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  • Les bobos enfin démasqués

    Les approches anecdotiques du problème de l’invasion du cœur de Paris par les « bobos » ne manquent pas particulièrement. Ces approches ont d’ailleurs tout pour leur plaire, aux bobos : elles sont superficielles, frivoles, futiles. On tiendra ici un autre langage, ayant une certaine prétention à la densité et même, horreur, à l’expression de la vérité.

    La « bourgeoisie bohème » constitue un cas particulier de population urbaine blasée. On a déjà connu dans le passé des coteries de riches oisifs blasés s’excluant plus ou moins volontairement du sérieux de la vie de la cité et de sa politique et ne vivant plus que d’une existence capricieuse, ludique et irresponsable. Mais à l’intérieur du genre « urbains blasés » les bourgeois bohèmes parisiens ont quelques spécificités qu’il faut nommer explicitement.

    D’abord ce ne sont pas de grands esprits blasés : ce sont des petits bourgeois en situation de concurrence tentant de jouer aux grands décadents, et ce qui fut parfois grandiloquence, paradoxe, magnificence, devient chez eux mesquinerie, névrose, hystérie. Petits bourgeois blasés en concurrence : cela veut dire aussi que leur comportement capricieux et irresponsable n’a rien de spontané de « bon enfant » ; les « bobos » sont des capricieux et des irresponsables calculateurs qui mettent toute leur intelligence au service de leur comportement tordu ; or l’intelligence développée et même hypertrophiée dissociée de l’éthique et au service du glauque et du morbide, cela se nomme déséquilibre mental, ou perversion.

    Mais, plus encore, les « bobos » ont choisi de rompre avec la logique et la raison, avec l’éthique et la politique, et ne se meuvent plus que sur le terrain de l’esthétique, du regard. Nous y voilà : les « bobos » constituent avant tout un peuple de voyeurs à temps plein. Ils sont ceux qui n’ont nullement l’intention d’intervenir dans le monde pour le rendre plus humain. Pour eux ce monde est un spectacle et le clou de ce spectacle, c’est le malheur et la souffrance des petits, des faibles, des sans défense, de ceux qu’ils disent « ploucs » ou « ringards », des non-bobos en un mot.

    Jacques-Yves Rossignol

  • Huntington

    Quand Samuel Huntington, professeur à Harvard, a publié son célè­bre livre, The Clash of Civilizations (1), aujourd’hui cité jusqu’à la nau­sée, il augurait l’avènement d’une nouvelle dimension conflictuelle dans le monde, suscitée cette fois par les origines culturelles, ras­sem­blées dans des espaces organiques autocentrés de dimensions continentales, espaces opposés les uns aux autres ; dans cet affron­te­ment planétaire à acteurs multiples, il réservait à l’Europe un rôle pour le moins ambigu. Il désignait notre continent comme la matrice de la “civilisation occidentale”, admettait qu’il allait devenir une su­per­puissance économique et militaire. Mais au fil de son exposé, il fi­nissait par répéter l’hypothèse que, dans le futur, l’Europe conti­nue­rait son petit bonhomme de chemin comme dans les années 50, au sein de ce que l’on appelle depuis lors le “monde occidental”. Il n’y au­ra pas, selon Huntington, deux agrégats indépendants et auto­no­mes respectivement sur le continent nord-américain et en Europe. Cette thèse n’a guère préoccupé les esprits, elle est passée quasi inaperçue, la plupart des observateurs ont considéré que ce vice d’analyse dérive d’un effet d’inertie, propre de la culture américaine, qui s’est répercuté sur le cerveau de l’honorable professeur, par ail­leurs excellent pour tous les brillants raisonnements qu’il produit.

    Huntington mérite aussi nos éloges pour avoir eu tant d’intuitions, pour avoir prospecté l’histoire européenne, en feignant un à-peu-près qui découvre par “accident” les rythmes réels du monde, qui lui permettait de prédire que le destin de notre Europe n’était pas prévisible comme l’était celui des autres parties du monde. Certes, l’Europe pourra soit se muer en un bloc autocentré soit garder le corps de ce côté de l’Atlantique et le cerveau de l’autre. La question reste sans solution. Et si le livre de Huntington — comme le sou­li­gnent quelques esprits plus fins — n’était pas un simple essai aca­démique mais plutôt un scénario à l’usage de l’établissement amé­ricain… Quoi qu’il en soit, l’établissement a très bien retenu la leçon de Huntington et a vite mis tout en œuvre pour agencer le monde selon ses intérêts économiques et géopolitiques.

    Les deux concurrents les plus sérieux des États-Unis à l’échelle de la planète, selon la logique d’affrontement décrite par Huntington, devraient être l’Empire européen et un Califat islamique rené de ses cendres. L’Empire européen (potentiel), fort d’une culture spécifique et pluri-millénaire, humus indestructible d’une formidable mentalité, ca­pable de disposer d’une technologie militaire de pointe, bénéficiant d’un marché intérieur supérieur à celui des États-Unis, aurait fa­cile­ment marginalisé le colosse américain grâce à un partenariat quasi­ment obligatoire avec les pays limitrophes de l’Europe de l’Est et à un développement harmonieux des pays de la rive sud de la Méditer­ranée. De son côté, le monde islamique, qui peut plus difficilement en­gager un dialogue avec la civilisation américaine, décrite par quel­ques scolastiques musulmans comme le pire mal qui ait jamais frap­pé la planète et le contraire absolu de tout ce qui est “halal” (pur) ou “muslim” (obéissant à la loi de Dieu). Ce monde musulman con­naît une formidable expansion démographique et détient la majorité des gisements de pétrole. Si l’Empire européen voit le jour, se con­so­lide et s’affirme, il est fort probable que ce mon­de musulman chan­ge de partenaires commerciaux et abandonne les sociétés américai­nes. Le monde orthodoxe-slave-byzantin, handica­pé par la totale dé­pendance de la Russie vis-à-vis de la Banque mon­diale, connaît ac­tuellement une terrible phase de recul.

    Actuellement, les mages de la stratégie globale américaine semblent avoir trouvé une solution à tous les maux. D’un côté, ils favorisent la constitution d’un front islamique hétérogène, avec la Turquie pour fer de lance et l’Arabie Saoudite pour banque. Ce front en forme de “croissant” ( !) aura l’une de ses pointes au Kosovo, c’est-à-dire au cœur de l’Europe byzantine, et l’autre dans la république la plus orientale de l’Asie Centrale ex-soviétique : ainsi, toute éventuelle re­nais­­sance du pôle orthodoxe ou panslave sera prise dans un étau et le monde islamique sera coupé en deux. Pire, en ayant impliqué l’U­nion Européenne dans l’attaque contre la Serbie, les stratèges amé­ricains ont empoisonné tout dialogue futur en vue de créer une zone d’é­change préférentiel entre cette Union Européenne et le grand marché oriental slave et orthodoxe. Or, ce marché est l’unique espoir de voir advenir un développement européen et de sortir l’Eu­rope ex-soviétique du marasme actuel ; le passage de l’aide amé­ricaine à l’aide européenne aurait permis un saut qualitatif ex­ceptionnel.

    L’Europe se trouve donc dans l’impasse. Comment faire pour en sor­tir ? Mystère ! Une Europe forte économiquement, même bien ar­mée, s’avère inutile si elle n’est pas libre et indépendante ; tout au plus peut-elle être le complément subsidiaire préféré d’une autre puis­sance. Toute Europe autonome et puissante est obligatoirement le principal concurrent des États-Unis tant sur le plan économique et com­mercial que sur le plan politique et diplomatique. Notre continent de­vra donc opérer ce choix crucial et historique : ou bien il restera ce volet oriental du Gros-Occident, niant de ce fait sa propre spécificité, diluant progressivement sa propre identité dans une sur-modernité qui la condamnera à demeurer terre de conflits et zone frontalière, li­mes [zone-frontière] face à l’Est et face à l’Islam pour protéger les intérêts et la sur­vie d’une puissance impériale d’au-delà de l’océan ; ou, alors, l’Eu­ro­pe se réveillera et retrouvera une nouvelle dimension, qui est tout à la fois sa dimension la plus ancienne ; elle ramènera son cerveau en son centre et en son cœur, elle rompra les liens de subordination qui l’en­travent et partira de l’avant, redevenant ainsi maîtresse de son destin.

