Syrie (résolutions en 2016).
Le Royaume-Uni a commandé des rapports (comme celui de 2019) soulignant le risque de génocide, sans déclaration formelle.
Les actions de Daech en Irak/Syrie (2014–2017) contre les chrétiens assyriens/chaldéens ont été reconnues comme génocidaires par plusieurs parlements, en raison de l’intention claire d’éradiquer ces communautés.
Au Nigeria, des voix (dont des ONG et des députés britanniques) parlent de génocide en cours, en raison de la systématicité des attaques et de leur dimension religieuse avérée
Aucun tribunal international n’a officiellement reconnu un génocide des chrétiens à l’échelle mondiale. Cependant :
Position de la Cour pénale internationale
En novembre 2024, la CPI a délivré des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre (attaques intentionnelles contre des civils, utilisation de la famine comme méthode de guerre), et crimes contre l’humanité (extermination, meurtres, persécution).
En revanche, la CPI n’a à ce jour émis aucun mandat d’arrêt contre des dirigeants du Nigeria, du Burkina Faso, du Mali, du Tchad, du Pakistan, etc. pour des crimes contre l’humanité liés aux massacres ou persécutions de chrétiens.
Henri Dubost