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  • L'argent de la Conquête

    Ce billet a été publié dans le numéro 2902 de L'Action française 2000 daté du 5 février 2015 (p.10) qui faisait un dossier "Islam". Il entre en archives RA avec quelques liens supplémentaires pour qui veut creuser le sujet de la finance islamique.

    La capture des âmes se fait plus souvent par le chemin de la charité, celui emprunté par les Frères musulmans d'Egypte après avoir observé nos Pères blancs, et que suivent toujours le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. Pourvoir à l'essentiel, l'oreille en devient attentive. Mais il est des limites à la culture des pauvres et finalement pour progresser, il s'agit d'attaquer le marché de ce qu'on nomme par convention les classes moyennes. Le rendement est moindre mais la qualité monte, on ne peut plus se contenter de textes primitifs et du chant des sourates. Aussi la pédagogie doit-elle être rehaussée. Il faut convoquer à sa définition des esprits déliés comme Tariq Ramadan, voire des experts incontournables en leur domaine. Dans le catalogue de propagande il y a le rapport du Croyant à l'argent. C'est le chantier qui fut confié à la City de Londres, Vatican de la finance, cerveau-moteur de toute l'ingénierie financière du monde. Il en est sorti la finance charia-compatible. 
    Nous n'avons pas l'intention d'éplucher la charia financière ici¹, mais on devine déjà que sont interdits le prêt à intérêt ou la négociation des dettes et forcément, l'agrandissement des porcheries bretonnes.

    C'est parti comme un marché de niche il y a dix ans. La masse brassée aujourd'hui dans le monde dépasse deux trillions de dollars américains pour 40 millions de clients en accroissement constant (source FMI). Quatre-vingt pour cent de cette masse sont sur des comptes bancaires, 15% en bons obligataires (sukuks), 4% en fonds d'investissement et 1% en assurances islamiques (takafuls). Le Dubai International Financial Centre estimait l'an dernier à 270 milliards de dollars la masse des seuls sukuks en circulation. Tous les taux d'accroissement sont à deux chiffres. Si au plan mondial la finance islamique reste encore noyée dans les énormes quantités d'argent en circulation chaque jour, elle est sur une trajectoire d'émergence par la concurrence acharnée des places financières mondiales à en capter les flux.

    L'évolution est sensible. A la fin du XXè siècle, les pétro-monarchies investissaient leurs surplus financiers dans de l'immobilier ou dans l'industrie stratégique à côté de placements boursiers à fort levier comme le London Metal Exchange ou plus trivialement en bons du Trésor. La finance typée islamique a attendu longtemps de s'immerger dans l'économie générale. Elle a poussé ses pions partout. Une fois le nihil obstat accordé, elle entre dans des entreprises sur le modèle des banques rhénanes. Son intérêt est marqué pour les firmes intelligentes sous-capitalisées auxquelles elle apporte le tour de table. Les fonds chinois font pareil. Son action étant fondée sur la charia, elle sélectionne des domaines d'activité « hallal » et s'exclut de l'armement ou des casinos par exemple. Mais il est des accommodements avec le Ciel. A côté de ces investissements "purs", grossissent aussi les participations laïques quand l'intérêt d'un pays exige du fonds souverain spécifique qu'il absorbe des activités "entre-deux". C'est le cas des CMN à Cherbourg² qui construisent aussi des corvettes de guerre et qui sont dans l'orbite d'Abu Dhabi. Il y en a beaucoup d'autres partout³ où le savoir-faire est primordial, jusqu'aux moteurs de chars (MTU, Deutz).

    Reste à faire le pronostic des priorités islamiques entre la Conquête et la gestion patrimoniale d'excédents colossaux. Dans Le Choc, Samuel Huntington notait que « la résurgence religieuse à travers le monde est une réaction à la laïcisation, au relativisme moral et à la tolérance individuelle, et une réaffirmation des valeurs d’ordre, de discipline, de travail, d’entraide et de solidarité humaine ». La clef d'analyse pour un pronostic crédible est peut-être dans la démographie. Explosera-t-elle que la finance islamique devra être détournée de la gestion de fortune pour accompagner le Charity Bizness de conversion des foules. Sera-t-elle contenue que la finance islamique se capitalisera jusqu'à rejoindre les cercles à gros cigares. Dans les deux cas, la paix chez les économies d'accueil sera recherchée. Un Croyant n'en est pas moins homme, avisé parfois.