    Ce réveil est le juste choix. Mais est-il possible ? On ne peut malheu­reu­sement rien prédire aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, il reste en Eu­ro­pe une certaine volonté d’agir dans la liberté et l’indépendance.

    ► Marcello De Angelis, Nouvelles de Synergies européennes nº41, 1999.

    (article paru dans Area, juin 1999)

    Note en sus :

    1. Le Choc des civilisations est issu d'un article, The Clash of Civilizations publié à l'été 1993 par la revue Foreign Affairs et inspiré de l'ouvrage de l'historien français Fernand Braudel Grammaire des civilisations (1987). Cet article a permis à Samuel Huntington [1927-2008] d'accéder à la notoriété. Il l'a ensuite développé pour en faire un livre paru en 1996 et traduit en 39 langues (la version française est publiée en 1997 aux éditions Odile Jacob). Le politologue considérait que dans le monde de l'après-Guerre froide, les conflits viendraient moins des frictions idéologiques entre les nations que des différences culturelles et religieuses entre civilisations. La fin des conflits idéologiques n'a pas sonné le glas de l'Histoire. La faillite des grands récits ne produirait nullement une pacification, mais le remplacement des anciens conflits idéologiques entre l'Est et l'Ouest par des affrontements de cultures, comme entre l'islam et le monde occidental. C'est pourquoi il a construit une vision cohérente des nouvelles relations internationales, qui permet de réfléchir aux moyens de réduire les conflits de civilisation. La diplomatie culturelle permettra d'éviter ce choc entre blocs civilisationnels comme auparavant entre chocs des idéologies : en favorisant une solidarité politique et géopolitique entre les différents pays du camp occidental, en incitant le "bloc islamique" à se stabiliser autour d'un pays dominant (il voit volontiers la Turquie jouer ce rôle), de même que le "bloc asiatique" est ou sera dominé à terme par la Chine. Néanmoins, la vision de Huntington est réductrice car d'abord, elle n'explique pas que le Japon, la Chine et l'Inde concilient tradition religieuse et modernité. Ensuite, elle ne tient pas compte de la bipolarité croissante de “l'Occident”, partagé entre l'Europe et les États-Unis. Enfin elle identifie organisation sociale et politique économique au sein d'une entité abstraite définie comme “civilisation”. La liste des huit civilisations établie par Huntington est contestable : elle est marquée par une vision "américaine" du monde. La problématique d'Huntington, même s'il serait injuste de la ramener à l'instrumentalisation qui en est faite, est posée dans un cadre qui n'est pas nôtre. Le véritable enjeu demeure : le travail sur soi de l'Europe. Comment penser les relations internationales aujourd’hui quand on est européen ? Avons-nous des intérêts stratégiques qui peuvent être exprimés différemment de ceux des États-Unis ?     

    http://www.archiveseroe.eu/huntington-a113477142

  • Lucy n'est pas notre ancêtre commun

    Entretien avec Yves Coppens : «En finir avec Lucy».

    Elle n'est ni la plus vieille femme du monde, ni notre ancêtre direct. Le paléontologue, codécouvreur de l'australopithèque africaine en 1974, règle aujourd'hui son compte au mythe Lucy et décrypte le succès mondial de ce petit bout de femme de 1,10 mètre.

    Quarante ans de paléontologie derrière lui avec un terrain de prédilection ­ l'Afrique de l'Est ­ et une maison prestigieuse pour l'abriter ­ le Collège de France ­Yves Coppens, codécouvreur de Lucy, règle aujourd'hui ses comptes avec sa petite australopithèque de 3 millions d'années. Surgie dans le désert de l'Afar en Ethiopie en 1974, appelée ainsi à cause de la chanson des Beatles Lucy in the Sky with Diamonds que les membres de l'expédition écoutaient, Lucy allait devenir une vedette dans le monde entier. Elle fut identifiée comme Australopithecus afarensis; australopithèque car elle fait partie de ces «préhommes» dont on ne sait pas encore lequel est notre ancêtre direct. Afarensis à cause de la région de l'Afar. A l'occasion de la sortie de son dernier livre le Genou de Lucy (1), le plus médiatique des paléontologues, inventeur et défenseur de l'East Side Story qui fixe le berceau de nos origines en Afrique, à l'est de la Rift Valley (2), prend des distances avec son héroïne. Certes, c'est grâce à son genou qu'Yves Coppens et son équipe ont compris que les préhumains pouvaient être à la fois bipèdes et grimpeurs. Mais non, elle n'est pas la plus vieille, «dès qu'on découvre plus vieux que Lucy, je reçois du courrier: ça y est, elle est battue. Mais elle a toujours été battue». Non, elle n'est pas notre grand-mère, comme le soutiennent les Américains. Par-delà ces points qu'il défend depuis un bon moment, Coppens analyse «l'effet» Lucy en dressant un catalogue des chansons, nouvelles, films écrits en son honneur: «L'effet Lucy m'a dépassé quand il s'est développé en fiction, en dessins, bande dessinée, etc., reconnaît-il. Il n'était pas question de suivre, c'était débridé, Lucy me trompait avec tous les poètes de la terre.» Depuis dix ans, il a accumulé les éléments d'un dossier Lucy, symbole de toute cette histoire. La mise au point tombe à pic au moment où, en Afrique du Sud, un magnifique squelette d'australopithèque, plus vieux et plus complet, est en train d'être dégagé. Il pourrait bien voler la vedette à Lucy d'ici peu. Revue de détail par l'auteur.

    Une grande fille «Lucy n'est pas et n'a jamais été comme l'ont trop claironné les médias, la "plus vieille femme du monde, mais le squelette le moins incomplet d'une préhumaine parmi les plus anciennes. Ce livre est une certaine manière d'en finir avec Lucy. C'est un peu méchant, mais Lucy a été "lancée avec suffisamment de vigueur et d'élan pour avoir atteint son autonomie et pour être aujourd'hui tout à fait indépendante. Et j'ai envie de prendre des distances avec tout ça. Elle est installée dans ce rôle de maman de l'humanité et ça lui va bien mais je ne crois pas du tout qu'elle soit une vraie ancêtre de l'homme. J'avais envie d'écrire un ouvrage de science et d'humeur, d'autant plus que les collègues m'agacent, cela va de soi: ils ne disent pas tout à fait les mêmes choses que moi et au fond, j'ai voulu marquer mon territoire, en expliquant des choses en partie nouvelles.»

    Effet de mode «Son nom, Lucy, a beaucoup joué dans sa célébrité. Mais aussi le fait que ce soit une forme ancestrale, petite, un sujet féminin. Il y avait beaucoup d'australopithèques connus, mais c'était la première fois que l'on trouvait 52 ossements ou fragments d'ossements d'un même individu qui permettaient de tout replacer dans un seul personnage et d'étudier les articulations, notamment la manière dont l'articulation du genou s'accordait avec celle du coude, c'était un ensemble. Quand elle a été reconstituée par deux Suisses qui se sont pris en photo à côté d'elle, ça a beaucoup frappé les esprits parce que 1,10 mètre, ce n'est pas haut. Tout ça était attendrissant, inquiétant, émouvant. Mais il y avait déjà depuis longtemps un intérêt public, presque de mode, pour l'ancienneté de l'homme peut-être dû à une certaine désaffection religieuse ou plutôt une désaffection des croyances de charbonnier. Si les mythes et les religions ne répondent plus aux questions ­ qui est-on, d'où vient-on et où va-t-on?­ il fallait que quelqu'un d'autre y réponde. Et les malheureux scientifiques pas du tout préparés, se sont trouvés projetés dans la peau de prêtres. Je grossis le trait bien sûr. Aujourd'hui, cette origine animale de l'homme rassure. C'est amusant, je raconte toujours que ma grand-mère disait: "Si toi tu descends du singe, moi sûrement pas. C'est une sacrée évolution: cette génération a franchi le pas: elle n'est pas exceptionnelle dans l'histoire de l'univers et donc elle se raccroche à l'histoire de la terre, des étoiles, de la matière.»

