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  • « Abdallah », « Mussolini » et « l’avant-garde » : retour de flamme

    Bruno Gollnisch l’a souvent dit, la diabolisation du FN par le microcosme n’est pas, n’a jamais été  de notre fait. Respectueux  de la légalité républicaine et du jeu démocratique, le Mouvement national dénonce notamment la politique d’immigration de l’RPS mais les adhérents frontistes ne se sont jamais attaqués aux immigrés, ni aux  réunions de  nos  adversaires;  ils  n’ont  jamais brûlé vif des enfants, poignardé  des participants à la gay pride, ou décapité quiconque. Le  nationalisme pacifique et raisonné du FN  n’a jamais été mû par la haine de l’autre, de l’étranger mais  par la volonté de sauvegarder nos valeurs civilisationnelles, une  certaine idée de la France.   Et si ladite diabolisation des patriotes  est  bien  moins efficace aujourd’hui qu’hier,  cela découle largement de la prise de conscience croissante de nos compatriotes, à la lumière de leur vie quotidienne,  des mensonges des partis du Système et  de leurs compagnons de route, de leur incapacité à  sortir la France de l’ornière, de leur déni  idéologique du réel. Ce qui par contraste a rendu audible, perceptible la légitimité, le bien fondé,  la véracité des avertissements et du programme défendu par l’opposition  nationale et Marine ces dernières années.  

    Mais Bruno Gollnisch l’a affirmé pareillement,  tant que le FN continuera de défendre notre identité, notre souveraineté, la civilisation helléno-chrétienne, une vision géopolitique de « troisième voie », et  s’opposera frontalement aux forces obscures du mondialisme, il sera par définition toujours l’ennemi à abattre pour le  microcosme et ses relais d’influence qui détiennent les manettes du pouvoir.

    Bref,   la dédiabolisation du FN aura toujours ses limites, que ce soit   au sein  d’une frange plus ou moins conséquente de notre peuple qui  reste, restera soumis, par choix, passivité, conditionnement,  abrutissement audiovisuel,  fainéantise intellectuelle à la propagande orwellienne,  antinationale , mais aussi et surtout au sein de la Caste politico-médiatique.

    L’actualité toute récente nous en offre quelques exemples assez emblématiques. Les médias se sont ainsi fait largement l’écho de la citation à comparaître mercredi du maire FN de  Beaucaire (Gard), Julien Sanchez,  par des commerçants musulmans. Ces derniers, dont l’argumentation a été très complaisamment reprise dans la presse, jugent  « discriminatoires » deux arrêtés municipaux destinés à fermer les magasins dans certains quartiers de la ville pendant la nuit.

    Abdallah Zekri, président d’un fantomatique « Observatoire national contre l’islamophobie » au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex adhérent de l’UMP, partisan d’ajouter deux jours fériés musulmans à notre calendrier français, a estimé que « ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d’origine maghrébine de confession musulmane ». Pourquoi ? Et bien dit-il,  parce que  la « période visée par les arrêtés » (jusqu’au 31 octobre), « couvre la période du ramadan, et plus généralement la période estivale, qui représente l’activité commerciale la plus importante pour les commerçants visés. Les mesures prises par ce maire visent à asphyxier l’activité économique de ces commerçants, en raison de leur appartenance à la religion musulmane»!

    Paranoïa ? Volonté de se faire de la pub à moindre frais ? De créer des tensions ?   Incompréhension ? Méconnaissance de la situation locale ? Il est loisible de s’interroger sur les raisons de  cette montée au créneau de M. Zekri car la très grande majorité des  habitants de Beaucaire approuvent  cette décision municipale frappée au coin  du bon sens et du pragmatisme. Comme l’a précisé Julien Sanchez, il n’est pas nécessaire  de chercher la petite bête (immonde), la pulsion discriminatoire comme ressort inavouable des  arrêtés en question. Ils ont été  pris à la demande des riverains des quartiers concernés  qui l’ont alerté. Ils visent  ainsi plus prosaïquement «  à garantir la tranquillité des habitants en termes de bruit ou d’alcool. »

    De manière plus répugnante, et plus bêtement pathétique, Steeve Briois, a été lui aussi attaqué ces derniers jours en sa qualité de maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), à l’occasion de l’inauguration de l’animation estivale -piscine et  jeux aquatiques-   organisée par la ville.

    Le crime de Steeve ? A l’évidence pour l’opposition antifrontiste le soutien populaire dont  il bénéficie au regard de sa gestion de la ville et le  fait que  cette dernière initiative festive ait été très bien accueillie. Sur son compte facebook le maire FN a ainsi posté des photos  dont quelques-unes  le  montre  en train de se baigner  au milieu de ses administrés  ou  de glisser sur un toboggan.