    Notes :
    (1) cf. Aldo Levy «Finance islamique - Opérations financières autorisées et prohibées» chez Gualino-Lextenso Editions, Paris 2012
    (2) voir le billet Sinbad de la Hanse sur RA et dans l'AF2000 datée du 16.09.2010 sous le titre "Abu Dhabi conquiert l'Europe" 
    Additions sur le blogue :
    (3) Liste des banques islamiques du monde
    (4) Institute Of Islamic Banking
    (5) the Economist - Islamic Finance
  • Démographie et politique familiale de la Russie : la famille au cœur

    La démographie de la Russie est en cours de redressement. Depuis trois ans, la croissance démographique est réapparue (solde positif de 30 000 personnes en 2014). Cette population est très inégalement répartie sur l’ensemble du territoire. La Sibérie (Oural compris) fait au mieux 30 millions d’habitants pour 70% de la surface de la fédération et la Russie d’Europe 110 millions environ. La Russie est très majoritairement russe et slave (85% de la population) mais compte de nombreuses ethnies, dont 15 millions de musulmans (Tatars notamment : 5 millions à eux seuls) ;
    La Russie a 146,5 millions d’habitants depuis l’annexion de la Crimée et de Sébastopol (2,4 millions d’habitants.)

    Un mythe est tenace en Occident, celui de l’effondrement démographique russe. Ce fut vrai après la chute de l’URSS sous Eltsine mais depuis trois ans, il y a un redressement démographique. L’excédent des naissances sur les décès est de 30 000 personnes en 2014. Il y a aussi une immigration surtout d’Asie Centrale, assez mal acceptée mais sans commune mesure avec ce que l’on connait en France.

    La politique familiale actuelle comporte deux volets complémentaires, un volet matériel et financier, et un volet psychologique et symbolique (propagande pour la famille et la natalité). L’effort financier accompli est exceptionnel. Une prime à la naissance à partir du deuxième enfant est de l’ordre de 7000 euros. Les emprunts immobiliers peuvent être effacés dans certaines conditions.

    Démographie et politique familiale de la Russie : la famille au cœurMais La politique familiale comporte aussi des aspects symboliques. Le renouveau religieux est favorable aux valeurs familiales. L’État accompagne le mouvement. Il a notamment créé une fête de La famille, de l’amour et de la fidélité le 8 juillet dont le comité national est présidé par madame Medvedev [femme du président du gouvernement] (affiche ci-contre). Des décorations sont remises aux familles méritantes. Cette fête d’État est placée sous le patronage des Saints Piotr et Fevronia. A Oulianovsk, le gouverneur a introduit la fête des bébés patriotes nés le 12 juin, fête nationale : les couples reçoivent des cadeaux de l’administration, réfrigérateur ou télévision. C’est une alternative à la fête occidentale de Saint Valentin occidentale, considérée comme commerciale et sans arrière-plan patriotique et religieux.

     

    La femme est valorisée à cette occasion. La brochure « identité nationale et avenir de la Russie » publiée par le Club international de Valdaï (février 2014) indique que « la Tatyana de Pouchkine dans sa pièce Eugène Onéguine, est le symbole de la femme russe : sincère, aimante et dévouée. Pendant la grande guerre patriotique elle a montré ses vertus et son importance dans l’identité nationale russe. C’est important : la mère est associée au pays lui-même. La Russie est la mère très chère », précise la brochure. Le monument patriotique de Volgograd (ex-Stalingrad) montre une statue gigantesque de femme armée d’une épée avec ce titre : « l’appel de la mère patrie ».

    Dans son discours de 2013 au club international de Valdaï, le président Vladimir Poutine a fustigé ce que le Pape Jean-Paul II avait appelé « la culture de mort » de l’Occident. « Ils mettent en place des politiques qui mettent à égalité des familles nombreuses avec des familles homoparentales, la foi en Dieu et la foi en Satan. Cet excès de politiquement correct conduit à ce que des personnes parlent sérieusement d’enregistrer des partis politiques dont l’objet est de promouvoir la pédophilie » (allusion au parti hollandais créé en 2006 pour « l’amour du prochain, la liberté et la diversité » dont la devise est celle des Lumières selon Kant : sapere aude : ose savoir ! Sic !).

