
Les drones ont modifié de fond en comble les rapports de force
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le Colonel Régis Chamagne, dans son dernier interview «Où va ce monde ?» dont, entre parenthèses, le son est si mauvais qu’il faut mieux actionner les sous-titres automatiques :
«Les drones ont modifié de fond en comble les rapports de force. Les drones navals jouent un rôle révolutionnaire dans le déroulement de la guerre actuelle, car ils remettent en cause la suprématie des thalassocraties sur les puissances terrestres. Depuis la fin du XVe siècle, s’étaient mis en place deux systèmes concomitants : la création bancaire par la dette pour financer les expéditions vers les Amériques et la montée en puissance des thalassocraties modernes (Angleterre, l’Espagne, le Portugal, la France un peu, la Hollande). Leur puissance est arrivée à son apogée vers 2010 avec les porte-avions américains. Mais maintenant, ces porte-avions sont devenus une cible».
Il ajoute, à propos de Trump : «Si on part de l’idée que Trump s’est vraiment donné pour mission de détruire l’État profond étasunien, ce qui revient à détruire le dollar – car la monnaie US est détenue, depuis la trahison du président Wilson, par des intérêts privés (la réserve fédérale) -, et le complexe militaro-industriel contre lequel le président Eisenhower avait mis les Étasuniens en garde, force est de constater qu’il y arrive assez bien : quatre pays d’Afrique viennent de quitter le système SWIFT et il a poussé la Chine à mettre des restrictions sur les terres rares. Mais c’est encore difficile d’en être certain, car Trump est obligé de louvoyer pour ne pas être assassiné comme il a déjà failli l’être et comme l’a été Kennedy pour les mêmes raisons».
Il note, à propos de la guerre en Ukraine, que tout le monde, même les dirigeants politiques actuels, les plus médiocres et les plus corrompus de toute l’histoire de France (qui finiront en prison), même les idiots utiles à l’oligarchie qui squattent les plateaux TV, tout le monde aujourd’hui sait que l’OTAN a perdu la guerre en Ukraine, même s’ils prétendent encore parfois le contraire. Les Russes ont attaqué à 1 contre 3, maintenant ils sont à 4 contre 3 et leur armement est infiniment plus performant. La Russie est devenue la plus grande puissance militaire du monde.
Pour lui, les dirigeants occidentaux nous conduisent dans le mur. Mais la plupart des gens ne s’en rendent pas compte. La bascule dans les esprits ne se fera que par la prise de conscience que les dirigeants, loin de nous vouloir du bien, ont pour mission de nous rendre esclaves des puissances d’argent. Plus vite les gens s’en rendront compte, plus on a de chance que ça change…
Serge Van Cutsem dans son dernier article : «Le Réveil numérique : quand le contrôle total provoquera la fin de l’hypnose»précise que la prison n’est pas seulement idéologique, elle est numérique, donc bien concrète, et que «le vrai réveil, s’il advient, ne sera pas joyeux. Il ne viendra pas d’un espoir collectif, mais d’une fatigue du mensonge. Quand tout ce qui a été promis, la croissance verte, la neutralité carbone, la prospérité numérique, la paix éternelle, se sera effondré sous son propre poids, alors seulement le voile tombera. Mais ce jour-là, l’Europe que nous connaissons n’existera peut-être plus.
Et c’est peut-être là le plus grand paradoxe : le véritable «Réveil numérique» aura bien lieu, mais sur les ruines du monde qui l’a rendu nécessaire».