    Le secrétaire fédéral adjoint du Parti socialiste et  conseiller municipal d’opposition Stéphane Filipovitch a tout simplement « pété les plombs » en découvrant ses images. Il  a écrit sur son blogue le 25 juillet, avant d’être repris dans la presse,   que «  ce type de propagande populiste a connu des précédents dans l’histoire » (…).  « Etre prêt à tout, se déshabiller pour s’attirer les faveurs, cela porte un nom… Et au-delà du fait que cette présence d’un homme photographié dans l’eau avec des mineurs est déjà très limite, (…) je crois que nous devons collectivement nous élever contre ce dévoiement de la fonction d’élu. »

    Last but not least,  il ajoute encore :   « Faire corps avec son peuple fut et reste le projet de nombres de dirigeants qui, à un moment ou un autre, ont besoin de détourner l’attention du peuple. Mussolini, maître dans l’art de la mise en scène, savait ce qu’il faisait lorsqu’il se prêtait à ce jeu. »

    Un tel concentré d’insinuations perverses et de raccourcis débiles (dans  tous les sens du terme) en dit assez long sur le désarroi,  la nécrose intellectuelle qui frappent la boutique socialiste. Et sur cette sourde pulsion totalitaire qui est constitutive de l’Adn  de la  gauche française,  qui ne demande souvent qu’à se révéler, consistant à ôter toute dignité à son adversaire et/ou à le qualifier de monstre, de malade.

    A ce petit jeu là nous pourrions nous aussi noter qu’au physique M. Filipovitch et son crâne rasé est  plus proche  de l’ex instituteur socialiste devenu Duce -pour le reste il a  certes infiniment  moins  de talent  d’expression que ce dernier -,  que les rares  sans-culottes qui gravitent encore dans les réunions du PS.

    Pour être tout à fait honnête, ajoutons que ce petit cadre  socialiste ne  fait que régurgiter au  niveau local, la tonalité des discours « antifascistes »  tout aussi aberrants, emphatiques  et stupides d’un Manuel Valls ou d’une Christiane Taubira. François Mitterrand n’en fini pas de se retourner dans sa tombe…

    Enfin, L’Obs a lui aussi pondu aujourd’hui  un papier, sous la plume de Denis Demonpion, qui vaut lui  aussi son pesant de cacahuètes progressistes.

    Il est consacré  à l’entrepreneur Charles Beigbeder, frère de l’écrivain  Frédéric Beigbeder,  un  «catholique d’origine béarnaise »,  «candidat à la présidence du Mouvement des entreprises de France (Medef) en 2005 », «membre du conseil exécutif sous la présidence de Laurence Parisot (2005-2013) ». C’est aussi un  ancien secrétaire national de l’UMP «  avant d’en claquer la porte », qui fut candidat lors des dernières élections municipales à Paris sous ses propres couleurs, « sous l’étiquette Paris libéré, contre la candidate officielle de l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet. »

    Or,  croit savoir L’Obs,  Charles Beigbeder  vient de « (déclarer au Scan du Figaro) sa flamme au Front National: Je n’hésiterais pas une seconde et n’aurais aucun état d’âme à soutenir le FN, lors de l’élection présidentielle de 2017 ».

    « Ces déclarations fracassantes (…) tombent alors que Le Point révélait dans une récente édition qu’il  avait déjeuné le 20 mai avec la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen, envisageant la création d’un réseau participatif d’action politique, L’avant-garde. »

    « Une structure » ajoute sans rire  l’auteur de l’article, «dont l‘appellation rappelle clairement les mouvements extrémistes de droite des années 1930. » Ah bon ? L’heure est grave !

    La prise de position  de Charles Beigbeder   a « provoqué la stupéfaction au sein de l’organisation patronale (le Medef, NDLR) » est-il précisé,  un responsable du Medef s’empressant d’ajouter que le traître n’est bien évidemment  pas « un grand patron » (sic)  et que la contagion frontiste au Medef devrait être  limitée. Sur ce dernier point, on veut bien le croire…

    Mais déjà  le factieux aurait montré le bout de son museau puisqu’«en mars 2015, il s’était allié avec l’ancien ministre Charles Millon, qui dans le passé n’avait pas hésité, lui aussi, à s’allier au Front National (en l’occurrence en Rhône-Alpes en 1998  sous la pression de Bruno Gollnisch, NDLR) , pour fonder une boîte à idées libérale-conservatrice Phénix. Le collectif comprend également la responsable de la Marche pour la Vie, Julie Graziani, et l’ex-responsable de la Manif pour tous, Anne Lorne. L’objectif affiché consiste à proposer un programme politique au candidat de la droite à l’élection présidentielle ».

    « Dans Un roman français, Frédéric Beigbeder qualifiait son frère d’homme parfait (…). Une connaissance des deux hommes notait : Entre les deux frères, ça va être épouvantable.» Quelque chose nous dit pourtant  que Frédéric en a vu d’autres,…

    « Le  même (homme)  ajoutait que l’objectif de Charles Beigbeder, un homme aux convictions plutôt équilibrées, était peut-être capable de faire évoluer le FN vers une droite modérée. A moins que l’inverse ne se produise ».

    Petite question  toute simple  en effet : quel serait l’intérêt de faire évoluer le FN vers une droite modérée ? La place est déjà  prise… et  on constate  les résultats.

