Le public venu à la dédicace de Jordan Bardella à Nîmes chante la Marseillaise. pic.twitter.com/HGicyeP1xh
Dès 13 heures, la foule est impressionnante et la queue des sympathisants du RN n’en finit pas de s’allonger. Interrogés, Emma et Lucas, deux jeunes dans la vingtaine, expliquent être venus d’Avignon dès 11h30 - hors de question d’attendre - et ils se disaient bien qu’« il y allait avoir du monde quand même ! »
Touristes et promeneurs n’en reviennent pas non plus : « Ah, la vache !, s’écrit l’un d’eux, je croyais que c’était la queue pour visiter les arènes. » C’est que Jordan Bardella est presque devenu un monument, lui aussi ! À son arrivée, flanqué de l’escouade d’élus RN du Gard, la foule entonne la Marseillaise. Ce n’est que la première ; tout prétexte sera bon, ensuite, pour chanter l’hymne national. Face aux antifas, par exemple, qui, malgré leur très petit nombre, ne manquent pas de se faire remarquer.
Deux antifas ont même réussi à grimper dans les arènes et à déployer une banderole « Bardella, casse-toi », avant d’être interpellés par les forces de l’ordre sous les applaudissements de la foule qui chante, donc, une nouvelle fois, la Marseillaise.
Ces deux rassemblements offrent une image symbolique saisissante : d’un côté, encadrés par les forces de l'ordre, les antifas hurlent « À bas l’État, les flics et les fachos » ; de l’autre, la foule venue en nombre voir Bardella crie « Nous, on aime la police ! Vive la France ! » Deux drapeaux se font face : le drapeau de la Palestine, dont on se demande ce qu’il fait là, et, de l’autre, le drapeau français brandi fièrement au pied des arènes.
Interrogé par BV, Noa, 19 ans, explique les raisons de sa venue : la sécurité. À Nîmes, même sans habiter dans un des quartiers gangrenés par le trafic de drogue, on se fait agresser, raconte-t-il.
Micheline, elle, a 77 ans et « ne reconnaît plus le monde où on vit », surtout, elle « ne veut pas que [s]es petits enfants vivent dans ce monde-là ». Ils sont nombreux comme eux !
C’est que Jordan Bardella le dit lui-même, il est venu « pour parler de cette France du travail, de cette France humble, silencieuse, à qui plus énormément de responsables politiques ne donnent la parole ». Certains, découragés par le nombre et le temps d’attente, ne font pas la queue, essaient d’apercevoir Jordan Bardella et se disent que le plus utile, c’est quand même de bien choisir son bulletin de vote !
À 15 heures, la queue n’en finit pas de grandir. Pourtant, de l’autre côté du café, on voit sortir par brassées les heureux qui ont pu voir le président du RN et obtenir sa dédicace. À la même heure, les antifas ne sont plus qu’une quinzaine à chanter - faux -L’Internationale. Ceux qui sont arrivés en scandant « Bardella, casse-toi, les Nîmois ne veulent pas de toi » persistent : à croire qu’ils sont tous aveugles et sourds !

