Youpi, c’est une nouvelle pirouette budgétaire pour les artistes de la scène politico-économique française dont la réputation n’est plus à faire en matière de spectacle burlesque : il manque 10 milliards d’euros de TVA. Et paf, la réalité vient de claquer avec le bruit sec et cinglant d’un chèque en bois cognant contre le marbre froid d’un ministère vide.
Eh oui, selon Le Monde, Bercy a refait ses petits calculs : les recettes de TVA pour 2025 seront inférieures de près de 5 milliards d’euros pour l’État et de 10 milliards d’euros au total par rapport aux estimations initiales. La surprise n’est totale que pour l’équipe de clowns actuellement en responsabilité en charge de ce brillant résultat.
Pour les autres, entre les modèles de croissance écrits sur des nappes de bistrot, les prévisions de recettes et de dépenses manifestement établies sous un cocktail coke-poppers-amphétamines et le talent naturel de nos olibrius aux décisions politiques, cette évaporation de la TVA n’est que la conséquence logique des impasses et des gesticulations stériles accumulées ces derniers mois.
En pratique, c’est le signe d’un ralentissement économique massif, une baisse marquée de la consommation que le pouvoir semble tout bonnement incapable de comprendre. Ils ont les leviers de commandes, mais ne réalisent pas que la machine ralentit, et continuent donc à appuyer nerveusement sur un accélérateur plus alimenté depuis belle lurette : qui dépense encore, qui crée de la TVA lorsque le péquin moyen n’a plus un radis pour s’offrir autre chose qu’un aller simple vers l’angoisse ?
La France, décidément, continue d’être gérée n’importe comment, avec une constance qui force le respect dans l’absurde.
Cette année, pour la deuxième année d’affilée, la France perd plus d’usines qu’elle n’en ouvre : 108 sites fermés ou menacés contre seulement 80 ouvertures et 57 extensions. Dans un véritable sprint vers le néant, la désindustrialisation s’accélère avec une hausse de 50 % des sites menacés par rapport à 2024. Agroalimentaire, construction, métallurgie, textile : aucun secteur n’est épargné ; que ce soit Teisseire à Crolles, Blédina à Villefranche-sur-Saône, ou Safilin à Béthune, chacun de ces noms sonne maintenant comme une épitaphe industrielle. Les faillites grimpent de 10 % au troisième trimestre, et les emplois menacés flirtent avec les 9 000.
Macron, architecte du vide et visionnaire auto-proclamé qui rêvait d’une « start-up nation » nous offre à présent une « shut-down nation » dans laquelle on ferme des usines comme on ferme les yeux lors d’une catastrophe.
Du reste, cette déconfiture n’est pas une spécificité française : selon Euronews, au troisième trimestre 2025, le PIB de la zone euro n’a grimpé que de 0,2 % ; on oscille entre l’épaisseur du trait et l’erreur statistique. L’emploi stagne et le chômage tourne autour de 6,3 % en attendant sans doute d’augmenter suite aux faillites qui explosent de 4,4 %, particulièrement dans l’hôtellerie-restauration (+20,7 %), les transports (+18,7 %) et les services financiers (+14,1 %). Fermetures industrielles en cascade, emplois qui disparaissent : l’Europe entière s’arrête.
Et si l’on se détache de ces réalités macro-économiques pour revenir sur le terrain, il suffit d’une courte balade à Paris (par exemple) pour constater l’ampleur du désastre : comme le remarque un agent immobilier dans un récent tweet, pendant que la mairie de Paris multiplie les HLM pour loger un nombre toujours plus grand de nécessiteux (dont une proportion croissante de migrants qui viennent trouver ici la misère qu’ils fuyaient là-bas), les commerces, eux, plient bagage. L’arche de Noé socialiste que bâtit Anne Hidalgo sera bondée mais n’aura rien dans sa soute, application consciencieuse d’un urbanisme moderne façon puzzle où toutes les pièces vont dans le mauvais sens.
Et ce qui est vrai à Paris se répète, plus ou moins discrètement, dans les autres grandes villes françaises… Le spectacle burlesque se répète un peu partout : un gouvernement aux manettes qui pilote sans boussole, qui improvise des décisions sans tenir compte de leurs effets de bord massifs, provoquant une cascade de conséquences négatives, avec un appauvrissement visible du pays, une désindustrialisation, des faillites et des tensions sociales exacerbées.
C’est une véritable fuite en avant, menée par des clowns incapables (ou peu soucieux) de comprendre que leurs décisions ont des répercussions. Le pays, lui, s’appauvrit sous nos yeux ; l’écart entre les promesses et la réalité se creuse, et les Français le perçoivent.
La réalité, c’est que 36 % des foyers français peinent à régler les factures d’énergie comme le révélait récemment le « baromètre énergie-info 2025 ». Si le thermostat reste coincé en bas, le thermomètre social, lui, continue doucement de grimper.
Pour rappel, un sondage IFOP de 2023 révélait que près d’un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois, une fois les dépenses contraintes prélevées. En somme, le gouvernement actuel se comporte avec le budget comme ce tiers de Français, en vol à vue, à l’impro.
La France de Macron est devenue ce pays où un tiers de la population compte ses centimes avant la mi-mois, où plus d’un tiers ne peut plus se chauffer correctement, mais où l’on continue de nous expliquer que des « réformes structurelles » vont, c’est promis, être mises en place.
En réalité, les gesticulations des parlementaires de ces neuf derniers mois n’ont fait que faire perdre du temps à tout le monde, transformant l’Assemblée en un barnum de débats stériles. Ils ont effrayé les entrepreneurs, qui font faillite ou s’exilent, laissant la France à ses illusions. Le bilan est froid comme un hiver sans chauffage : Macron, ce prestidigitateur raté, aura réussi son tour de magie, celui de faire disparaître la prospérité…
Le spectacle burlesque, dont les acteurs sont payés par les victimes, est en train de se transformer en tragédie sordide.
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