    Finalement, Charles Beigbeder a choisi quelques heures plus tard  de revenir sur sa déclaration, prétendant avoir été mal compris et qu’il restait fidèle à sa famille politique, «la droite» (laquelle?).  « Je n’ai jamais prétendu, a-t-il précisé,  comme cela m’est prêté, que je serais amené à soutenir sa candidate (Marine Le Pen, NDLR) en 2017. J’ai simplement affirmé que je n’hésiterais pas une seconde à soutenir celui ou celle qui reprendrait mes propositions, quelle que soit son étiquette partisane. » Et « ce n’est pas le cas du programme du FN, loin de là, je tiens à être clair sur ce point ».  Une marche arrière toute à mettre sur le compte là aussi d’une diabolisation toujours efficace au sein des élites?

    http://gollnisch.com/2015/07/31/abdallah-mussolini-et-lavant-garde-retour-de-flamme/

  • Le Renouveau Français : Précision pour les personnes qui hésitent à venir à l’UDT

    Vous ne connaissez personne ? Ce n’est pas une raison pour ne pas venir à l’Université d’été nationaliste ! Au contraire ! 1° L’ambiance y est chaleureuse et chacun est rapidement à l’aise, avec des organisateurs efficaces et sympathiques. 2° C’est le bon endroit pour découvrir des camarades, nouer des contacts voire se faire des amis !
    Informations et inscriptions ici

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    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EuFlyFlFkVtvxwTzFw.shtml

  • Le Français de souche, prié de disparaître…et de la fermer

    Evoquant l’affligeante « affaire Vincent Lambert » -voir sur ce blogue ce qu’en a dit ces derniers mois  Bruno Gollnisch-, en l’espèce ici  la décision du CHU de Reims de le maintenir en vie, Laurent Joffrin,  le co-patron de la rédaction de Libération, a estimé dans un éditorial publié le 23 juillet qu’elle était révélatrice d’une « menace intégriste ». «La pression exercée par des catholiques radicaux sur les médecins du jeune tétraplégique piétine la laïcité » a-t-il écrit. « On est prompt à brandir la laïcité pour dénoncer certaines pratiques extrêmes de l’islam (et souvent, en fait, pour mettre en cause l’islam dans son ensemble). Voilà un cas où l’intégrisme d’origine chrétienne a réussi, par une forme de terrorisme verbal, à piétiner les principes laïcs. Cette atteinte à la République mérite, pour le moins, une égale dénonciation». Pauvre M. Joffrin en pleine confusion mentale! Et en fait de terrorisme verbal, il s’agit de noter que maître Jérôme Triomphe, talentueux et opiniâtre défenseur des parents de Vincent Lambert –il fut  aussi celui tout aussi pugnace  d’Anne Sophie Leclère,  attaquée devant la justice par les  complices de  Mme Taubira-,   a reçu lui aussi  des menaces de mort. Mais « cela ne suffit pas à (l)’impressionner », a-t-il déclaré pour sa part.  

    Si Laurent Joffrin, employé-journaliste du  quotidien détenu par Patrick Drahi,  fait mine ( ?) de s’inquiéter de la «  menace » catholique sur la France, il ne s’offusque pas du passage à la trappe, de plus en plus récurrent sur les chaînes du service public,  de la mention  des saints et des saintes à la fin des bulletins météo,  lors de la présentation de l’éphéméride du lendemain. Une entreprise doucereuse, une  de plus,  de déculturation  au nom du principe du  vivre-ensemble d’esprit laïcard  cher au cœur de la gauche bien-pensante.

    Il est vrai que  la Caste politico-médiatique cache peu ou mal sa volonté de faire du passé  table rase.  Comme l’affirmait le ministre de l’Intérieur (et des cultes) Bernard Cazeneuve le 5 août de l’année dernière sur RTL: « évoquer les racines chrétiennes de la France, c’est faire une relecture un peu frelatée qui a rendu la France une peu nauséeuse. »

    En fait de nausée, c’est celle que cette majorité gouvernementale donne aux Français qui est une incontestable réalité, notamment par la poursuite d’une immigration de peuplement qui, M. Cazeneuve ne nous contredira pas,  entend définitivement  couper notre pays de ses racines.

    Ainsi, la loi sur l’accueil des étrangers qui  été votée la semaine dernière aggrave encore le laxisme dont a fait preuve dans ce domaine la précédente majorité sarkozyste. A titre d’exemple, le  champ du regroupement familial a encore été  étendu puisque M. Cazeneuve a exigé qu’un enfant étranger résidant et scolarisé en France depuis l’âge de six ans, dont le frère est Français, devienne automatiquement Français, sans  attendre l’âge de seize ans et en faire la demande comme cela était le cas auparavant.

    Dans le même ordre d’idée, jusqu’alors pour se faire hospitaliser en France il fallait obligatoirement que  le traitement curatif  de la maladie en cause n’existe pas dans le pays d’origine. Or, alors que notre  système  de santé   est  déjà très  affecté  par  l’immigration-invasion,  un amendement a été  adopté selon lequel on pourra se faire soigner en France même si le traitement existe mais que les soins n’y sont pas effectivement prodigués.

    De la même façon,  les immigrés  non Européens  auront accès à  de nouveaux avantages comme  un titre de séjour de deux à quatre ans ouvrant automatiquement la voie à une carte de résident de dix ans…qui permettra  l’obtention  quasi mécanique   de  la naturalisation française.

    Pendant ce temps,  les persécutions contre ceux  qui préviennent nos compatriotes des dangers de cette politique de substitution de population ne se démentent pas. Lundi, Pierre Sautarel,  l’un des responsables  du site fdesouche,  a été perquisitionné à son domicile et son  ordinateur a été saisi  à la suite d’une plainte du milliardaire rose Pierre Berger,  militant communautaire et  soutien  financier bien connu  du lobby immigrationniste.