    « Dans beaucoup de pays européens, continue Poutine, les gens n’osent pas parler de leur religion. Les jours de fête sont abolis ou appelés différemment : leur essence est cachée, tout comme leur fondement moral. Les gens essayent d’exporter agressivement ce modèle. Je suis convaincu que cela ouvre un chemin direct à la décadence et au primitivisme, aboutissant à une profonde crise démographique et morale. Quoi d’autre que la perte de de la capacité de se reproduire pourrait être la meilleure preuve de cette crise morale ? Aujourd’hui presque toutes les nations développées ne sont plus capables de se reproduire par elles-mêmes, même avec l’aide des flux migratoires. Sans les valeurs présentes dans la chrétienté et dans les autres religions traditionnelles, standards moraux qui se sont formés durant des millénaires, les gens perdront inévitablement leur dignité humaine. Nous considérons naturel et juste de défendre ces valeurs ».

    La démographie est vitale pour l’économie et l’avenir politique d’un pays. Mais elle est aussi le résultat de la place réservée à la famille. Elle est un enjeu moral et pas seulement matériel. La Russie lance un message au monde développé qu’il serait suicidaire de ne pas écouter.

    Ivan Blot

    Source : Realpolitik.tv.

    http://fr.novopress.info/182534/demographie-politique-familiale-russie-famille-au-coeur/#more-182534

  • Manuel Valls parle d'islamo-facisme

    Lu ici :

    Le Premier ministre utilise pour la première fois le terme "islamo-facisme" après les deux fusillades de Copenhague, réplique apparente des attentats de Paris, et la profanation d'un cimetière juif en Alsace:

    "Pour combattre cet islamo-fascisme, puisque c'est ainsi qu'il faut le nommer, l'unité doit être notre force. Il ne faut céder ni à la peur, ni à la division."

    N'ayons donc pas peur, comme le demande Manuel Valls, et rappellons, à l'instar d'Aymeric Chauprade qui avait pourtant été critiqué pour ces propos, les alliances naturelles qui se sont établies au XXème siècle entre le pouvoir nazi et l'islam :

    "Le nazisme était allié avec l'islam radical. Himmler lui-même avait deux objets fétiches sur son bureau, Mein Kampf et le Coran. Et la mosquée de Munich a été l'un des grands centres de prédication de l'islam radical, a été installée par les nazis"

    On peut aussi relire cet article de Véronique Chemla à propos du documentaire diffusé par Arte et intitulé La croix gammée et le turban, La tentation nazie du grand mufti:

    Bundesarchiv_Bild_146-1987-004-09A,_Amin_al_Husseini_und_Adolf_Hitler"Il s’agit d’une alliance précoce : fin mars 1933, le grand mufti affirme au consul d’Allemagne en Palestine sous mandat britannique que « les musulmans approuvent le nouveau régime. Il souligne la nécessité de combattre l’influence néfaste des juifs dans l’économie et la politique ». Rappelons que le 30 janvier 1933 Adolf Hitler est devenu chancelier d'Allemagne.

    Ses affinités avec le nazisme sont profondes, et non pragmatiques, non motivées par un ennemi commun : « l’ennemi nazi de mon ennemi britannique est mon ami ». Elles sont cimentées par l’antisémitisme : dès avril 1933, le grand mufti demande à l’Allemagne « de ne plus envoyer ses Juifs en Palestine ». Il souhaite « bâtir une alliance durable ». 
    Il déclare :

    Les principes de l’islam et ceux du nazisme présentent de remarquables ressemblances, en particulier dans l’affirmation de la valeur du combat et de la fraternité des armes, dans la prééminence du chef, dans l’idéal de l’ordre".

    Addendum : un lecteur nous transmet ce lien vers une video d'une manifestation anti-israëlienne ayant eu lieu le 16 novembre 2012 à Tunis. On y voit distinctement un drapeau nazi. Il s'agit sans doute d'un militant d'extrême droite infiltré...

