Un commerce « réduit à néant »
Le lendemain des faits, sur les conseils de la gendarmerie, Juliette publiait en effet une vidéo sur ses réseaux sociaux pour raconter ce qui lui était arrivé et solliciter la « sympathie » et la « compréhension » de ses clients, rapporte ici Nord : en une minute trente, explique-t-elle, tous les bénéfices en chèques et en espèces de son commerce, Floraison, ont été dérobés à son domicile, vers 19 heures, alors qu’elle travaillait encore dans sa boutique.
« Ça fait une semaine qu’on se bat, qu’on travaille de 6h30 du matin à 22h le soir pour vous satisfaire, vous faire une Toussaint incroyable avec des fleurs vraiment très jolies, et tout ça a été réduit à néant par des abrutis qui ne se rendent pas compte qu’ils peuvent détruire quelqu’un et un commerce. » En larmes, la jeune femme a donc appelé à « l’humanité » des clients, leur demandant humblement de revenir régler leurs fleurs.
Un élan de solidarité française
Son cri de détresse n’est pas parti dans le vent, puisque la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, amassé des milliers de likes en quelques heures et a même été relayée à l’antenne de CNews et au micro d'Europe 1. Dans sa ville, des commerçants ont aussi fait preuve de solidarité en organisant des collectes au bénéfice du commerce de la jeune femme. Pauglam, Chez Martinus et d’autres se sont mobilisés pour lui venir en aide : « On sait, nous, ce que cela représente : des heures de travail, de stress, d’amour pour son métier, et tout ça réduit à néant en quelques minutes… », a compati Pauline, gérante d’une boutique de cosmétique. La jeune femme a réagi à cette bienveillance sur ses réseaux sociaux en se déclarant « extrêmement reconnaissante » et touchée « au plus profond du cœur », et en rappelant que la meilleure façon de la soutenir était de faire vivre son commerce « au quotidien », préférant être récompensée par son travail, « et non le buzz d'une vidéo ».
« Cette France qui ne brûle pas »
Face à cet élan spontané, le porte-parole du Rassemblement national, Matthieu Valet, également eurodéputé au groupe des Patriotes, a annoncé sa volonté de se rendre auprès de la commerçante pour la soutenir. Juliette incarne, selon lui, « cette France qui ne brûle pas, qui ne casse pas ». Il se rendra à Caudry aux côtés de Mélanie Disdier, députée européenne RN et conseillère municipale de la ville. « Je trouve ça dégueulasse […] Certains n’y verront qu’une perte d’argent, mais pour nous commerçants [...] ce sont de longues journées de travail, des sacrifices, des rêves construits à la force du courage », a rappelé l’élue, en dénonçant « une société où de plus en plus d’individus lâches et sans morale préfèrent le larcin au travail honnête ».
Philippe Ballard, député RN de l’Oise, a pour sa part salué cet élan d’entraide, avant d’appeler les élus à faire de même : « Les politiques doivent montrer leur solidarité », a-t-il déclaré, précisant que Marine Le Pen et Jordan Bardella allaient « envoyer quelque chose » pour la dédommager.
Une solidarité qui devrait s’incarner avant tout dans la protection des citoyens français. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 218.200 cambriolages de logements ont été recensés, en 2024. La situation n’a pas particulièrement évolué, depuis 2016, alors que plus d’un tiers des Français - 33 % - déclarent avoir déjà été victimes d’un cambriolage au cours de leur vie.
Sur le terrain, les commerçants se soutiennent entre eux, les voisins organisent des collectes, les clients se mobilisent. Une solidarité concrète, née du quotidien, là où les institutions peinent à sévir et punir, laissant les honnêtes gens prendre le relais.