    Le Figaro précise que « (M. Sautarel)  serait accusé par l’homme d’affaires Pierre Berger d’avoir relayé un article jugé diffamatoire du site antisioniste Panamza », qui   ne traitait pas du tropisme cosmopolite de M. Berger sous l’angle de son obsession migratoire,   mais relayait rumeurs et accusations supposées de pédophilie   qui ont touché également Jack Lang et Frédéric Mitterrand.

    « Sur les profils Twitter de plusieurs cadres» du FN comme Stéphane Ravier,  «est apparu  mardi le célèbre logo Je suis Charlie détourné en Je suis fdesouche».  Comme le précise le maire FN de Beaucaire Julien Sanchez rapporte ce quotidien , « nous avions un logo Je Suis Charlie sur la mairie de Beaucaire en janvier, et nous défendons toujours la liberté d’informer. Les animateurs de fdesouche ne sont pas journalistes mais leur travail de revue de presse rencontre une audience importante. Ce site est persécuté car il dérange, les méthodes employées contre son animateur semblent disproportionnées. »

    Quant à la position de Bruno Gollnisch lequel,  comme d’autres frontistes,  a parfois été critiqué   sur fdesouche.com   et pas toujours épargné par des commentaires désobligeants,  sa cohérence est bien connue.  Elle lui commande d’apporter son soutien au persécuté Sautarel et de dénoncer ses persécuteurs.

    Bruno l’affirmait il y a déjà quelques années sur ce blogue : « Je ne suis pas de ceux qui se réjouissent quand un  média d’opinion met la clé sous la porte, même quand les opinions en question ne sont pas les miennes ». « Je suis par principe totalement opposé à toute censure  visant à réprimer, sur internet ou ailleurs,  la libre expression des idées et des opinions. A fortiori  quand celles-ci sont exprimées sans provocations et  excès inutiles. Le site fdesouche permet  à nos compatriotes de prendre conscience des mensonges de l’idéologie dominante,  des dérives gravissimes qu’entraînent l’immigration de peuplement et le communautarisme. »  Cela suffit   largement  pour être dans le collimateur des inquisiteurs  de la religion mondialiste.

    http://gollnisch.com/2015/07/29/le-francais-de-souche-prie-de-disparaitreet-de-la-fermer/

  • Messieurs les Anglais, légiférez les premiers !

    Xavier Bertrand, ancien ministre du travail (LR), estime que les exigences formulées par la Grande Bretagne de renforcer le dispositif pour empêcher les migrants de passer en Angleterre ne sera pas suffisant tant qu'une certaine forme de travail illégal y sera rémunérée et y attirera les migrants.

    "«S'il y a autant de migrants à Calais, ce n'est pas parce qu'ils veulent y vivre: ils viennent pour passer en Angleterre». «Les Anglais doivent changer leurs règles sur le travail des migrantsparce qu'en Angleterre, même si, en théorie, il faut certains papiers, la réalité est qu'il est possible d'y travailler sans papiers. Beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs-là moins cher», explique le député LR."

    Le maire de Calais, Natacha Bouchart, pense elle aussi que la solution ne réside pas dans la construction de barrières et que l'Angleterre doit prendre sa part de responsabilités. Elle et Xavier Bertrand veulent un sommet franco-britannique sur le sujet, alors qu'Henri Guaino doute de l'utilité de ces propositions, car «L'Angleterre est une île, c'est beaucoup plus facile pour elle de défendre ses frontières».

    Marie Bethanie

  • Les temps sont proches, la renaissance de la France approche

    Le revirement de l'opinion est perceptible comme il y a quarante ans. La néo-mitterrandie délabrée, confite dans ses dogmes de plus en plus utopistes et funestes, se raidit et sa crispation accentuera sa chute.

     

    Au détour d’un article, j’apprends qu’Élisabeth Lévy a été gentiment écartée de l’émission quotidienne « On refait le monde » du sieur Fogiel sur les ondes RTL. J’aimais bien écouter Élisabeth du temps où cette émission était encore presque supportable.

    Depuis, mon médecin (il se reconnaîtra, c’est un lecteur assidu de Boulevard Voltaire ; bonjour, docteur !) m’a formellement interdit l’écoute de la propagande des « Ruquiel », Fogier », « Poujade » et autres « Apathique ». C’est mauvais pour mon intestin, je passe le conseil à tous nos chers lecteurs.

    Je n’aurai donc pas le plaisir d’écouter ces débats passionnés et passionnants entre des représentants équitablement répartis de tout l’échiquier politique français, du centre gauche à l’extrême gauche en passant par les diverses nuances de la gauche.

    Peut-être même y entendra-t-on, une fois par mois, un juppéiste tout tremblant et éperdu de reconnaissance de pouvoir s’exprimer pendant trois ou quatre minutes.

    Mais, voyez-vous, mes amis, dans tout cela je sens de l’espoir, même au cœur d’un été plutôt inquiétant, voire sinistre.

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  • La presse de gauche a trouvé son nouvel anathème

    Après les accusations en racisme, en antisémitisme, en homophobie, la presse de gauche a trouvé son nouvel anathème pour tétaniser l'adversaire : faire son procès en terrorisme. Libé et Le Monde nous ont donc appris récemment que le terrorisme catholique menaçait la République, et voilà à présent les Inrocks alarmistes :

    InrocksL'entretien ne parle à aucun moment de la Manif pour tous, sans doute parce qu'il était impossible d'étayer...