    Philippe Carhon

  • Le mot terrible de soulagement 3/7

    Dans un monde où le citoyen consommateur et contribuable moyen passe quelque 2000 heures par an devant un écran de télévision, qu'il ne troque de plus en plus que pour celui d'une tablette ou d'un téléphone le vu semble valoir le vrai. On nous a donc parlé d'un soi-disant accord de Minsk comme on nous a présenté la très véritable guerre entre Kiev et Moscou : sans jamais nous en souligner les enjeux, sans laisser en débattre sérieusement moins encore. Le pouvoir médiatique veille, les politiciens rampent devant ses oukases. Ils se sont dits tous "Charlie", nous devons donc tous être des Charlots. Chose extraordinaire, du reste, la dépendance de ces moyens de désinformation eux-mêmes vient d'être réaffirmée sans pudeur par le CSA de M. Schrameck. Cette insupportable et coûteuse instance étatiste rappelle aux monopolistes dont elle gère et distille le droit d'émettre, la servitude dorée dans laquelle ils ont été installés. Leur liberté apparente et leur fausse concurrence ne sont là que pour servir d'appât et de trompe l'œil. On le leur a rappelé solennellement ce 12 février : ils doivent, quant au fond, dire tous la même chose, leurs différences n'est qu'une mince couche de mauvais chocolat pour faire avaler la même mauvaise pilule. Or à Minsk, comme à Yalta 70 ans plus tôt, il ne s'est concrétisé aucun véritable accord, plutôt un constat de désaccord et la reconnaissance d'un état approximatif de la ligne de front comme base d'une frontière supposée légitime. La "Déclaration sur l'Europe libérée" du 11 février 1945 se basait sur cette phrase terrible concernant l'Europe orientale : la "libération par l'Armée rouge" de pays comme la Pologne "créait une situation politique nouvelle" et ceci allait permettre de donner à l'occupant soviétique, nullement libérateur d'organiser des élections sur la base de l'éviction de tout ce qui pouvait le gêner. Dans des pays où aucune force politique n'avaient collaboré avec l'occupant précédent, on allait pouvoir ainsi baptiser "collaborateurs" les plus authentiques résistants… Bien sûr les conditions de l'accord de Minsk portent sur d'autres ambiguïtés. "Le Monde" recense de la sorte, plusieurs "zones d'ombres", évidemment gravissimes. Beaucoup de choses ont changé en 70 ans, et elles évoluent chaque année. Une seule chose ne change pas c'est l'alternative entre le courage et la lâcheté. Cette dernière option domine. M. Hollande a donc parlé, sans exprimer sans propre restriction mentale, d'un "soulagement" pour l'Europe. En 1938 à propos des accords de Munich, son prédécesseur en socialisme Léon Blum avait parlé lui-même d'un "lâche soulagement". L'épithète était essentiel. Regrettons qu'il soit tombé dans la nouvelle version.

    Conférence du 19 avril "Revisiter Yalta" 
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  • Accord anti-dollar russo-indien

    La Russie et l’Inde sont en train d’examiner les moyens susceptibles de supprimer le dollar des transactions bilatérales.

    Selon un accord conclu en octobre entre la Russie et l’Inde les deux pays sont en train d’examiner la question de l’élimination du dollar de leurs transactions commerciales.

    Pour définir le mécanisme de l’utilisation du rouble russe et de la roupie indien dans leurs transactions et éliminer le dollar, les deux parties sont en train de mener des consultations dans le cadre d’un groupe de travail formé à cet effet, a écrit le quotidien indien Hindu Business Line.

    Actuellement le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’élève à 11 milliards de dollars par an.

    Ce groupe de travail est composé d’autorités gouvernementales, de banques centrales et de banques d’importation et d’exportation de ces deux pays. Jusqu’à présent ce groupe de travail a tenu plusieurs sessions.

    Les deux pays ont l’intention de remplacer le dollar par leur monnaie nationale dans leurs échanges commerciaux bilatéraux et d’augmenter le volume de ces échanges.

    On s’attend à ce que ce groupe de travail prévoit un mécanisme pour 2015 et 2016 pour changer la devise qu’utilisent actuellement la Russie et l’Inde dans leurs transactions.

    Source : Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EukupkElpAHGJAVMLT.shtml

  • Le contraire eut été étonnant

    Nous savons l’erreur colossale de jugement qu’a été la liquidation du régime de Kadhafi voulue par le trio Sarkozy-Juppé-BHL, la  Libye étant devenue un chaos dans lequel prospèrent les milices fondamentalistes islamistes.  Dans une vidéo adressée au  « Peuple de la Croix fidèle à l’Eglise égyptienne ennemie »,  l’Etat Islamique (EI) a diffusé dimanche la décapitation d’une dizaine de coptes égyptiens, au nombre du groupe d’une vingtaine de chrétiens enlevés récemment en Libye. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a  affirmé dans une allocution à la télévision publique que son pays « se réserve le droit de répliquer de la manière et au moment adéquats » à ce massacre, tuerie condamnée également par les théologiens sunnites de l’université Al-Azhar du Caire.  L’Eglise copte orthodoxe s’est dite « confiante » dans la capacité des autorités égyptiennes à mettre la main sur les auteurs de ce «ce crime abominable.» Hier toujours, à Copenhague (Danemark), un délinquant violent multirécidiviste, Omar Hamid El-Hussein,  âgé de 22 ans, en lien avec une bande mafieuse du quartier immigré de Nørrebro, a  été abattu par la police après avoir ouvert le feu sur les forces de l’ordre. Il était sorti de prison il y a deux semaines, relaxé avant la fin de sa peine pour une agression au couteau -la justice danoise est aussi laxiste que celle de Mme  Taubira en France.