    Les Américains «Lucy est partie comme une fusée. L'Amérique a joué un rôle important et notamment National Geographic. Le vieux Louis Leakey (paléontologue britannique, "maître de Coppens) avait accepté de raconter régulièrement dans cette revue l'histoire de ses prospections, de sa recherche. Et la revue a été fidèle à cette tradition. Dans les années 60, la vieille Europe n'était pas encore mûre pour médiatiser la paléontologie. Les savants interrogés étaient réticents, gênés vis-à-vis des pairs, ils freinaient. Lorsque j'ai donné ma première conférence de presse en 1963, la critique était sourde et un grand patron de la géologie a dit: "Il se prend pour de Gaulle, il donne une conférence de presse. Mais j'ai choisi d'y aller: quand la presse m'appelle je suis là et du coup tout m'arrive.»

    Une autre voie «Entre 1974 et 1978, année où on a publié son baptême Australopithecus afarensis, j'ai marché avec les Américains. On considérait sa filiation comme allant directement à l'homme. Mais je n'étais pas très convaincu: Lucy me paraissait suffisamment différente de l'homme pour représenter une autre voie qui n'était pas la nôtre. D'autant plus que les premiers hommes que je mets à 3 millions d'années sont quasiment contemporains de Lucy dans deux modes de vie bien différents. L'un est debout, ne grimpe plus et chasse; l'autre marche, grimpe, mange des fruits, des légumes et un peu de gibier. Avant 1983, pour la démarquer, j'avais appelé Lucy "pré-australopithecus, mais je ne suis pas sûr que ce soit un genre à part. J'ai été suivi par quelques collègues. Don Johanson (l'un des codécouvreurs, américain) pense désormais que Lucy marchait et grimpait alors que pendant longtemps, il a défendu l'idée qu'elle ne grimpait pas et il aimerait que Lucy soit l'ancêtre de l'homme.»

    Complexe et syndrome «Lucy a prêté son nom à beaucoup de choses, notamment à un complexe et à un syndrome. Un professeur de psychologie clinique et pathologique de l'université de Reims m'a écrit en 1992: "Il existe un transfert phylogénique qui nous renvoie à chaque naissance au monde originaire des tout premiers hominidés. Selon lui, chacun de nous dans son enfance passe par une étape où il n'est conscient ni du passé ni du futur et ceci jusqu'à 3 ans. On peut retrouver ce passage chez des adultes malades, chez certains schizophrènes désorientés dans l'espace et le temps qui ressentiraient une espèce de rappel de ce que pouvait ressentir le préhumain de ces années-là, de 3 millions d'années. Un prof de la fac de médecine de Bobigny a quant à lui décrit le syndrome de Lucy. On est debout sur nos pattes de derrière et on s'est redressé très vite, trop vite disent les médecins du sport, au point que l'on a les muscles des cuisses trop courts. Du coup, lorsque l'on fait un sprint, on est presque obligé de se mettre à 4 pattes pour replacer le muscle ischio-jambien en position de quadrupédie. Moyennant quoi, on peut démarrer vite. Le malheureux footballeur est appelé à se mettre en position anormale pour courir très vite un temps très court, ce qui entraîne souvent chez lui des problèmes de claquage notamment.»

    Etait-elle un homme?

    «Un chercheur de Zurich a défendu la thèse que Lucy était un homme. Pour des raisons anatomiques, avec les personnes de mon équipe, nous sommes presque sûrs que le bassin de Lucy ne peut être masculin. Mais nous ne disposons, parmi tous les restes d'australopithèques retrouvés, que de deux bassins totalement reconstituables: l'un est celui de Lucy, l'autre a été trouvé en Afrique du Sud. Ces deux bassins se ressemblent beaucoup et ça peut vouloir dire qu'il s'agit deux bassins féminins. Mais nous ne connaissons pas le bassin masculin. Scientifiquement, on est obligé de poser la question: va-t-on trouver des bassins masculins différents? Ou bien tous les bassins d'australopithèques ressemblent-ils à des bassins de femelles d'aujourd'hui?»

    Le milieu «Le rôle du milieu me semble prépondérant. Au point que je me demande s'il n'intervient pas sur les gènes: il finirait par orienter le modelage des êtres, leur adaptation qui me paraît toujours bien réussie. Dans le terrain sud-éthiopien que j'ai fouillé pendant dix ans, une centaine d'espèces se sont transformées dans le sens du milieu qui devenait plus aride: cinq lignées de cochons, indépendamment les unes des autres, ont développé les tubercules de leurs molaires, plusieurs lignées d'éléphants ont augmenté le fût de leurs molaires, tout ça parce que quand on mange des feuilles, on use moins ses dents que quand on mange de l'herbe. Les chevaux ont vu se développer leur "digitigradie, c'est-à-dire que courant sur un seul doigt, ils se sont mis à courir plus vite, un certain nombre d'espèces d'antilopes aussi parce que dans un terrain plus découvert, on est plus vulnérable. Il n'y avait plus d'arbre: les rongeurs arboricoles sont devenus des rongeurs fouisseurs. Un des australopithèques, sans doute Lucy, a développé une denture lui permettant de manger des graines et des fruits durs auxquels elle n'avait pas accès avant. Une autre espèce d'australopithèque a donné naissance à l'homme, c'est-à-dire à un personnage qui utilisait la réflexion ­ on peut déjà le dire ­ et qui s'en tirait en mangeant des végétaux et de la viande: une alimentation omnivore.»

    Le concurrent: «Australopithecus anamensis»

    «C'est un peu celui qu'on attendait. Découvert au Kenya, il a 4 millions d'années. Et je pense que l'on en a trouvé des traces à côté de Lucy dans l'Afar. Dans le matériel recueilli là-bas, il y a un coude archaïque, celui qui correspond à l'espèce de Lucy et un coude très moderne, on dirait un bonhomme actuel, puis deux types de genou, une forme ancienne et une forme moderne, même chose pour une vertèbre. Meave Leakey, paléontologue, a publié en 1995 son article sur Australopithecus anamensis (3) de Kanapoï, à 145 kilomètres du lac Turkana, au Kenya et je pense qu'il s'agit du même australopithèque que celui de l'Afar. Il était exclusivement bipède, il y a 4 millions d'années, c'est sûrement le plus proche de l'homme. Quand on se pose la question: Quel australopithèque pour quel homme? On a sans doute la réponse pour la première partie, aujourd'hui c'est, je pense anamensis. Cela dit, les choses vont encore évoluer, certaines de mes déclarations vont être amendées voire rectifiées mais je vous garantis qu'en l'état actuel des connaissances, je propose un scénario cohérent, ce qui ne veut pas dire juste.».

    (1) Le Genou de Lucy, Odile Jacob, 1999, 250 pp., 139 F.

    (2)La Rift Valley est un fossé d'effondrement qui coupe l'Afrique du nord au sud dans sa partie équatoriale. Selon Yves Coppens, cette coupure divisa nos ancêtre, ceux de l'ouest vécurent dans les forêts et engendrèrent les chimpanzés. Ceux de l'est, en savane, s'humanisèrent jusqu'à l'homme.

    (3) Anamensis du mot Turkana anam qui signifie lac.

    BRIET Sylvie

    http://www.liberation.fr/sciences/1999/02/02/entretien-avec-yves-coppens-en-finir-avec-lucy-elle-n-est-ni-la-plus-vieille-femme-du-monde-ni-notre_263861

    http://www.europe-identite.com/index.php/Actualite/A-lire/Lucy-n-est-pas-notre-ancetre-commun.html?mosmsg=Merci+d%60avoir+vot%E9.+Pour+voir+les+r%E9sultats%2C+cliquez+sur+le+bouton+R%E9sultats

  • Allocution d'Arnaud de Robert au congrès du GUD "Le réveil des nations"

    Note du C.N.C.: Le texte suivant reprend l'allocution prononcée par Arnaud de Robert, porte-parole du Mouvement d'Action Sociale (M.A.S.) au congrès du GUD "Le réveil des nations" qui eut lieu le 22 novembre 2014 à Nanterre (Compte-rendu ici). C'est un texte d'un grand intérêt qu'il convient de lire et de méditer.

    Mes chers camarades, avant de prendre la parole sur le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui, je tiens tout d’abord à saluer et remercier les organisateurs de ce meeting pour la remarquable journée qu’ils nous permettent de vivre. Leur persévérance, leur sérénité et leur volonté est la meilleure preuve que quand on veut, on peut.