    Louise Tudy

  • Aux sources du capitalisme indien

    Aujourd’hui la 10e puissance mondiale en termes de valeur nominale du PIB, l’Inde reste largement absente des travaux comparatifs sur les variétés du capitalisme contemporain. L’historien de l’économie Claude Markovits revient ici sur le rôle du colonialisme, de la diaspora ou encore de la caste sur l’évolution de l’industrie et du capitalisme en Inde.

    Quel a été l’impact de la période coloniale britannique sur le développement de l’industrie et l’expansion du capitalisme après l’indépendance ?

    Claude Markovits: C’est une idée fort répandue en Inde que l’héritage de la période coloniale a pesé lourd sur le développement industriel et l’expansion du capitalisme après l’indépendance. Mais, quand on cherche à définir plus précisément les aspects négatifs de l’héritage colonial, on se heurte à certaines difficultés.

    La vulgate nationaliste indienne associe la période coloniale à un processus de «désindustrialisation », qui renvoie surtout au déclin de certaines productions artisanales, en particulier dans le textile. Cette question a fait l’objet de nombreux débats dans les années 1980, mais la notion de désindustrialisation a été contestée plus récemment par Tirthankar Roy (Roy, Traditional Industry in the Economy of Colonial India, Cambridge UP, 1999), qui a souligné la résilience de certains secteurs artisanaux.

    Par ailleurs une assez puissante industrie moderne s’est développée en Inde à partir du milieu du XIXe siècle, d’abord dans le textile, puis dans d’autres branches (sidérurgie avec les usines Tata inaugurées en 1911, cimenteries, sucreries). Bien que les capitaux britanniques aient joué un rôle dominant dans certains secteurs comme l’industrie du jute, c’est le capital indien qui a été le moteur principal de ce processus de développement industriel colonial, et la période 1860-1947 a vu la naissance d’un certain nombre de grands groupes capitalistes, dont les deux plus connus sont Tata et Birla.

    Capitalisme et domination coloniale

    À l’indépendance donc l’Inde était le seul parmi les pays coloniaux à disposer d’une certaine infrastructure industrielle et d’une classe d’entrepreneurs déjà ancienne.

    Cependant cette avance apparente masquait des déséquilibres profonds, dont le poids allait se faire sentir de façon durable. L’Inde restait un pays agraire, et l’archaïsme des structures agraires mises en place pendant la période coloniale constituait un formidable obstacle au développement d’une économie moderne.

    L’industrie, après des débuts difficiles, s’était largement édifiée à partir de 1918 à l’abri de barrières douanières, et était donc peu compétitive au niveau international. Par ailleurs la plupart des branches avaient une structure fortement oligopolistique, qui faisait obstacle à l’entrée de nouveaux venus.

    Enfin le secteur industriel était largement aux mains de firmes qui opéraient selon une logique plus financière qu’industrielle, et le secteur bancaire, pour sa part, encore dominé par des intérêts étrangers, n’était pas du tout orienté vers le soutien à l’industrie. Donc la nature même du secteur capitaliste privé qui s’était édifié pendant la période coloniale le rendait peu à même d’enclencher un processus de développement rapide.

    D’où la nécessité d’une intervention importante de l’État dans l’économie, à laquelle la plupart des capitalistes eux-mêmes s’étaient ralliés, comme en témoigne le « plan de Bombay » (voir ci-dessous) publié par les plus grands d’entre eux en 1944, qui se prononçait pour un modèle d’économie mixte.

    Dans quelle mesure les institutions, réseaux et structures du capitalisme indien ont-ils été forgés par le contact prolongé avec le modèle britannique ?

    Claude Markovits : La réponse à cette question ne peut être que nuancée. L’Inde pré-coloniale avait une forte tradition marchande, et se caractérisait par l’existence pluriséculaire de puissants réseaux commerciaux et financiers dont les ramifications s’étendaient d’ailleurs bien au-delà du sous-continent, allant des côtes de l’Afrique orientale jusqu’au détroit de Malacca, sans parler d’une pénétration jusqu’au fin fond de l’Asie Centrale.

    Ces réseaux utilisaient un instrument de crédit, le hundi, sorte de lettre de change, qui permettait la circulation de fonds sur de très grandes distances, et ils étaient au fait des techniques financières les plus avancées comme la comptabilité en partie double. Cependant on remarquait dans cet univers l’absence d’une lex mercatoria comparable à celle qui s’était développée en Europe.

    Dans la mesure où les transactions ponctuelles (« spot transactions ») prédominaient, une législation réglementant les contrats ne paraissait pas nécessaire, et les disputes se réglaient en général dans le cadre de guildes fortement auto-régulées.

    Dans ce domaine, la principale innovation coloniale fut l’introduction graduelle du droit commercial britannique, en particulier les lois sur les sociétés par actions (« joint-stock companies »). Cependant elle eut des aspects pervers, car le capitalisme indien resta familial, et l’existence d’une entité juridique appelée la « Hindu joint family », qui bénéficiait d’une forte protection légale permettait en fait aux capitalistes, qui étaient en grande majorité Hindous, de s’émanciper largement des stipulations du droit commercial en matière de transmission d’héritage, de faillite, etc.

    Donc on vit se mettre en place un système hybride dans lequel des firmes familiales purent profiter des innovations institutionnelles introduites par les Britanniques, sans avoir à se soumettre aux obligations de transparence induites par la législation sur les sociétés.