     Quelques heures auparavant  ce jeune, né et élevé au Danemark, avait attaqué au fusil-mitrailleur un centre culturel où avait lieu un débat sur l’islamisme et la liberté d’expression.  Le réalisateur Finn Nørgaard, 55 ans qui se trouvait dans l’assistance et a été tué et trois policiers ont été blessés. Puis, passé minuit, Omar Hamid El-Hussein a abattu le dénommé Dan Uzan qui assurait la sécurité à l’extérieur de la grande synagogue de Copenhague où se pressait les dizaines d’invités d’une bar mitzvah . Deux policiers ont également été blessés. Une attaque qui rappelle bien sûr celles que nous avons connues en France début janvier  et dont la cause selon Manuel Valls  réside dans le développement de l’ «islamo-fascisme », terme utilisé pour la première fois au sommet de l’Etat.

     Un fascisme qui  a bon dos, un concept mis à toutes les sauces, un  de ses mots valises qui servent à tout justifier et/ou à  tout amalgamer. C’est  aussi au nom de la lutte contre le fascisme que des extrémistes ont  empêché  la semaine dernière à la liberté d’expression de s’exercer en interdisant le débat auquel devait participer Bruno Gollnisch à l’IEP de Strasbourg !

    En réalité les  fous d’Allah, les paumés aux pulsions sanguinaires,  et autres adeptes d’une lecture littéraliste  du Coran,  n’ont pas besoin de se référer à une idéologie ou à un système politique né en Europe pour justifier leurs violences. Ils s’inscrivent bien au contraire dans une tradition  politico-religieuse propre à un certain islam,  conforme aux agissements passés de certaines sectes mahométanes comme on l’a vu avec la résurgence d’un  courant comme  le takfirisme au début des années 70 ou avec la salafisme dit djihadiste.

     Loin des phrases creuses, péremptoires et toujours un brin emphatiques du  comédien Manuel Valls, les Français ont  vu plus simplement (plus justement) dans cette sanglante équipée danoise non pas le spectre de l’ex instituteur socialiste Mussolini mais plus prosaïquement la marque d’une dérive,  de  l’échec de l‘intégration,et a fortiori de l‘assimilation .  Les profils d’un Mérah, d’un Coulibaly, des Kouachi, d’un El Husssein, celui  de racailles (ré)islamisés, peu ou pas éduqués,  fanatisés, sont  peu ou prou les mêmes…

     En France cette fois, on apprenait  hier que le cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, avait été profané pour le troisième fois depuis 1988,  vraisemblablement dans la nuit de vendredi à samedi. La moitié des 400 tombes ont été «  saccagées, vandalisées, brisées», selon Marc Sené, le maire de Sarre-Union, interrogé sur BFMTV. Une profanation dénoncée par Bernard Cazeneuve (qui s’était envolé pour rendre hommage aux morts de Copenhague),  Manuel Valls, les autorités religieuses, notamment le  grand rabbin de France Haïm Korsia. Le préfet du Bas-Rhin et le procureur de la République de Saverne se sont rendus sur place, tout comme le grand rabbin de Strasbourg, René Gutman, et Philippe Richert, le président de la région Alsace.

     D’une abjection l’autre, le député PS du Bas-Rhin, Philippe Bies, à défaut de  briller pour la qualité de ses travaux ou son courage, s’est servi de ce drame pour attirer l’attention sur sa petite personne  en déclarant sur  Twitter: «C’est sans doute une coïncidence mais le FN a fait près de 41% aux dernières municipales à Sarre-Union».

     Une manière immonde de viser le FN, bien dans l’esprit de l’infâme profanation-manipulation socialiste de Carpentras et plus récemment de  celle du cimetière juif d’Herrlisheim (Bas-Rhin) qui avait conduit en 2003 à l’arrestation très largement médiatisée d’un homme parfaitement innocent mais qui avait le grand tort d’être un militant FN,  Lionel  Lezeau.

