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Mort de Mathis à Lille : le silence assourdissant de la gauche et des stars

© Photo de Scott Rodgerson- Unsplash
© Photo de Scott Rodgerson- Unsplash
Un bruit sec, terrifiant. Dans la nuit du 30 octobre au 1er novembre, une voiture à vive allure, tentant d’échapper à un contrôle de police, percute de plein fouet Mathis, un jeune homme de 19 ans, à Lille. L’étudiant est projeté violemment contre un arbre. La scène, filmée par un passant, fait froid dans le dos. Malgré l’intervention des secours, Mathis ne survit pas à la violence du choc. Il allait fêter ses vingt ans dans quelques jours…

Après l’accident, le chauffard est pris en chasse par une patrouille de police. Il tente de prendre la fuite à pied mais est interpellé, quelques mètres plus loin, par les forces de l’ordre. Placé en garde à vue, le suspect, un certain Chaoulia Abed E., âgé de 31 ans, est déjà connu des services de police, notamment pour des infractions routières. Il était, par ailleurs, sous le coup d’un retrait de permis. Selon plusieurs sources, cet individu aurait, en outre, consommé du protoxyde d’azote, un gaz euphorisant, avant de prendre le volant. Des faits que l’intéressé conteste. Le parquet de Lille a ordonné son placement en détention provisoire. Une enquête a été ouverte pour « homicide routier et refus d’obtempérer ».

« Il aimait vivre »

Mathis était étudiant à Lille. En parallèle de ses études, il travaillait dans un établissement de restauration rapide. Depuis sa mort, les témoignages d’hommage affluent. Sa mère, contactée par le député européen du Rassemblement national Matthieu Valet, décrit un garçon qui « aimait la vie et faire le pitre ». Sur Facebook, une femme ayant connu Mathis petit se souvient d’un « enfant qui croquait la vie à pleines dents ». Son ancien club de football, le FC Wardreques, a également tenu à lui rendre hommage, ce 2 novembre, par une minute de silence « en sa mémoire ».

 

Le silence de la gauche

La mort de Mathis a déclenché une vive émotion, en France. Plusieurs élus de droite ont ainsi tenu à manifester leur soutien à la famille du jeune homme et à partager leur indignation. Marine Le Pen dénonce, ainsi, que des « drames insupportables et récurrents qui plongent des familles dans une douleur insondable doivent connaître une réponse pénale implacable »« L’impunité des récidivistes est un fléau qu’il faut éradiquer », ajoute la députée du Pas-de-Calais. Jordan Bardella abonde : « Tant que l’autorité et l’ordre ne seront pas rétablis, tant que la récidive ne sera pas sévèrement réprimée, chaque jour, des familles seront brisées. » Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains, poursuit : « Mourir à 19 ans tué par un délinquant de la route qui a refusé d'obtempérer, c'est un échec de notre société. » Le Syndicat des officiers et commissaires de police appelle aussi les élus à « réagir »« Combien de morts comme cet étudiant de 19 ans faudra-t-il encore pour les décider à mieux lutter contre le fléau des refus d'obtempérer et celui du protoxyde d'azote ? », interroge le syndicat.

La gauche, en revanche, pourtant si prompte à dénoncer haut et fort la mort de Nahel après un refus d’obtempérer, se montre cette fois-ci bien silencieuse. Ugo Bernalicis, député insoumis du Nord (circonscription du drame), s’est contenté d’un tweet de condoléances aux proches de Mathis. Mais, plutôt que de condamner les refus d’obtempérer et l'état de récidive du chauffard, le parlementaire préfère « alerter sur la nécessité d’une véritable politique de prévention en matière de consommation [de protoxyde d’azote], dotée de moyens à la hauteur des enjeux ». Chercherait-il une circonstance atténuante au chauffard ?

De nombreuses célébrités, pourtant très loquaces quand il s'agit d'attaquer les forces de l'ordre, gardent cette fois le silence. Le footballeur Kylian Mbappé ou l’acteur Omar Sy avaient ainsi, dès le lendemain de la mort de Nahel, publié un message sur X en soutien aux proches de l’adolescent. Cette fois-ci, rien. Le sort de Mathis leur semble indifférent… Pas de manifestation ni d'émeutes non plus, pour Mathis.

Mathis n’est malheureusement pas la première victime innocente des trop nombreux refus d’obtempérer. En août 2024, la France pleurait, avec la veuve d’Éric Comyn, gendarme tué à la suite d’un refus d’obtempérer commis par un récidiviste. « Je l’affirme haut et fort : la France a tué mon mari. La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance »accusait alors Harmonie Comyn. Un an plus tard, les mêmes mots pourraient être prononcés par la mère du jeune Mathis. Rien n’a changé…

Clémence de Longraye

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