    Par ailleurs la sphère financière fut réglementée dans le but de limiter l’importance des instruments financiers comme les hundi et de favoriser le développement d’un système bancaire moderne. Ce ne fut qu’un demi-succès, et le système financier « informel », connu maintenant en général sous le terme de hawala, demeure important en Inde, en particulier pour le financement des petites et moyennes entreprises, et pour le transfert des fonds des émigrés de l’étranger vers l’Inde.

    Cependant, certaines institutions introduites par les Britanniques ont eu une influence durable sur la structure du capitalisme indien. Je pense en particulier à la « managing agency », un système de gestion qui permettait à quelques individus de gérer de nombreuses sociétés sans posséder nécessairement la majorité du capital, par le biais d’un contrat de gestion qui leur donnait de facto le contrôle de l’entreprise en les dispensant de demander l’avis des actionnaires.

    Créé au départ en raison du déséquilibre entre le petit nombre de managers britanniques compétents présents en Inde, et le grand nombre de sociétés à gérer, ce système fit l’objet d’une appropriation par les capitalistes indiens, qui l’utilisèrent en particulier pour la gestion des usines textiles à Bombay. Il donna lieu à de nombreux abus, les managers recevant en général une rémunération fixe, indépendante de la performance, ce qui favorisait des formes d’ « asset-stripping », mais il ne fut aboli qu’en 1970.

    Combiné avec la « joint Hindu family », il favorisa une concentration du capital entre les mains d’opérateurs qui n’étaient pas nécessairement les plus compétents, et pour qui la prospérité des actionnaires était souvent le dernier des soucis. Donc, plutôt que de l’influence d’un « modèle » britannique importé de la métropole, il faudrait parler d’une hybridation entre des formes de capitalisme indigène et des institutions de type britannique adaptées au climat indien des affaires.

    Peut-on parler d’un « capitalisme nehruvien » et quelles en seraient les caractéristiques ?

    L’expression paraît presque un oxymore, dans la mesure où l’on associe plutôt généralement la figure de Jawaharlal Nehru, premier ministre de l’Inde de 1947 à sa mort en 1964, au développement du « socialisme à l’indienne », qui devint à partir de 1955 la doctrine officielle du Parti du Congrès.

    Cependant elle n’est pas dépourvue de pertinence, et un auteur comme Charles Bettelheim, dans l’Inde indépendante (Paris, Armand Colin, 1962) n’est pas loin de la reprendre à son compte. Bettelheim insistait en effet sur le fait que, malgré l’adhésion formelle du Congrès à une forme de socialisme, l’Inde était clairement un pays capitaliste.

    Le capitalisme indien dans l’Inde indépendante

    Le capitalisme de l’ère Nehru présentait cependant certaines spécificités par rapport d’une part au capitalisme de l’ère coloniale qui le précédait et d’autre part par rapport aux formes de capitalisme plus libéral qui se développèrent en Inde à partir du début des années 1980.

    C’était un capitalisme dans lequel l’État jouait un rôle important, mais en conjonction étroite avec un secteur privé resté puissant. Les origines de ce système original remontent à 1938 quand le parti du Congrès a créé un National Planning Committee dans le but de coordonner les politiques économiques des différents gouvernements provinciaux qu’il contrôlait depuis les élections de 1937 (tenues dans le cadre d’une nouvelle constitution coloniale introduite en 1935), et de jeter les bases d’une planification de l’économie d’une future Inde indépendante.

    Au sein de ce comité, des dirigeants nationalistes, en particulier Nehru, se retrouvaient avec des représentants des principaux groupes capitalistes indiens. Le comité suspendit ses travaux à la fin de 1939 quand les gouvernements congressistes provinciaux démissionnèrent, mais les principaux capitalistes publièrent en 1944 une esquisse de plan, connu sous le nom de « Bombay Plan », qui servit en fait de projet (« blueprint ») pour l’élaboration du premier plan quinquennal indien (1951-55).

    Ce plan, aux objectifs de croissance relativement modestes, prévoyait une étroite collaboration entre secteur public et secteur privé, en particulier dans le secteur industriel. Il optait pour une forme de « planification indicative » à la française plutôt qu’une « planification impérative » à la soviétique. Il définissait quelques objectifs généraux en termes de croissance (qui ne furent d’ailleurs pas atteints), mais ne cherchait pas à orienter plus décisivement l’action des agents économiques.

    Une étape décisive dans l’histoire de la planification indienne fut l’adoption du second plan (1956-60), dont l’inspirateur fut le Professeur P. C. Mahalanobis, directeur de l’Indian Statistical Institute. Cependant, comme Bettelheim le montre dans son livre, la première version (« draft ») de Mahalanobis, qui donnait la priorité, sur le modèle des plans soviétiques, à l’industrie lourde, fut en partie modifié pour inclure des allocations plus importantes aux industries de biens de consommation et au secteur des transports.

    Ses objectifs étaient nettement plus ambitieux que ceux du premier plan, et, bien qu’ils n’aient pu être entièrement réalisés, la croissance économique de l’Inde s’accéléra nettement au cours de cette période. Les réalisations les plus importantes et les plus spectaculaires concernaient le secteur public avec l’édification, en coopération avec différents pays étrangers, dont l’Union Soviétique, de complexes sidérurgiques et de grands barrages et centrales hydroélectriques.