     Au mépris le plus absolu de la présomption d’innocence, il avait  été arraché à sa famille, à son métier,  jeté en prison et livré en pâture à l’opinion. Il était  resté quatre mois en prison sans être jugé, ce qui était le maximum légal en l’espèce. Six mois plus tard on découvrait fortuitement les trois coupables présumés, sans aucun rapport ni avec Lezeau ni avec la droite nationale, bien au contraire ! M. Lezeau avait bénéficié en 2007  d’un non-lieu, sans qu’aucun magistrat ne fournisse ni explications ni excuses, privées ou publiques.

     Rappelons plus largement que les édifices et cimetières chrétiens, généralement dans la complète indifférence politico-médiatique,  sont les premiers visés   par les tarés  satanistes et/ ou les extrémistes religieux ou politiques. Comme le notait plus largement Bruno Gollnisch, «en honorant nos morts, en respectant la dernière et intangible demeure, à laquelle ils ont droit, nous nous relions à eux, qu’ils fussent riches ou pauvres, glorieux ou humbles : Dona eis, Domine, requiem sempiternam».

    La remise en cause de ce respect élémentaire des lieux où reposent  les défunts,  qui paraît si évident, que l’on retrouve  dans toutes les civilisation,  en dit long sur la barbarie qui gangréne notre pays.  La vitalité, l’équilibre  d’une société se juge au caractère sacré  qu’elle accorde à la vie, de sa conception à la tombe. « Car un peuple qui n’honore pas ses morts n’a plus d’avenir. D’autres viendront, qui progressivement prendront la place des amnésiques, et ne coloniseront pas que ses cimetières. Car tout se tient ».

     Une colonisation intellectuelle, culturelle, physique orchestrée par le parti de l’étranger contre laquelle  se dresse le FN ce qui  lui vaut le soutien croissant de nos compatriotes. Dans Le Monde, Abel Mestre  commente ainsi le dernier baromètre d’image du FN, réalisé par TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+. M. Mestre parvient cependant à nous expliquer que ce soutien progresse…mais que ledit soutien n’existe  pas vraiment !

     Ainsi, selon cette enquête, « le nombre de personnes interrogées qui estiment que le FN représente un danger pour la démocratie augmente  de quatre points, à 54 %, contre 38 % qui estiment le contraire (– 5 points). (…) Marine Le Pen est plus perçue comme  la représentante d’une extrême droite nationaliste et xénophobe  (47 %, + 4 points) que comme la représentante d’une droite patriote et attachée aux valeurs traditionnelles  (41 %, – 5 points)».

    «Seulement 33 % des personnes interrogées jugent qu’elle   sympathique et chaleureuse  :  (– 7 points). Seuls 34 % (– 3 points) des sondés la trouvent « honnête » et pensent qu’elle inspire confiance, contre 59 % (+ 7 points) qui jugent que de telles expressions s’appliquent mal à la présidente du FN ».

     « (Seuls)  25 % des sondés sont favorables (à la sortie de l’euro),  69 % d’entre (eux) y étant opposés. Cette thématique est loin de faire l’unanimité au sein des sympathisants frontistes : seuls 52 % y sont favorables alors que 43 % y sont opposés ».

     Enfin, « seulement 21 % des sympathisants du Front National souhaitent voir Florian Philippot jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir. Sur l’ensemble des personnes interrogées, seules 7 % croient en lui. Il arrive loin derrière la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen (19 % pour l’ensemble des sondés ; 66 % pour les sympathisants FN) et Marine Le Pen (29 % parmi les personnes interrogées et 95 % chez les frontistes) ».

     Mieux encore selon M. Mestre, si  les Français estiment majoritairement, à 52%  qu’il y a « trop d’immigrés en France » ce chiffre serait en recul de  3 points,  de même que le sentiment « de ne plus se sentir chez soi en France ».

     Un sondage, souligons-le,  qui fait apparaitre des différences sensibles avec celui réalisé par l’Institut CSA pour le CNCDH  rendu public la dernière semaine de janvier, selon lequel  66% (et non 52%..) des Français interrogés estiment  il y « trop d’immigrés en France » et  64%, qu’ils « profitent du système social ».

