« Quand je vais à New York ou à Berlin, je me sens plus chez moi que lorsque je me rends en Picardie ». C’est par une citation de son adversaire qu’Éric Zemmour entre dans l’arène. « Cette phrase vous résume » lance-t-il à Raphaël Glucksmann, avant de dresser un bilan des propos tenus par ce dernier lors de la première partie de l’émission : « C’était affligeant de médiocrité et de banalité ».
Après avoir été qualifié de « fils spirituel de Bernard-Henri Lévy », - « l'identité des peuples vous intéresse quand ce n'est pas l'identité française » a lancé Éric Zemmour -, le leader socialiste tient a rappeler en préambule que le leader de Reconquête a été condamné plusieurs fois pour racisme, injures, incitation à la haine raciale. « Je veux vous combattre partout, vous et vous amis d’extrême-droite » affirme-t-il en déballant sa logorrhée antifasciste : « La France ne vous appartient pas », « vous n’allez pas conquérir ce pays car vous ne l’aimez pas », et de lancer toute honte bue « s’il y a un patriote à cette table, ce n’est pas vous, c’est moi. ». Tout y passe : « l’admiration sans borne » d’Éric Zemmour pour « Poutine Orban, Vance Trump qui sont hostiles aux intérêts de la France », jusqu’à l’argument imparable : « Vous êtes un théoricien de la guerre civile en France ».
Le rêve de la diversité
Éric Zemmour rappelle alors vivement à son adversaire que la France vit « une invasion migratoire », qu’une «civilisation [est] en train de nous remplacer » et que le reste n’est que des mots. Lorsque Raphaël Glucksmann affirme que « ce qui a fait la grandeur de la France, c’est sa diversité », que « nous sommes aujourd’hui les héritiers de cette diversité » en s'en prenant au pays « corrompu » de Viktor Orban, le sang de l’ancien journaliste ne fait qu’un tour. « En Hongrie, il n’y a pas de petite Lola qui se fait découper par une Algérienne, en Hongrie, il n’y a pas de Thomas qui se faIt tuer par un shaid (martyr de la foi islamique ndlr), en Hongrie, il n’y a pas une Philippine qui se fait violer et massacrer par un Algérien ou un Tunisien, en Hongrie, il n’y a pas un petit Elias qui, parce qu’il va jouer au foot, se fait tuer par un Africain » scande-t-il dans une séquence bouillonnante. « Arrêtez votre propagande » lui répond alors le parlementaire socialiste. « Vous vous en foutez, c’est indigne, vous vous en moquez des gens que j’ai cités, ça se voit » lui rétorque Éric Zemmour qui fulmine. « Absolument pas, je ne vous autorise pas à dire ça » se défend le dignitaire socialiste qui ne cesse par le suite de faire les louanges de la société diversitaire, et s’il admet à demi-mot une « archipelisation » de la société, c’est uniquement car nous avons, selon lui, « abandonné la construction de [notre] République ».
La joute se poursuit sur la question de la place de l’islam dans la société française. Alors que Raphaël Glucksmann ne cesse d'évoquer « l’obsession de l’islam » d’Éric Zemmour - « vous fantasmez, rêvez la France telle que vous voudriez qu’elle soit » -, ce dernier rétorque en traitant son adversaire d’« idiot utile de l’islamisation », s’appuyant sur l'étude Ifop publiée par Le Figaro ce même jour : 57 % des musulmans de 15-24 ans interrogés pensent que les lois de la République passent après les règles de l’islam, la législation française étant « moins importante » que la charia.
Yves-Marie Sévillia
https://www.bvoltaire.fr/eric-zemmour-rive-son-clou-au-fils-spirituel-de-bhl/