    Cependant le secteur privé connut aussi une expansion non négligeable, bénéficiant en particulier de mesures douanières qui, en 1957, aboutirent à restreindre considérablement l’importation de biens de consommation. Un certain nombre d’importateurs se convertirent alors en industriels.

    Par ailleurs, même dans le secteur de l’industrie lourde, les Tatas furent en mesure d’accroître la production de leurs installations de Jamshedpur. On se dirigeait donc vers une sorte de division du travail entre secteur privé et secteur public qui était avantageuse pour le premier.

    L’État prenait en effet largement à sa charge l’investissement dans les industries de base, dont la rentabilité à court terme était faible ou nulle, et fournissait au secteur privé travaillant surtout dans l’industrie des biens de consommation les « inputs » de base à des prix avantageux, permettant à ce dernier de dégager des marges confortables.

    Ce système connut cependant une crise en 1962 quand l’éclatement du conflit frontalier avec la Chine obligea à réviser les objectifs du troisième plan (1961-65) pour tenir compte des impératifs de la défense.

    Le système se perpétua largement, après la mort de Nehru, jusqu’à la fin du règne d’Indira Gandhi (1966-1977), mais avec un « gauchissement », dont témoigna en 1969 la nationalisation des banques et des assurances, qui renforça considérablement le poids de l’État dans l’économie aux dépens de celui du secteur privé.

    En même temps ce dernier était soumis à une réglementation plus stricte : ce fut ce qu’on appelle le « licence permit raj », qui ne fut véritablement démantelé qu’à partir de 1991. Cependant ce système représentait un développement largement postérieur à l’ère Nehru, et le « capitalisme nehruvien » ne doit pas être, comme c’est parfois le cas, confondu avec ces développements ultérieurs de la période Indira Gandhi.

    Comment s’organisent les réseaux marchands indiens transnationaux ? Ont-ils été affectés par les transformations de l’économie après l’indépendance ?

    Claude Markovits : L’Inde a été depuis la période médiévale le berceau de réseaux marchands opérant bien au-delà du sous-continent. Formés essentiellement d’originaires d’Inde de l’Ouest, avant tout Gujarati mais aussi Sindhi, mais comprenant aussi des Tamouls ainsi que des Punjabi et des Marwari du Rajasthan, ces réseaux ont connu une importante expansion pendant la période coloniale, surtout en direction de l’Afrique orientale et de l’Asie du sud-est (Birmanie).

    Ils reposaient sur la circulation d’individus, en grande majorité des hommes, entre des localités situées en Inde, où se trouvaient les sièges des firmes, et des localités à l’étranger, où elles avaient des filiales. Ces firmes avaient en général une structure familiale, mais, si elles atteignaient une certaine dimension, étaient obligées de recruter des employés en dehors du cercle de la famille.

    Le recrutement se faisait cependant en général localement, souvent dans le cadre d’une caste ou d’une communauté particulière. Ce n’est que rarement que les propriétaires des firmes s’installaient pour de bon à l’étranger, surtout quand des mesures de restriction de l’immigration rendaient plus difficile une circulation régulière entre l’Inde et l’étranger.

    Un capitalisme encastré dans des réseaux familiaux et communautaires

    Ces réseaux, souvent peu visibles, car leurs membres adoptaient généralement un profil bas, jouaient un certain rôle dans les échanges extérieurs de l’Inde avec l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie orientale et l’Asie du sud-est, bien que leur part soit difficile à quantifier avec précision.

    Mais ils avaient souvent aussi une position forte, voire quasi-dominante, dans la vie économique interne de certains territoires coloniaux de l’empire britannique (Ouganda, Kenya, Birmanie). Enfin certains s’étaient taillé une place dans des circuits internationaux sans liens directs avec l’Inde.

    Ainsi des commerçants sindhi d’Hyderabad (Sind) vendaient-ils des tissus japonais en Afrique occidentale britannique dans les années 1930. Leurs liens avec les capitalistes installés en Inde étaient variables : certains commerçants gujarati d’Ouganda approvisionnaient les usines textiles de Bombay en coton ougandais, et des commerçants tamouls en Asie du Sud-Est achetaient des produits textiles auprès des producteurs artisanaux d’Inde du Sud.

    Mais, plus généralement, les réseaux transnationaux d’origine indienne étaient relativement indépendants du grand capitalisme indien travaillant avant tout pour le marché domestique. La plupart opéraient dans le cadre impérial britannique et jouaient sur le fait que les Indiens, après 1858, étaient en droit sujets britanniques, même si dans les faits ils se heurtaient, dans de nombreux territoires de l’empire, à des discriminations.

    L’indépendance de l’Inde créa pour ces réseaux, formés en partie de musulmans, de sérieux problèmes. Certains de ces musulmans de l’extérieur optèrent pour la nationalité pakistanaise, et ceux, musulmans comme Hindous, qui choisirent la nationalité indienne, ne bénéficièrent guère de ce choix, car l’Inde, sous l’impulsion de Nehru, leur fit savoir très rapidement qu’elle n’entendait pas leur accorder une protection particulière.

    Ainsi quand la junte militaire birmane prit en 1962 des mesures de nationalisation qui aboutirent à un départ massif de commerçants indiens, New Delhi ne prit aucune mesure pour les aider.