    Je tiens aussi à saluer les camarades des délégations européennes qui par leur présence manifestent comme nous tous ici leur attachement à l’édification de la Grande Europe.

    Je tiens enfin à vous saluer vous tous, camarades, militants du MAS ou d’autres organisations, sympathisants actifs, combattants parfois isolés qui êtes venus souvent de loin pour trouver ici l’énergie nécessaire à la poursuite de notre dur combat.

    Le réveil des nations ou le réveil des peuples ?

    Lorsque les organisateurs m’ont parlé du thème de ce meeting – Le réveil des nations – je me suis employé, pendant quelques jours, à observer les signes de ce réveil en passant en revue l’actualité d’un grand nombre de pays du continent européen.

    Il ressort de cette brève analyse deux choses frappantes :

    Sur le plan électoral d’abord, on remarque sans peine une hausse plus ou moins significative des mouvements nationaux, patriotes, anti-Union Européenne. Je ne m’étendrai pas ici sur l’importante variabilité des socles doctrinaux de ces mouvements, ni même sur les hostilités inter-mouvements ou inter-dirigeants qui peuvent exister et qui ont donné d’ailleurs un bien triste spectacle lors de l’organisation des groupes parlementaires au parlement européen.

    Je soulignerai plutôt l’autre donnée électorale importante à savoir  l’explosion de l’abstention, forme populaire et brutale de délégitimation du pouvoir oligarchique.

    Mais surtout, j’aimerais porter à votre attention la seconde observation, celle qui m’a paru la plus significative. Je l’ai appelée la riposte des peuples.

    Partout en effet, on peut observer que la contestation électorale se double d’une protestation populaire diffuse, multiforme mais profonde et de grande ampleur.

    Au travers d’une multitude d’initiatives locales, prises souvent sous la violente contrainte de la crise économique et financière, nos compatriotes français et européens réorganisent des formes de solidarités actives. Les projets germent partout, sous des aspects inattendus et démontrent une vitalité que nous avons longtemps sous-estimée … et que nous sous-estimons encore.

    Nous qui sommes militants, engagés et je dirais même enragés, nous avons en effet souvent tendance à prendre la défense du peuple tout en en dénonçant l’apathie, la lobotomisation, le caractère moutonnier et consumériste. Nous allons parfois très loin dans ce raisonnement, rejetant nos propres insuccès sur la bêtise et la passivité supposées de nos concitoyens. Et d’entendre les « Mais qu’est-ce que tu veux y faire, ils ne comprennent rien », « ils sont aveugles » … Que c’est pratique ! Que c’est facile !

    Or, nous commettons là une lourde erreur d’appréciation. La vérité est que les peuples européens, malgré la puissance destructrice du rouleau compresseur de la société de consommation ont su préserver une forme d’intelligence instinctive. Une intelligence de survie et donc un potentiel de régénération.

    Depuis quelques années, nos compatriotes et particulièrement ceux qui parmi les plus pauvres se rendent lentement compte du désintérêt total de l’oligarchie. Oubliés, délaissés car économiquement inintéressants, ils s’organisent par nécessité et découvrent par là-même qu’ils n’ont plus non plus besoin de l’oligarchie politico-financière pour s’organiser.

    Face à des structures étatiques en complicité d’impuissance avec les banques et dirigées selon la formule célèbre de Karl Marx par des « fondés de pouvoir du Capital », les peuples qui souffrent trouvent en eux les ressources d’un commencement de riposte.

    C’est donc bien plutôt à un réveil des peuples qu’à un réveil des nations auquel nous assistons. La crise économique a généré un véritable bouleversement des structures sociales et de la répartition de nos populations.

    Aux bobos, aux nantis, aux oligarques, aux minorités agissantes et aux migrants starifiés, les grandes villes high-tech devenues des tours de Babel mondialisées.

    Aux victimes de la crise, aux petits blancs, aux sans-dents comme dirait le comique en scooter de l’Elysée, il reste les grandes banlieues quand elles ne sont pas totalement occupées, les zones périurbaines et la ruralité plus ou moins sinistrée. Ce grand exode, massif et silencieux est une véritable révolution sociologique des territoires et appelle toute notre attention.  La hausse brutale et surprenante des résultats du FN (quoi que l’on pense de ce parti) aux élections européennes dans l’Ouest de la France - autrefois terre de mission - en est un indicateur patent.

    Ces oubliés des territoires périphériques, délaissés par les structures étatiques mais écrasés par la fiscalité et les mesures vexatoires (éloignement, proximité forcée avec les masses immigrées) se retrouvent dans l’obligation de trouver des solutions par eux-mêmes et font émerger de nouveaux modes d’organisation qui débouchent sur des formes de reprise de pouvoir, de souveraineté.

    Ne pas les voir c’est passer à côté d’un levier de combat. Ne pas s’engager avec nos compatriotes dans ce processus, c’est manquer d’esprit révolutionnaire et surtout, passer à côté d’une occasion historique de diffuser nos idées.

    Nous avions l’habitude de penser que nous étions en quelque sorte les détenteurs légitimes de la révolte des paroles et des actes (sorte d’autopromotion injustifiée que nous partageons avec une partie de l’ultra-gauche).

    Mais une fois de plus, l’histoire nous surprend et, des bonnets rouges aux coopératives ouvrières, des paysans qui s’organisent pour vendre eux-mêmes leur récoltes aux initiatives décroissantes, localistes, écologiques et anti-consommation toute une frange de notre peuple réagit et construit parfois inconsciemment les outils de contre-pouvoir.

    J’irai même jusqu’à dire et affirmer que les ZAD font partie de ce mouvement d’ensemble. Je n’ai aucune espèce de sympathie pour les clowns à dreadlocks qui dansent devant les gendarmes, mais j’avoue en avoir encore moins pour les forces de « l’ordre », chiens de garde du Système.

    Quoi qu’il en soit, dans ces ZAD en lieu et place des bobolches, nous devrions trouver des gens comme nous, car nous sommes et devrions être les premiers défenseurs de notre terre.

    Alors pourquoi eux ? Pourquoi pas nous ?

    La vérité est je crois que nous passons bien trop de temps à dénoncer et à nous lamenter et pas assez à analyser et construire. Et quand nous le faisons, bien peu suivent.

    Il y a des gens sérieux et intelligents à l’ultra-gauche. Ils ont posé depuis un moment des constats clairs sur l’ennemi libéral et en ont tiré des conséquences fécondes auxquelles ils donnent aujourd’hui un caractère offensif et opératif. Nous ne les partageons pas toutes, évidemment. Eux veulent le chaos, nous nous voulons que le chaos soit créateur d’un ordre nouveau. Cela nous séparera toujours sur les fins, mais cela ne doit pas nous empêcher de penser que sur certains points les analyses proposées sont justes.

    Et notamment sur la désignation de l’ennemi.

    On nous abreuve ces derniers temps d’images de gamins barbus, convertis et sanguinaires en tentant de nous faire croire que là réside le plus grand danger. On tente d’ailleurs de nous coller les djihadistes dans les pattes comme si nous avions par nature, dans une forme de racisme imbécile, en appétence particulière pour les excités en turban. A croire que pour le Système les nationalistes radicaux, les militants identitaires européens se résument à une bande de beaufs éructant du « bougnoul » à tout bout de champ.

    Les médias jouent les faux ingénus et les vrais faux-culs en faisant semblant de découvrir que quarante ans de souillure de la France, de son histoire, de ses racines et de son génie, que quarante ans de partouze psycho-culturelle avec l’exotisme planétaire, le saint dogme des « Droits de l’Homme », la névrose consumériste et la paupérisation croissante n’ont pas produit le gentil citoyen mondialiste mais de jeunes mort-vivants qui haïssent la société qui les a tordu et qui par vengeance embrassent la seule « verticalité » présente entre les tours grises de banlieue : l’Islam.

    Je ne crois pas à cette « jolie » histoire poussée par le pouvoir. Je ne crois pas à cette nouvelle forme d’obscénité obligatoire qui veut que l’on phantasme sur « le méchant barbu. Nous avons passé l’âge du grand méchant loup, surtout quand celui-ci a été fabriqué par la puissance américano-sioniste.

