
Sur Cnews, Philippe Juvin, rapporteur du budget a eu l’honnêteté de dire que le budget 2026 présentait bien pour le moment une hausse générale des prélèvements directs, passant de 43% à plus de 45% et de déplorer cette hausse. Discours bien rare pour ne pas être apprécié, mais après le constat que se passe-t-il ? La journaliste lui a fait part de son incompréhension quant à sa posture de refuser de censurer un tel texte. Gêné, il a évoqué l’espoir que le Sénat revienne à une baisse globale ainsi qu’une attaque sur les dépenses qui n’est à ce jour pas réalisée. On ne peut que saluer cette clairvoyance mais regretter la position. Attendre que les sénateurs produisent autre chose pour éviter de censurer ce gouvernement, c’est hélas un vœu pieux tant la marche semble trop haute pour en finir avec une logique absurde de taxations punitives. On peut se demander également pourquoi il ne donne pas à son groupe parlementaire de la Droite Républicaine, la consigne de s’opposer fermement à toute nouvelle hausse ? Le courage habituel des députés, avec quelques uns forts en parole, mais tous cramponnés à leur siège…
Dernière en date l’augmentation de la CGS de 9.2% à 10.6% sur certains revenus immobilier et des placements, que les LR et les RN n’ont pas cru bon de rejeter. Cette mesure va impacter les classes moyennes, pilier de ce qui fut la construction d’une économie forte et prospère. Un pouvoir d’achat en baisse, et pour les retraités qui touchent plus de 2000€, une pénalisation fiscale supplémentaire est prévue, comme si la justice fiscale passait indubitablement par une ponction systématique de ceux que l’on désigne d’un doigt vengeur comme les responsables des bas salaires et de la déconfiture d’une économie rendue improductives à coup de normes absurdes. Quand on compare le prix d’un EHPAD avec le revenu d’un retraité, on peut se demander où finiront les personnes âgées dans un avenir très proche ? Toutes les mesures qui sont prises auront pour conséquence, une perte de production, une baisse de la consommation, donc des rentrées d’argent moindre, etc, le tout dans une spirale d’appauvrissement. Cela n’aboutira évidemment qu’à une catastrophe et on se demande si ce n’est pas là l’objectif de ce gouvernement improbable qui semble obéir à d’autres impératifs que ceux du redressement de la nation, nous l’écrivons depuis des mois mais les responsables n’écoutent rien. Le mur se rapproche et personne ne donne de coup de volant.
Alors oui monsieur Juvin, vous avez raison sur le fond, mais vous faites erreur sur la forme. Vous devez d’abord systématiquement combattre toutes les hausses, et bien entendu les créations, demander à ce que la priorité soit mise sur les économies, et pas seulement celles que vous relatiez à l’antenne concernant une hausse des enseignants alors que des classes fermes. Elle n’est pas négligeable, ne serait-ce que dans la philosophie, mais ce n’est pas là l’essentiel de ce qu’il faut faire. Attaquez-vous aux agences d’État, à l’aide au développement, au coût de l’immigration, à la fraude fiscale, la vraie, pas celle imaginée par le RN et LFI sur les entreprises qui dissimuleraient des bénéfices, les sommes détenus dans les paradis fiscaux, et bien d’autres pistes que nous avons énumérées au RPF et qui figurent dans notre programme, dont vous pouvez vous inspirer sans ménagement. De grâce ne venez pas nous dire que c’est démagogique, comme ceux qui employaient ce terme face au programme de Milei en Argentine. Un an après on ne les entend plus, et ce qui était impossible a produit des résultats que nous aimerions reproduire même à 50% ! Exigez une rupture avec le « tout doit être taxé ». Avec cette obsession de devoir trouver plus d’argent pour dépenser plus, alors que c’est en dépensant moins que naturellement les ressources seront dégagées.
Redonnez de l’air aux entrepreneurs, de la confiance aux consommateurs, un brin de ciel bleu aux ménages. Et si vous n’arrivez pas à renverser la tendance, alors censurez un budget qui donnera les mêmes résultats que le précédent et exigera l’an prochain de nouvelles hausses, faute d’oser supprimer tout ce qui ne sert à rien et qui est devenu démentiel.