    Avec la vague des indépendances africaines le gouvernement indien conseilla à ses ressortissants en Afrique d’adopter la nationalité du pays de résidence, un choix qui n’était pas toujours possible, comme en témoigne l’expulsion des « Asians » d’Ouganda par Idi Amin Dada en 1972.

    L’Inde de Nehru, concentrée sur un développement économique largement auto-centré, ne considérait pas sa diaspora comme une chance, mais plutôt comme un fardeau. C’est seulement avec la libéralisation d’après 1991 que l’Inde a tenté de renouer avec sa diaspora dans l’espoir de renforcer ses liens avec l’économie mondiale.

    Quel rôle joue la caste dans le fonctionnement du capitalisme indien ?

    Claude Markovits : C’est là une question délicate et controversée. Une vue répandue du système des castes est qu’il fixe de façon rigide la structure professionnelle. D’après cette théorie, les capitalistes devraient tous appartenir à la caste des bania ou plutôt à différentes sous-castes de cette caste. Dans les faits, outre la présence importante de non-Hindous dans les rangs des capitalistes (Parsis, Jains, musulmans, voire chrétiens), l’adéquation est loin d’être parfaite.

    Ainsi trouve-t-on d’assez nombreux brahmanes dans les rangs des entrepreneurs, surtout dans le secteur des hautes technologies, et a-t-on assisté récemment à l’apparition de quelques capitalistes issus de rangs des Dalits (ex-intouchables). Cependant, globalement, le monde du grand capital indien reste dominé par des groupes familiaux le plus souvent issus du milieu des castes marchandes hindoues (et jaïnes).

    Ils sont le plus souvent originaires de quelques régions du sous-continent, avant tout du Gujarat (Gujaratis hindous, jaïns et musulmans) et du Rajasthan (Marwaris hindous et jaïns). Cette prédominance globale des castes marchandes a des racines dans la période pré-coloniale, mais paradoxalement elle a eu tendance à se renforcer pendant la période coloniale.

    Les causes en sont complexes. Il y a des raisons avant tout politiques, le fait que les groupes qui combinaient commerce et métier des armes, comme les caravaniers Banjara ou les « ascètes » Gosain ont été victimes de la volonté de l’État colonial d’établir son monopole sur l’usage de la violence armée. Au contraire les castes marchandes non armées (et en particulier les Jaïns, dont la religion est non-violente) se sont vu privilégiées par le nouveau pouvoir, qui leur a confié en particulier l’approvisionnement de ses propres armées.

    D’autre part la mise en place d’institutions financières modernes essentiellement contrôlées par des Britanniques (banques d’État ou privées) s’est souvent accompagnée d’une politique restrictive en matière d’avances aux capitalistes indigènes, jugés constituer un trop gros risque.

    Ainsi, pour financer leurs entreprises, les capitalistes indiens ont-ils dû avoir souvent recours à leur réseau de parenté, mais aussi, dans la mesure où ce dernier était insuffisamment efficace, à leur réseau de caste. La caste en est venue parfois à constituer un véritable « resource group », jouant un rôle de substitut à des institutions financières inexistantes ou trop faibles. Le rôle de la caste a pu cependant varier suivant les lieux et les circonstances.

    Un anthropologue américain, David Rudner, à partir d’une étude portant sur des banquiers tamouls appartenant à la sous-caste des Nattukottai Chettiars (Rudner, Caste and Capitalism in Colonial India, University of California Press, 1994) a conclu à l’existence d’un véritable « capitalisme de caste » chez ces banquiers, opérant surtout en Birmanie, qui utilisaient leurs temples de caste comme des « clearing houses » pour des transactions considérables qui concernaient exclusivement des membres de la caste.

    Cependant ce modèle était loin d’être universel, et mes propres travaux sur des réseaux marchands du Sind (Markovits, The Global World of Indian Merchants, Cambridge UP, 2000) voient la localité plutôt que la caste comme le principe de base d’organisation des réseaux.

    Au-delà de ces études portant sur l’histoire du capitalisme indien, la question qui se pose est celle de savoir si dans la phase néo-libérale actuelle, le rôle de la caste va en diminuant, comme il serait logique qu’il le fasse. Il y a des indications qui vont dans ce sens, comme l’origine assez variée des entrepreneurs du secteur des hautes technologies, mais il est trop tôt pour affirmer qu’il s’agit d’une tendance lourde et irréversible.

    Notes:

    Claude Markovits est Directeur de Recherche Émérite au CNRS, rattaché au Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles sur l’histoire économique de l’Inde coloniale. Parmi ses publications : Indian Business and Nationalist Politics 1931-39 : The indigenous capitalist class and the rise of the Congress Party (Cambridge University Press, 1985), The Global World of Indian Merchants c. 1750-1947 : Traders of Sind from Bukhara to Panama (Cambridge University Press, 2 000), Merchants, Traders, Entrepreneurs : Indian Business in the Colonial Era (Palgrave Macmillan, 2008).” The Colonised as Global Traders : Indian Trading Networks in the Global Economy”, in C. Dejung, N.P. Petersson (eds), The Foundations of Worldwide Economic Integration : Power, Institutions and Global markets, 1850-1930 (Cambridge University Press, 2013).

    La Vie des Idées

    http://www.fdesouche.com/608453-aux-sources-du-capitalisme-indien#more-351469