    L’islam n’est pas l’Ennemi, elle est l’un des instruments que l’oligarchie utilise pour détruire les peuples européens, tout comme le sont la violence économique et sociale, l’amnésie historique et civilisationnelle ou le remplacement de population par l’immigration.

    Mais alors qui est l’ennemi ? Notre ennemi, vous le savez, est depuis toujours le même. Il s’appelle Jean-Claude Junker, Macron, Rothschild, Lehmann Brothers, FMI, BCE, banque, crédit, salaire … Il a tous les noms, il n’en a aucun. Cela n’a pas d’importance. Nous l’appellerons néolibéralisme, mais il peut s’appeler le Système, la Matrice, le Capitalisme sauvage, l’ultra-libéralisme ... C’est le pire de nos ennemis, le plus subtil, le plus acharné et le plus incompris donc le plus mésestimé dans sa capacité destructive.

    Il se manifeste pourtant partout, à travers une offensive généralisée contre les pays d’Europe. Il n’y a pas de complot, tout se déroule sous nos yeux. Ce qui se met en place c’est un autoritarisme libéral qui se globalise à l’échelle planétaire depuis les années Reagan. Cette offensive est multiforme et incessante. Elle a généré une nouvelle aristocratie apatride, une hyperclasse informelle qui n’a pas de visage, qui dirige les marchés, domine les médias, l’économie et la politique. Cette hyperclasse utilise son influence excessive pour s’enrichir au détriment de l’économie réelle, au détriment des peuples.

    Elle est anti-nationale car ses allégeances sont principalement atlantistes, sionistes, pétromonarchistes. Cette hyperclasse déteste la nation et n’a de cesse que de la détruire.

    Elle est en guerre totale contre les peuples une guerre économique, financière, idéologique, psychologique, sécuritaire.

    Soutenue par le conformisme des médias aux ordres, cette offensive ultra-libérale est à la fois brutale et invisible. C’est pourquoi elle est difficilement perceptible en tant que menace réelle et immédiate et qu’il est plus facile de taper sur des barbus excités. Par contre, son travail de sape est réel et pourrit lentement mais efficacement l’âme des peuples européens.

    L’objectif ? Extrêmement simple, concret et direct : enrichir les riches et appauvrir les pauvres au mépris de la souveraineté des Etats. L’offensive ultra-libérale relance ainsi la guerre des classes mais verticalement, du fort au faible à l’échelle mondiale. Cette guerre peut devenir conflit au besoin comme en Syrie en Irak, en Afghanistan, au Kosovo, à l’Est. Si ces conflits sont avant tout déclarés pour satisfaire des intérêts privés (énergétiques, de domination) ils sont légitimés depuis les attentats du 11/11 par la « menace terroriste ».

    En réalité pour l’oligarchie dominante, les crises, les guerres, les désastres sont le moyen le plus efficace d’imposer des mesures économiques qui seraient tout simplement inacceptables en temps normal.

    On privatise les gains et on nationalise les pertes. En réalité, le néolibéralisme n’est pas une forme de libéralisme mais un autoritarisme des riches. Contre notre volonté populaire des référendum, l’ennemi a imposé son pouvoir par le parlement de l’Union Européenne.

    Cet autoritarisme se légitime par la médiatisation massive, il utilise l’arme psychologique avant même l’arme économique. C’est ce qui en fait un ennemi mortel. L’oligarchie, aux travers des médias impose une guerre de l’esprit par une stratégie de la tension permanente. Elle détruit l’idée politique, la souveraineté, le patriotisme en les assimilant en permanence au danger de l’extrême-droite, au spectre du « monstre fasciste ». La neutralisation de la souveraineté populaire s’opère par la gestion permanente d’un chaos savamment entretenu. Grâce aux sauvages du Capital, la racaille des banlieues, le capitalisme sauvage impose son ordre. En ce sens, comme nous le dénonçons au MAS, les immigrés sont les troupes de protection du Capital, les meilleurs alliés de l’oligarchie. Ils suscitent le chaos et l’on nous supprime nos libertés.

    La souveraineté économique, commerciale, industrielle elle, est détruite par les traités européens écrits depuis Wall Street. Les négociations du TAFTA (ce gigantesque marché euro-atlantique qui fera de l’Europe l’arrière-cour économique des américains) montrent la totale soumission de nos gouvernants européens à leurs maitres américains et à leurs alliés.

    Les dirigeants politiques européens dilapident les ressources et le patrimoine des peuples pour le seul profit des marchés et de leurs structures (OMC, BCE, FMI, Euronext, NYSE …). Ce qui s’établit sous nos yeux est un continuum de gestion autoritaire, ultra libéral, mondial. Ce continuum a dans ses objectifs principaux la digestion de l’Europe pour empêcher l’émergence de sa puissance.  

    C’est pourquoi il est également important de ne pas tomber dans les pièges souverainistes et stato-nationaux. Si nous nous défendons seuls, chacun de notre côté, campés dans une posture d’orgueil national, nous mourrons seuls. Si nous joignons nos forces, nos initiatives, nous aurons une chance de constituer un bloc de taille suffisante pour offrir une alternative crédible et combattre efficacement.

    Les deux grandes stratégies qui ont été employées au 19e et 20e siècle ont montré leurs limites. La stratégie d’opposition frontale, d’opposition armée a été maintes fois écrasée dans la sang et a produit des milliers de martyrs pour des résultats dérisoires.

    La stratégie dialectique, celle de l’électoralisme permet un gain substantiel de notoriété pour nos idées, mais lorsque l’on joue avec les règles de l’ennemi il ne faut pas s’attendre à ce qu’il nous laisse gagner. En ce sens, l’élection est une arme nécessaire mais non suffisante. Et puis, il y a une vie entre les élections.

    Le Système oligarchique est techniquement victorieux, c’est un fait. Ses moyens de contrôle sont colossaux. Il attend de nous que nous soyons de bons petits soldats, faux rebelles mais vrais dindons et que nous répondions à ses provocations par des réactions droitières, conservatrices et bêtement xénophobes. Ainsi il pourra valider son dogme religieux préféré, celui de la bête immonde qui menace la « démocratie ».

    La question est donc simple : allons-nous continuer à servir d’idiots utiles à nos ennemis ? Allons-nous longtemps encore servir d’alibi au Système ?

    Non, clairement non. Il est plus que temps de proposer une alternative politique totale et en opposition résolue au Système. Nos camarades grecs et italiens nous montrent des pistes à suivre. A nous de fonder, de coordonner et de propager des initiatives réalistes, innovantes et fonctionnelles. A nous d’encourager à la reprise de souveraineté populaire, à nous d’aider le peuple à s’émanciper du capitalisme cannibale prédateur.

    Cela impose certains sacrifices comme de sortir de notre ghetto douillet pour reprendre langue avec nos concitoyens. Car aujourd’hui qui nous connait ? Qui nous entend ? Ce sont les autres, nos ennemis, qui parlent de nous à notre place.

    Nous devons quitter les positions poussiéreuses et passives de la contestation, de la complainte pour nous projeter dans le combat. Pas de nostalgie stérile et incapacitante, mais la volonté de se remettre en mouvement, d’incarner une radicalité dynamique.

    Tout est nôtre, tout est à reprendre. L’action exige que nous prenions part à la dissidence qui s’organise. Elle se fera, avec ou sans nous. Nous ne devons nous interdire aucun domaine, le social, l’écologie, l’action syndicale, associative, l’éducation, la culture, l’art … Ni aucune forme de lutte même si cela doit parfois passer par la force.

    Face à l’omnipuissance du Système nous devons bâtir un maillage organique et travailler à sortir nos compatriotes des prisons financières du Capital. Il faut investir le micro-crédit, les banques solidaires, les sociétés d’entraide mutuelle. Il faut créer de l’activité économique pour les nôtres et selon un mode coopératif et solidariste. Il faut retrouver de l’autonomie par rapport au système. Les mouvements militants ne doivent plus être les réceptacles de la contestation, mais les bases de lancement de projets concrets, ancrés dans le réel. Il n’est pas nécessaire de voir grand. A côté de chez vous des associations, des particuliers développent des initiatives auxquelles vous pouvez vous cohérer, que vous pouvez influencer ou desquelles vous pouvez vous inspirer. Le militantisme actif, effectif est surtout local, car quel meilleur terrain de combat que celui de notre quotidien ?