Les drones, les héros de «Chien 51», le polar dystopique tiroir-caisse des dinosaures de l’exception culturelle française
Je suis allée voir ce film, appâtée par les critiques dithyrambiques des médias subventionnés, gardiens de l’ordre établi, dont je devrais pourtant me méfier. C’est un film tape à l’œil où l’on nous sert course poursuite après course poursuite pour faire oublier un scénario paresseux, creux et éculé, qui s’applique surtout à évacuer les responsabilités (car évidemment, c’est la faute à personne si la moitié de l’humanité est réduite à l’esclavage par 3000 milliardaires). Les acteurs, quelques rentiers fatigués du cinéma français, en l’occurrence Gilles Lellouche, Romain Duris et Valérie Bruni Tedeshi, nous y honorent de leurs coûteuses grimaces habituelles. La seule qui se donne un peu de mal pour paraître crédible, c’est Adèle Exarchopoulos, sans doute parce qu’elle n’a pas encore assez de réseaux pour que sa seule apparition déclenche le tiroir-caisse. Ces luxueux parasites au jeu stéréotypé ont en plus le toupet de se faire passer pour des redresseurs de tort, prêts à donner leur vie pour offrir un «monde meilleur» aux malheureux qui sont enfermés dans la zone 3, derrière des checkpoints, comme les Palestiniens (Israël est le modèle de la plupart de ces gens-là), ceux-là même que dans la vraie vie, ils n’hésitent pas à saigner à blanc pour garder leurs privilèges.
On ne croit pas une seconde à la ridicule romance entre les deux enquêteurs, le cabotin Gilles Lellouche et la belle Adèle Exarchopoulos, qui n’y croient pas eux-mêmes. Quant à Valérie Bruni Tedeshi, elle est si grotesque et caricaturale qu’on en est gêné pour elle…
Pourquoi le film se situe-t-il en 2045 alors que tout ce qu’il décrit existe pratiquement déjà, comme le souligne Serge Van Cutsem dans l’article cité plus haut. Les autorités gouvernent déjà par la peur et, dans le prolongement de l’opération d’ingénierie sociale Covid, sont en train d’instaurer «un état d’urgence numérique pour «protéger les infrastructures critiques» ; un gel temporaire des avoirs pour «soutenir l’effort de guerre» ; une surveillance renforcée des «fausses informations» et des «discours prorusses»».
Le procès pour cyber harcèlement que les Macron intentent actuellement à dix inconnus pour quelques posts sur Internet a pour fonction de préparer la censure intégrale des réseaux sociaux. Les médias aux ordres s’en font le relais à grands coups d’accusations de complotisme et d’extrême-droitisme. Sur LCI, Emmanuelle Anizon, auteur de «L’affaire Madame», a adopté une posture plus nuancée en soulignant que les mensonges d’État et les vrais scandales ont engendré une grande défiance contre les élites, qui nourrit le complotisme. À moins qu’elle ait de sérieux appuis, on ne le verra sans doute plus.
Au bout du compte, le film Chien 51 est une distraction, exactement comme l’enquête sur les bijoux de l’impératrice Eugénie menée par Laurent Nuñez, la potiche qui nous sert de ministre de l’Intérieur. Dix jours après le spectaculaire cambriolage dans un musée du Louvre abandonné aux voleurs, ce prétentieux crétin se dit «confiant» parce qu’il a fait arrêter quelques petits délinquants qui ne savent évidemment pas où sont les fameux bijoux. L’irresponsable ministre prétend n’en avoir aucune idée non plus, mais nous on le sait, il y a longtemps que les pierres desserties ont été écoulées sur le marché parallèle. Macron ferait bien d’écouter Maria Zakharova, la porte-parole russe, qui lui a conseillé d’envoyer les soldats français garder les musées, au lieu de les envoyer se faire tuer en Ukraine…
De «Chien 51» qui, comme l’UE, fait beaucoup de bruit pour rien, on ne se souviendra sans doute que des drones tueurs. Superbes, véloces, impitoyables, ils poursuivent sans répit leurs victimes. On les regarde, fascinés, et, tout à coup, on se prend à penser aux Ukrainiens, qui dans les tranchées, sur les routes, dans les chars sont poursuivis et tués par des drones similaires, pour soi-disant «affaiblir» la Russie sur ordre de l’entité diabolique US/UE/OTAN, à savoir l’Occident collectif décadent.