     Pour autant, cette enquête TNS Sofres  relève que depuis 2011, « l’accession de Marine Le Pen à la présidence du FN , le niveau d’adhésion aux idées du FN ne cesse d’augmenter ». « Aujourd’hui, 33 % des personnes interrogées  adhèrent aux idées du Front National. A l’UMP, 42 % se déclarent en accord avec les idées défendues (par le Front National) », « 50 % des sympathisants UMP  souhaitent des  alliances au cas par cas, au plan local  pour le scrutin de la fin mars (+ 10 points par rapport à 2014). 45 % y sont opposés. Près de la moitié souhaite même un  accord électoral national (entre les deux formations) ».  

     « 58 % des tenants de la droite classique disent adhérer aux constats de Marine Le Pen, sans en partager les solutions. 32 % d’entre eux rejettent constats et solutions frontistes. Enfin, près d’un sympathisant UMP sur deux estime que le FN est un parti capable de participer à un gouvernement ».

     Bref, « les messages de certaines figures de l’UMP, comme Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet, qui appellent à faire barrage au FN en votant socialiste, apparaissent totalement inaudibles au sein d’une partie de la base UMP ».

     Aussi n’est-il pas étonnant qu’un autre sondage publié hier,  Ifop pour le Journal du dimanche indique que 29% des personnes interrogées souhaitent le succès des candidats du FN aux élections départementales de mars prochain, en hausse de neuf points par rapport à l’enquête Ifop réalisé avant les élections municipales de 2014. Le FN confirme ainsi son statut de « premier parti de France»devant  l’attelage UMP-UDI (25%), le PS (22%), EELV et le MoDem  (8% chacun) .

    http://gollnisch.com/2015/02/16/le-contraire-eut-ete-etonnant/

  • L’égérie de la théorie-qui-n'existe-pas promue Chevalier des Arts et Lettres

    Judith Butler a reçu la décoration le 26 janvier, des mains du  Consul général de France à San Francisco, Pauline Carmona, décoration qui récompense " les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde." Extraits du discours de Judith Butler :

    "Malgré les meilleurs et les pires moments, mon nom est associé à un certain trouble provoqué par les études de genre, en France du moins, il m’est donc agréable de voir que mes hôtes ce soir ne se préoccupent pas outre mesure de ce trouble. Ou peut-être cherchent-ils à souligner le mérite dans un certain type de trouble.[...]

    "Ce soir, j’accepte cet honneur au nom d’une demande d’ouverture d’esprit; et de la valeur de l’ouverture d’esprit dans une vie publique; et pour toutes celles et tous ceux qui recherchent à vivre et respirer plus facilement, sans peur et sans honte; et pour la capacité formidable d’affirmer et de s’affirmer ".

    Judith Butler se voit comme le "Chevalier du genre". Tout un programme.

    Marie Bethanie

  • "Vous nous avez vus en Syrie, maintenant nous sommes au sud de Rome"

    Le flux des migrants en provenance des côtes lybiennes a considérablement augmenté ces derniers temps. Rien que pour la journée d'hier, dimanche, plus de 2000 migrants ont été secourus dans le canal de Sicile. Les passeurs sont désormais armés et menacent les garde-côtes italiens afin de récupérer les bateaux qui ont servi au passage des migrants.

    "Ce matin, tous les quotidiens italiens publient en Une les menaces contre l’Italie attribuées à un groupe s’identifiant comme « l’État islamique de la province de Tripoli ». « Vous nous avez vus en Syrie, maintenant nous sommes au sud de Rome ». De fait, l’Italie se sent désormais directement menacée.

    Ce qui est on ne peut plus concret, c’est le nouveau tournant pris par les passeurs. Hier, quatre hommes, à bord d’une vedette rapide et armés de fusils d'assaut, ont menacé des gardes-côtes italiens, qui secouraient au large de la Libye une embarcation remplie de migrants, pour que ceux-ci abandonnent le bateau et afin de pouvoir le reprendre vide, pour l’utiliser à nouveau."[...]

    Très inquiète de la tournure que prennent les évènements, l'Italie dénonce le risque d'un califat islamique aux portes de la Syrie (la Lybie, ancienne colonie italienne, n'est qu'à 350 km environ des côtes italiennes).  Le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, souhaite se poser la question de reprendre une action si aucune médiation diplomatique ne peut être trouvée avec les belligérants, de concert avec les Nations unies. L’Italie se dit prête à prendre la tête d’une coalition internationale pour bloquer l’avancée des milices proches de l’organisation Etat islamique et plus de 5 000 soldats italiens pourraient être envoyés en Libye. Cela devient réellement urgent, d'après le ministre de la défense, Roberta Pinotti.