    Au Mouvement d’Action Sociale nous travaillons modestement depuis quelques années à la mise en place de ces initiatives et à la réalisation de ces projets. Nous avons enregistré plusieurs succès, mais il reste énormément de travail. C’est pourquoi il faut s’y mettre tous. Nos compétences croisées, notre volonté commune feront la différence.

    Et puisque ce monde est politique, nous devons avoir sur toutes les questions une attitude intransigeante, ferme mais constructive. Car comme dit Aristote « La tolérance et l’apathie sont les dernières vertus d’une société mourante ».

    Opposer, proposer, agir voilà le mot d’ordre.

    Ainsi, sur le plan migratoire, il faut répondre à la violence allogène mais surtout prôner la remigration au travers de partenariats équilibrés avec les pays de provenance.

    Sur le plan international il faut plus que jamais défendre une position de troisième voie, une position fermement européenne. L’Europe est l’objet de toutes les convoitises mais elle n’est ni à diviser, ni à prendre, ni à vendre.

    Nous devons lever les étendards noirs de la révolte, appeler à la colère légitime du peuple, faire souffler à nouveau le vent de l’Histoire. Nous devons le faire dans nos quartiers, nos villes, nos campagnes, nous devons agir en France et en Europe.

    Nous n’avons pas le choix.

    La guerre qui est la nôtre est décisive à tous les titres. Elle nous verra triompher ou disparaitre en tant que civilisation, en tant que culture, en tant que peuples et en tant que race.

    Alors, engageons-nous dans la grande insurrection des peuples, et parce qu’il n’y a pas de fatalité mais toujours de la volonté, nous serons les bâtisseurs de l’ordre nouveau.

    Demain nous appartient !

    Je vous remercie.

    Arnaud de Robert, porte-parole du M.A.S.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/11/26/allocution-d-arnaud-de-robert-au-congres-du-gud-le-reveil-de-5497872.html

    via http://www.europe-identite.com/index.php/Se-former/Conferences/Allocution-d-Arnaud-de-Robert.html

  • La reine des batailles

    Retour récurrent à la phase bobard dans Le Monde ces derniers jours qui, sous la plume de Maryline Baumard, se félicite de la conférence de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui s’achève aujourd’hui à Paris et dont le titre («Mobiliser les compétences des migrants au service de la réussite économique ») «sonne comme une réponse au 15e congrès du FN». «Alors que Jean-Marie Le Pen (…) à Lyon, a une nouvelle fois assimilé l’immigration à la cause la plus importante et la plus essentielle (…) du déclin français, les chercheurs de l’organisation offrent une autre approche (…)». On y apprend incidemment que l’immigration se poursuit à grand volume puisque «la France (…) s’est s’enrichie (sic) de 258 000 nouveaux venus en 2012 (les chiffres 2013 n’ont pas été donnés à l’OCDE). 38 % d’entre eux sont arrivés par regroupement familial, 37 % au bénéfice de la libre circulation européenne, 4,6 % pour raison humanitaire. Si seulement 12,1 % sont entrés avec comme motivation première affichée le travail, ils sont bien plus nombreux à exercer effectivement une activité»…à la place de qui ? Un rapport qui part toujours du même implicite et présupposé mensonge selon lequel il est préférable de faire appel à de la main d’œuvre étrangère plutôt que de payer correctement les travailleurs et salariés français, notamment dans les métiers pénibles, et de favoriser, d’encourager une politique familiale de natalité autochtone.

      Thomas Liebig, co auteur de ce rapport de l’OCDE,  nous ressert un bien  mauvais potage lorsqu’il déplore notamment qu’«en France, seul un immigré hautement qualifié sur deux a un travail à la hauteur de ses qualifications. Les autres occupent un emploi sous qualifié ou ne travaillent pas ». Il omet de préciser que cette situation concerne aussi de très nombreux diplômés français et que la raison première en est un chômage endémique…que l’immigration-invasion n’arrange en rien, sans même parler de son coût astronomique pour les contribuables Français.

     « Empêtrée dans ses chiffres du chômage, la France n’est pas bonne élève en matière d’optimisation de cette force d’appoint  (immigrée, NDLR) qui se positionne souvent sur des créneaux non remplis par les travailleurs autochtones » sermonne Le Monde. « D’ailleurs, le taux de chômage reste de 15,7 % chez les hommes nés à l’étranger, contre 8,8 % chez les autochtones du même sexe. (…). Dans la trentaine de pays qui ont participé à l’étude, il existe globalement un différentiel de sept points pour l’accès à l’emploi entre les populations nées à l’étranger et celles nées dans le pays où elles travaillent (les taux d’emploi sont respectivement de 77 % contre 84 %). En France, un jeune diplômé né à l’étranger doit envoyer deux fois plus de CV que s’il était né en France ». Allez savoir si cet état de fait ne participe pas d’une sombre pulsion de préférence  nationale de la part des employeurs…

     Ce qui est en tout cas certain, c’est que les Français sont désormais majoritairement conscients que l’on ne peut continuer sur cette même voie économiquement et socialement aberrante. Ce changement passe-t-il par un rapprochement entre l’UMP et le FN ? Curieuse question quand on connaît la perméabilité de la droite au pouvoir à tous les aspects les plus problématiques, dramatiques du mondialisme. Outre son tropisme atlantiste et bruxellois, nous en voulons pour preuve l’immigration record subie par les Français sous la présidence Sarkozy. Pour ne rien dire de  sa soumission au magistère moral de la gauche –nous nous souvenons par exemple du calamiteux bilan de Luc Chatel à la tête de l’Education « nationale ». Il est vrai aussi que sur le plan sociétal, la droite fait souvent mine de combattre les « avancées » de la gauche quand elle dans l’opposition… mais qu’elle ne les remet jamais en cause quand elle est au pouvoir.

     Dans ce contexte, le magasine Marianne a publié vendredi un sondage Harris Interactive (« Le sondage qui fait mal ») réalisé auprès de sympathisants du FN et de  l’UMP sur l’éventualité  d’un rapprochement entre les deux formations politiques. Il apparaitrait ainsi que 64 % des électeurs de l’UMP et 55% de ceux du FN  privilégieraient une alliance électorale, très majoritairement dans le but de battre une personnalité du Parti socialiste.

     Pour autant, « les 72 % de sympathisants UMP préféreraient qu’en 2015 une région ne soit présidée ni par un socialiste ni par un frontiste, tandis que 53 % seulement des sympathisants FN seraient hostiles à l’idée qu’une région soit dirigée par un président issu de l’UMP comme du PS, 44 % se disant  prêts à « gagner avec l’UMP ».

     Assez logiquement apparait de nouveau  dans cette enquête une  proximité assez grande entre sympathisants UMP et FN  sur les questions de sécurité, de famille, d’immigration, d’impôts et de pouvoir d’achat ; proximité que l’on pourrait  d’ailleurs étendre à l’ensemble des Français. Le point  d’achoppement reste sans surprise  la question européenne, la propagande anxiogène des bruxellois restant pour l’instant très efficace.

     Ouvrons ici une parenthèse pour noter que ce procès en légitimité-crédibilité, ce matraquage médiatique quotidien  en période électorale  sur l’incompétence supposée du FN,  reste une hypothèque à lever pour emporter dans deux ans et demi la reine des batailles.

     Selon un sondage Odoxa paru en octobre dernier,  67% des sondés ne feraient pas confiance à Marine comme présidente de la République…alors même que ses propositions sont approuvées par 43% des Français.  Selon l’enquête publiée en novembre par ce même institut, 45% des sondés estimeraient  que Marine Le Pen ferait « plutôt moins bien » que François Hollande, 29% qu’elle ferait « plutôt mieux » et 26% « ni mieux, ni moins bien. »

    Nous touchons là aux effets de la propagande initiée par ceux-là même qui ont conduit notre pays au bord du gouffre. Mais aussi à une loi bien connue des  sociologues et des politologues des instituts  selon laquelle un sondé répond souvent à une question non pas tant en fonction de son intime conviction, que de ce qu’il croit savoir de l’opinion de son voisin  sur cette même question et  qu’il pense majoritaire…Un exemple de cette dictature de l’opinion appuyée sur les sondages, si contraire à la vox populi, que nous dénoncions la semaine dernière.