Jacques Sapir – La perte de contrôle de l’Occident sur le monde
Comme Jacques Sapir nous le confirme dans cet interview, les soldats ukrainiens meurent en masse et la situation du pays est catastrophique. Le PIB de l’Ukraine a chuté de 20 à 25%. Le pays s’est vidé d’une large partie de sa population (28 millions en 2025 sur 42 millions en 2021). Il y a 8 à 9 millions de réfugiés ukrainiens dans les pays de l’UE et 2 à 2,5 millions en Russie. Les Russes ont démoli 50% des centres énergétiques.
L’économie russe, après une pause, est repartie de l’avant. 40% de sa croissance est due à l’économie de guerre, mais la croissance civile s’élève à 2/2,5% malgré les taux d’intérêt élevés, un taux de croissance bien supérieur à celui de nos pays.
Trump a fait une double erreur en pensant qu’il pourrait convaincre Poutine de baisser ses prétentions en lui offrant des avantages commerciaux. La Russie veut le Donbass, le désarmement et la neutralité de l’Ukraine. De son côté, Trump, pour une question d’image, ne veut pas que l’Ukraine capitule. C’est donc l’impasse.
Trump n’a pas non plus réussi à faire plier la Malaisie, la Chine, l’Inde, le Japon. Il a juste limité les dégâts. Au Moyen Orient, l’accord entre le Hamas et Israël ne fonctionne pas et Trump subit de fortes pressions. Par exemple, l‘Indonésie est prête à déployer 25 000 Hommes au MO, ce qui est énorme ! la Russie a rétabli ses vols vers la Syrie et conservé sa base. Trump n’arrive pas non plus à monter les pays des BRICS les uns contre les autres.
On se rappelle, conclue Sapir, que Trump avait parlé d’annexer le Groenland et le Canada. On voit maintenant qu’il essaie de provoquer un changement de régime au Venezuela. Trump semble hésiter entre la continuation de la politique de domination hégémonique de ses prédécesseurs, et le repli sur une base nationale élargie. Il se prépare apparemment une position de repli, au cas où la politique habituelle ne marcherait pas.
La mort pour les victimes mais pas pour leurs assassins
La panthéonisation de Robert Badinter a ranimé le débat sur la peine de mort et les conséquences de sa suppression opportuniste. La peine de mort n’était déjà quasiment plus appliquée quand elle a été supprimée, mais elle existait toujours et créait une sorte d’équilibre entre la victime assassinée et son assassin qui risquait alors, lui aussi, de perdre la vie. La suppression de la peine de mort a créé une situation profondément injuste, où les victimes sont mortes sans avoir jamais bénéficié, malgré leur innocence, ni de la protection ni de la clémence de l’État, tandis que leur assassin, bien que coupable, a droit aux deux.
Christian Darlot revient sur la panthéonisation de Robert Badinter et de Simone Weil, deux porte-drapeaux de la République socialiste libérale progressiste, dans un article intitulé «Intentions et conséquences» dont voici la conclusion : «La loi présentée par Simone Veil sauva des vies, et son dévoiement en fait périr. La loi présentée par Robert Badinter posa un principe, et renforça une idéologie dont les excès causent des violences.
Accordons à ces deux personnalités le crédit d’avoir été sincères et de n’avoir pas anticipé toutes les conséquences de leurs décisions. Il reste que l’une et l’autre firent adopter des lois sans prendre les mesures nécessaires pour en empêcher les détournements tragiques et prévus. L’une et l’autre furent mus par l’idéologie et détournèrent leur fonction politique afin de faire prévaloir cette idéologie sur la volonté du Peuple Souverain.
Agir contre la volonté du peuple, l’empêcher de décider démocratiquement, l’exposer à la violence, forfaire à une fonction publique, s’efforcer d’abolir la souveraineté nationale, tous ces actes sont-ils des titres à la reconnaissance de la Patrie ?
Le Panthéon est la sépulture nationale».
Mais qui, en France, depuis de Gaulle, se soucie encore de la Nation ?
https://reseauinternational.net/les-drones-president-a-la-sortie-de-lhistoire-du-cloaque-europeen/