
Par Antoine de Lacoste
Une fois de plus, les médias dominants occidentaux ont pris leurs rêves pour des réalités. C’était sûr : Javier Milei devait perdre les élections législatives après deux ans de présidence. Les sondages allaient dans ce sens, de récentes élections locales s’étaient mal passées et les Argentins ne supportaient plus les remèdes de cheval imposés à marche forcée par le tonitruant président.
Eh bien les sondages se sont trompés ! Les élections locales perdues ont entraîné la mobilisation des partisans de Milei et les Argentins soutiennent les réformes car les résultats sont déjà là.
En 2023, l’inflation dépassait les 200%. À fin septembre 2025, elle est tombée à 31,8% en rythme annuel et la tendance à la baisse se poursuit puisque l’indice mensuel de septembre est sorti à 2,1%. Le taux de pauvreté qui dépassait les 50% est maintenant à 35%. Le nombre de fonctionnaires a été diminué de 50 000 dans un pays où ils ne représentent pourtant qu’environ 10% de la population active (plus de 20% en France).
Mais le système électoral argentin frustre Javier Milei d’un succès plus large. Avec 41% des voix, son parti LLA (La Libertad Avanza) n’obtient que 80 députés sur 257, soit 31% des sièges. Cette distorsion s’explique par la surreprésentation des zones rurales où l’opposition péroniste est encore très bien implantée. Avec 31,6% des suffrages, elle rafle ainsi 99 sièges.
La montagne est donc encore haute pour Milei qui devra passer des alliances pour disposer d’une majorité législative qui lui a fait défaut jusqu’à présent, freinant ainsi son rythme de réformes. S’il parvient à nouer une majorité de coalition, il lui restera deux ans pour continuer à sortir l’Argentine du gouffre où les Péronistes l’ont plongée et affronter ensuite l’élection présidentielle.
Si ce succès, accueilli par une grande liesse populaire à Buenos Aires, est d’abord celui de Milei lui-même, il le doit tout de même aussi à Donald Trump qui lui a donné un sacré coup de main. En promettant une aide minimum de 20 milliards de dollars, qui pourra éventuellement atteindre 40, Le président américain a fait ce qu’il fallait pour que l’électorat argentin fasse le bon choix en ne passant pas à côté d’une aide aussi importante.
Certes, elle est évidemment remboursable. Nous ne sommes pas en Europe où tout le monde sait que les milliards déversés sur l’Ukraine le sont à fonds perdus. Trump, lui, sait ce que vaut l’argent et il n’existe pas pour lui de « quoi qu’il en coûte ».
Pour conforter les bonnes relations, Javier Milei a d’ailleurs annoncé que la dollarisation de l’Argentine allait monter en puissance pour que, à terme, la devise américaine remplace le peso qui disparaîtrait. Le très pro-américain président argentin avait déjà quitté les BRICS dès son élection, assimilant cette alliance informelle en essai de dé-dollarisation du monde, ce qui, vu du côté chinois, n’est pas tout à fait infondé.
En agissant ainsi, Milei sait qu’il entre parfaitement dans les plans géopolitiques de Trump qui veut remettre la main sur l’ensemble du continent américain, largement passé à gauche au cours des dernières décennies. L’offensive contre le Venezuela a commencé et les premières escarmouches ont atteint la Colombie.
Avec l’Argentine de Javier Milei, Donald Trump sait qu’il a un allié très fidèle qui sera donc traité de façon privilégiée. Ces deux hommes qui, chacun à leur façon, cassent tous les codes du conformisme décadent de l’Occident, sont d’ailleurs aussi en symbiose dans la lutte contre le wokisme. Décidément, ils se sont parfaitement trouvés.
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