     « Sur le terrain des valeurs» analyse Marianne, «les électeurs proches de l’UMP maintiennent à distance le FN (près des deux tiers mettent en avant des différences), alors que ceux du FN admettent davantage de communauté de vue (un sur deux reconnaît des valeurs communes, confirmant le sentiment des sympathisants du FN d’être dans le même camp que l’UMP) ».

     Le magazine  en tire comme conclusion que « ce sondage devrait peser sur les divergences d’appréciation (…) existant entre deux courants du Bureau politique du Front National : d’un côté, Florian Philippot et de l’autre, Marion Maréchal-Le Pen. D’un côté, le républicain souverainiste se prévalant d’un passage par la gauche, fervent propagandiste de la sortie de l’euro ; de l’autre, une nationale-conservatrice, se réclamant du Front National canal historique, celui de son grand-père, bien plus réservée sur le rôle de l’Etat dans les questions économiques que son rival. Dans les faits, le premier, au nom du refus de l’UMPS , défend l’idée que son parti peut gagner des scrutins par la seule force de ses propres électeurs, sur ses seules idées, quand la seconde accepte depuis quelque temps déjà le principe des alliances locales. Le premier compte sur un large rassemblement des électeurs venus de la gauche comme de la droite, quand la seconde parie davantage sur des gains parmi les électeurs et les abstentionnistes de droite ».

     A dire vrai Marine gagne des suffrages aussi bien à droite qu’à gauche. La dernière enquête de l’Ifop, indique ainsi que 15% des électeurs de Sarkozy en 2012 voteraient pour elle si elle devait l’affronter à la prochaine présidentielle. En cas de duel Le Pen-Juppé, ils seraient 21% à lui préférer la présidente du FN. Quant aux électeurs de MM. Hollande et Mélenchon, respectivement 12% et 10%  d’entre eux voteraient Marine en 2017….

     Au-delà des enquêtes, des analyses des uns et des autres, il est une réalité: le FN reste bien un mouvement politique incarnant à la fois la droite des valeurs et une volonté de solidarité nationale, une exigence de justice sociale qui ne sont pas antinomiques, très loin s’en faut, avec le principe de libertés économiques défendu lui aussi depuis toujours par notre famille de pensée. Sur ce socle là,  nous pouvons rassembler une majorité de Français.

     Marine Le Pen et  Bruno Gollnisch se disent  persuadés en outre  que les prochains succès du FN, et notamment celui de la présidentielle de  2017, ne pourront être construits que par notre capacité à bénéficier de l’immense réserve de voix en jachère, celles des abstentionnistes de gauche, de droite et  d’ailleurs. Des déçus, des écœurés de la politique qui pensent que leur vote ne peut faire bouger, changer radicalement les choses. Nous devons employer notre énergie  à les tirer de leur léthargie et à les convaincre. Nous en connaissons tous autour de nous,  dans notre entourage. Cette tâche primordiale doit être celle de tous les sympathisants du Front National.

    http://gollnisch.com/2014/12/02/la-reine-des-batailles/

  • LA FRANCE EN SUSPENS

    Entre l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP et la réélection de Marine Le Pen à celle du Front national, ces jours derniers auront été riches en événements politiques.

    Assez paradoxalement, Nicolas Sarkozy est loin de pouvoir rassembler toute la droite parlementaire. Avec des concurrents comme Alain Juppé, pourtant sans programme réel et non crédible dans un rôle d’envergure, sauf en faisant semblant, ou Bruno Le Maire, Sarkozy ne craint pourtant pas grand-chose sur sa gauche, si l’on peut dire ...

    Il ne s’agit là que de chaises musicales, puisque ces joyeux artistes du carambolage médiatique se retrouveront tôt ou tard pour s’affronter ou coopérer en bonne et due forme. Petits chefs contre ténors des médias, voilà la politique d’aujourd’hui, puisqu’il ne s’agit que d’une démocratie de consommation, ou un produit du système remplace l’autre en quelques semaines.

    Quant au Front national, comment ne pas douter d’une ligne qui se dissout de plus en plus dans les méandres du politiquement correct et de la conquête de l’Elysée ? Il est vrai que le système électoral ne laisse guère le choix : entre procès en sorcellerie faciles et diffamations orchestrées, le FN en a eu sa part ... S’il ne s’agit que d’une stratégie pour sauver sur le long terme notre patrie, alors pourquoi pas ? Mais attention aux dissensions internes, aux bagarres que le pouvoir engendre forcément. Si Marine Le Pen n’est pas femme à se laisser faire, elle ne doit pas oublier qu’une partie non négligeable de la droite nationale la regarde et l’observe. Qu’en est-il des rapports entretenus entre le Front national et les autres organisations patriotiques ? N’est-ce pas un risque d’oublier les propositions des royalistes de toutes tendances en matière sociale, en matière de relèvement de la patrie d’un point de vue symbolique et historique ?

    Car on ne peut s’y méprendre : la République ne sera jamais un système de confiance pour la France et les Français. La République, c’est la division des Français, sans aucun lien entre eux. C’est le libéralisme qui tue les repères familiaux, économiques, sociaux. C’est la guerre des chefs, les alliances et les désaveux entre partis. C’est la dissolution de la patrie. Sur le mensonge des Lumières, de la soi-disante Révolution sur la tyrannie, on a imposé un régime qui ne s’arrête plus de broyer la société en long, en large et en travers. Ne pas soulever ces questions en revient à recycler les mêmes bases politiques d’un système qui est tout sauf la France. En somme, un système qui oublie la Nation, le Peuple, les Français, l’immense majorité, au nom de quelques-uns.

    Ces quelques-uns ne doivent pas faire oublier les Français, leurs talents, leur esprit de résistance. Ce sont les Français qui se libéreront de ce joug infâme de la pensée unique de gauche, qui culpabilise les intellectuels, contamine depuis trop longtemps déjà les rouages de l’Etat, l’armée, l’Education dite nationale, l’Eglise, la droite. Le libéralisme c’est la mort, c’est la fin de la famille. C’est le transgenre porté à son paroxysme. C’est le nihilisme, la fin de la civilisation, et notre civilisation est fragilisée comme jamais...

    Alors 2017, comme un symbole, 100 ans après la pire des révolutions, sera-t-elle l’année du relèvement de la Patrie ? Nous nous y emploierons, royalistes, patriotes délaissés de droite, frontistes, Français de coeur et d’esprit. Car la France n’est pas à vendre : c’est notre seul bien. Faisons reculer la gauche, les destructeurs de la foi, de la famille. Rendons les Français à la France.

    Philippe Perrin

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?LA-FRANCE-EN-SUSPENS

  • Le FN uni derrière Marine, Gollnisch dans le Top cinq… en avant !

    Comme un symbole du doute et des divisions qui minent les adversaires du FN, Nicolas Sarkozy qui tablait sur 80 % des voix a finalement été élu à la présidence de l’UMP samedi soir avec moins de 65 % des suffrages. Et personne ne se presse pour répondre à ses appels du pied pour « travailler en équipe », figurer sur la photo de famille qu’il appelle de ses vœux pour incarner ce « nouveau départ » au sein de l’écurie de la droite atlanto-bruxelloise. Quant à la gauche, le désaveu populaire qui la frappe s’est matérialisé dans l’échec de sa manifestation contre la tenue du congrès du FN à Lyon cette fin de semaine. Secrétaire départemental du FN et conseiller régional du Rhône, conseiller municipal de Lyon, notre ami Christophe Boudot avait invité non sans humour le 24 novembre le maire socialiste Gérard Collomb à se rendre au congrès frontiste : « vous y serez sûrement plus en sécurité qu’en centre-ville ! » avait-il affirmé. L’élu FN a vu juste. Certes le rassemblement préparé depuis des mois contre l’opposition nationale par la Coordination nationale contre l’extrême droite (CONEX), les centrales syndicales, les officines antiracistes, militants socialistes, communistes, écolo-gauchistes, les groupuscules trotskystes et autres libertaires a été un bide retentissant. Loin très loin, de la démonstration de force d’« ampleur nationale » (sic) qui était promise. Environ seulement 2000 personnes ont manifesté, mais ce maigrelet rassemblement a dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre. Les casseurs venus notamment d’Allemagne et d’Italie ont saccagé méthodiquement mobilier urbain et vitrines. Onze policiers ont été blessés.