    L'ambassade d'Italie à Tripoli a suspendu hier ses activités en raison de l'aggravation des conditions de sécurité, et le personnel diplomatique a été rapatrié à titre provisoire, ainsi qu'une partie des ressortissants italiens vivant en Lybie.

    Qui peut dire combien de djihadistes se cachent parmi les migrants qui déferlent en flot continu sur les côtes italiennes ? Les Nations unies vont-elles enfin prendre en compte le problème italien, qui est celui de toute l'Europe ? S'ils sont au sud de Rome, ce qui est une réalité, il serait peut-être temps de s'en émouvoir.

    Marie Bethanie http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Jean-Claude Michéa : « Si l’on pense sans peur, on ne peut être politiquement orthodoxe »

    Entretien avec Jean-Claude Michéa qui occupe une place à part dans la pensée critique contemporaine: le philosophe montpelliérain s’est fait connaître en réhabilitant le socialisme populaire, anticapitaliste et anti-autoritaire d’Orwell, se tient loin des médias, loue les vertus du football, affectionne le populisme, tance l’Université et éreinte à l’envi les intellectuels de la gauche plus ou moins radicale.

    Rixes et noms d’oiseaux : LordonCorcuffHalimiBoltanskiFassin, Garo et Amselle (rien moins) ont ferraillé contre celui, désormais proche des mouvements décroissants, qu’ils accusent de ravitailler la droite réactionnaire. Michéa semble s’en moquer éperdument, amusé, peut-être, à l’idée de scandaliser ceux qu’il assimile à la gauche « bohème » et « petite-bourgeoise » autant qu’à l’extrême gauche « culturelle ».

    Le penseur prise les phrases aux allures de piques: il arrive que l’on se perde en chemin mais son œuvre a le mérite de saler les plaies d’une gauche qui, trop souvent, a rompu les ponts avec les classes populaires.

    Vous venez du PCF et possédez, à la base, une formation marxiste. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ces « frères ennemis », pour reprendre la formule de Guérin, que sont Bakounine, Proudhon, Rocker, Camus, Durruti, Voline, Goodman, Louise Michel, Albert Thierry, Chomsky, Landauer, James C. Scott ou Graeber, que vous ne cessez de citer au fil de vos textes ?

    Bien des problèmes rencontrés par le mouvement anticapitaliste moderne tiennent au fait que le terme de « socialisme » recouvre, depuis l’origine, deux choses qu’il serait temps de réapprendre à distinguer.

    Il s’applique aussi bien, en effet, à la critique radicale du nouvel ordre capitaliste issu des effets croisés de la révolution industrielle et du libéralisme des Lumières qu’aux innombrables descriptions positives de la société sans classe qui était censée succéder à cet ordre, qu’il s’agisse du Voyage en Icarie de Cabet, du nouveau monde sociétaire de Charles Fourier ou de la Critique du programme de Gotha de Karl Marx.

    Or il s’agit là de deux moments philosophiquement distincts. On peut très bien, par exemple, accepter l’essentiel de la critique marxiste de la dynamique du capital (la loi de la valeur, le fétichisme de la marchandise, la baisse tendancielle du taux de profit, le développement du capital fictif etc.) sans pour autant souscrire – à l’instar d’un Lénine ou d’un Kautsky – à l’idéal d’une société reposant sur le seul principe de la grande industrie « socialisée » et, par conséquent, sur l’appel au développement illimité des « forces productives » et à la gestion centralisée de la vie collective (pour ne rien dire des différentes mythologies de l’« homme nouveau » – ou artificiellement reconstruit – qu’appelle logiquement cette vision « progressiste »).

    C’est donc l’échec, rétrospectivement inévitable, du modèle « soviétique » (modèle qui supposait de surcroît – comme l’école de la Wertkritik l’a bien montré – l’occultation systématique de certains des aspects les plus radicaux de la critique de Marx) qui m’a graduellement conduit à redécouvrir les textes de l’autre tradition du mouvement socialiste originel, disons celle du socialisme coopératif et antiautoritaire, tradition que l’hégémonie intellectuelle du léninisme avait longtemps contribué à discréditer comme « petite-bourgeoise » et « réactionnaire ».

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