    Quel contraste entre ces tristes spectacles et l’ambiance enthousiaste, de fraternité, qui régnait à l’occasion de ce XVème congrès du FN ! Celui-ci a vu sans surprise la réélection triomphale de Marine Le Pen avec 100 % des votes. Un FN uni, soudé, sur l’essentiel qui a donné une belle image aux délégations étrangères qui étaient venues nous honorer de leur amitié. Notamment nos amis autrichiens, bulgares, italiens, néerlandais, russes aussi en la personne de Andreï Issaïev, député russe, vice-président de la Douma et de Andreï Klimov, chef adjoint de la commission des affaires internationales du Conseil de la fédération russe.

    Au nombre des annonces concernant l’organigramme du FN, relevons que Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont et député européen, cède son poste de Secrétaire général au député européen Nicolas Bay, mais Steeve devient vice-président aux exécutifs locaux et à l’encadrement. Marie-Christine Arnautu, ex-vice présidente chargée des Affaires sociales, est désormais chargée de « l’administration interne » avec le même rang. Jean-François Jalkh, devient le 1er vice-président chargé des affaires juridiques. Louis Aliot reste vice-président et se voit chargé du dossier des élus en sus de la formation.

    Si la réélection de Marine était assurée, les observateurs politiques et autres patentés spécialistes es FN se sont donc surtout penchés sur les résultats de l’élection du nouveau Comité Central (CC), qui donnent une idée des sensibilités qui enrichissent et structurent notre formation politique.

    Ce nouveau CC tel qu’il a été désigné par le vote de 53 % de nos adhérents selon les chiffres officiels communiqués par Jean-François Jalkh, reflète assez logiquement nos succès électoraux récents avec l’élection de nombreux députés européens et des maires nouvellement élus qui avaient fait acte de candidature.

    Y figurent aussi en bonne place d’autres cadres et militants ayant fait la preuve de leur talent, de leur courage, de leur fidélité, de leur compétence. Il est tout aussi logique que figurent aux premières places et dans l’ordre la courageuse Marion Maréchal-Le Pen, plus jeune députée de la cinquième République, les vice-présidents Louis Aliot, Steeve Briois, Florian Philippot.

    La cinquième place de Bruno Gollnisch (65 % des voix), atteste aussi de la permanence, du dynamisme de la sensibilité qui est la sienne au sein du Front, de la volonté du « peuple FN » de lui voir jouer un rôle significatif. Une place d’autant plus remarquable que beaucoup de nos nouveaux adhérents connaissent peu ou mal Bruno, victime depuis quatre ans d’une large omerta médiatique et qui, même s’il le regrette, n’occupe pas une vice-présidence.

    Bouclant ce top 10, viennent ensuite le sénateur-maire de Fréjus, David Rachline, lui aussi le plus jeune sénateur de la Vème République, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just, le sénateur-maire Stéphane Ravier, la vice-présidente Marie Christine Arnautu, le conseiller sur l’immigration, nouveau Secrétaire général et député Nicolas Bay.

    Le site du Marianne a vu dans le fait que « deux personnalités historiques du parti, Bruno Gollnisch (5e) et Marie-Christine Arnautu (8e) soient élus dans le top 10 des personnalités préférées des militants », la volonté « en creux » de « la base du parti » de rappeler que « (l’) électorat (du FN, NDLR) est davantage du côté des catholiques traditionalistes que des déçus de la gauche ». Une lecture assez réductrice puisque si les six millions de catholiques pratiquants occasionnels se tournent certes de plus en plus vers le FN, délaissant l’UMP, le poids électoral des catholiques dits « traditionalistes » n’est guère comparable à celui des millions de déçus de la gauche. Ex-électeurs du PS du PC, qui votaient déjà Jean-Marie en 1995 et de manière accrue pour Marine et le FN ces dernières années.

    Autre son de cloche, Abel Mestre dans Le Monde, affirme qu’avec cette élection du Comité Central, c’est « une page qui se tourne » avec un « marinisme » « désormais hégémonique dans les instances du FN ». M. Mestre a en réalité quatre ans de retard puisque ce constat est valable depuis 2011 ! Notamment en ce sens que le marinisme, qu’il se garde bien de définir, n’est jamais comme le dit d’ailleurs Jean-Marie Le Pen, que l’expression de la permanence du programme frontiste. Fondamentaux exprimés par Marine avec le talent et la sensibilité qui lui sont propres, qui axe son discours, c’est vrai, sur une situation sociale et économique qui s’est beaucoup dégradée.

    Amaury Navarranne, chef de cabinet de Bruno Gollnisch, l’expliquait de la même façon au journaliste de France Tv info, répondant à ceux qui veulent opposer radicalement et assez artificiellement parfois, les anciens et les modernes, FN du nord et FN du sud. « Jean-Marie Le Pen n’a pas une ligne si différente de celle de Florian Philippot. Le FN développe depuis plus de vingt-cinq ans dans son programme, ses discours une ligne sociale très forte. Je me souviens, quand je collais mes premiers autocollants pour le FN, le slogan était alors : Le social, c’est le Front National. Le discours n’est pas brouillé au sein du FN. Le Pen père a toujours défendu les PME, par exemple. Seulement, Marine Le Pen fait une synthèse d’idées plus large, car elle vise 2017 avant tout ».

    Mais Abel Mestre voit dans le résultat des votes pour le CC une « perte rude » pour les amis de Bruno Gollnish. « Le Comité Central sortant comportait environ 45 % de pro-Gollnisch (…). Les gollnischiens paient, en vérité, l’attentisme de leur leader, qui n’a jamais voulu se constituer en courant pour peser en interne » (sic).

    Une lecture encore une fois contestable, car si, pour toutes les raisons évoquées plus haut, ce CC s’est ouvert à de nouvelles têtes, les frontistes, anciens ou nouveaux, se présentant avec le soutien de Bruno ont été très nombreux à être élus. En l’espèce Julien Sanchez, Franck Briffaut, Pierre Cheynet, Charles Perrot, Françoise Grolet, Thibaut de La Tocnaye, Me Frédéric Pichon, Agnès Henry, Jacques Colombier, Julien Langard, Christophe Boudot, Erwann Le Gouellec, Amaury Navaranne, Bruno Subtil, François Bonnieux, Catherine Salagnac, Blanche Chaussat, Agnés Marion, Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie, Gonzague Malherbe, Brigitte Neveux…

    Bref, sur les 47 noms, dont le sien, pour lesquels Bruno appelait à voter sur son blogue, pensant que lesdits candidats « (méritent) une attention particulière, ce qui ne signifie pas, tant s’en faut, qu’ils soient les seuls ! près de 45% ont été élus, pourcentage qui a dû échapper au journaliste du Monde.

    Bruno Gollnisch aura l’occasion de revenir dans les jours à venir sur ce Congrès et les perspectives qu’il ouvre.

    http://gollnisch.com/2014/12/01/le-fn-uni-derriere-marine-gollnisch-dans-le-top-cinq-en-avant/

  • Ecole : mauvais résultats ? Supprimons les notes

    Alors que le ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem visitait il y a 15 jours un collège du Gers ayant remplacé la note pour les points verts et rouges, le président du Conseil supérieur des programmes, Michel Lussault, a proposé de supprimer les notes.

    Un document de 11 pages préconise l'abandon des moyennes, ces «calculs artificiels»,et suggère la mise en place d'une nouvelle échelle comportant quatre à six «niveaux de maîtrise». La note chiffrée deviendrait un élément d'évaluation parmi d'autres. Elle serait «indicative», et non «perçue exclusivement comme un moyen de récompense ou de sanction et un instrument de tri et de hiérarchisation sociale des élèves».

    Le Snalc, syndicat d'enseignants, défend la traditionnelle notation et dénonce «une démarche purement démagogique». «Focaliser l'attention du public sur l'évaluation permet d'évacuer les vraies difficultés, liées aux apprentissages», poursuit le syndicat, qui pointe «le mythe du collège unique» et «l'illusion d'un succès uniforme».

    Michel Janva