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  • La grande peur de la presse pour la rentrée de l’élève Macron

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    C’est un même gazouillis estival que la presse entonne, ces jours-ci, en faisant le point sur la situation politique, et que l’on pourrait résumer ainsi : « Attention, la rentrée pourrait être difficile pour Emmanuel Macron, mais… » Avec, évidemment, le sous-entendu – pas toujours sous-entendu, d’ailleurs – qu’un élève aussi doué pourrait déjouer ces pronostics avec lesquels ces journaux s’amusent à se (et vous) faire peur. Un automne maussade équivaudrait finalement à un exploit du héros.

    Une unanimité qui fait le pendant de l’aveuglement de cette même presse, qui, durant toute l’année 2018, et jusqu’à l’automne, n’avait rien vu venir. Effectivement, une révolte partie de radars et du 80 km/h sur les routes, cela ne pouvait pas apparaître sur leurs radars trop perfectionnés. Les nôtres, plus artisanaux, avaient pourtant prévu la révolte dès janvier 2018.

    Le Monde se fend donc d’un édito au doux frisson qui donne le la : « Le périlleux “temps II” du quinquennat » : « Sur le papier, cette rentrée politique se présente sous de meilleurs auspices qu’en 2018. Mais les fractures sociales et territoriales révélées par l’épisode des “gilets jaunes” sont loin d’être résorbées. » L’occasion d’énumérer surtout les « meilleurs auspices ».

    Les autres titres hésitent entre quatre, cinq ou six foyers de tension. BFM TV parle de « rentrée à risques »RTL détaille les « 5 chantiers sensibles »Le Parisien les « dossiers à risque de la rentrée de Macron »Atlantico vous donne presque la chair de poule avec un « avis de tempête »et « ces quatre pièges qui pourraient perturber la rentrée d’Emmanuel Macron » mais vous redonne de l’oxygène en parlant de la « botte secrète » du Président : « Il n’a pas d’opposition légitime et forte. » De quoi vous rendormir paisiblement dans votre hamac.

    Eh bien, non, c’est tout le contraire ! Cette phrase d’Édouard Husson a fait resurgir l’analyse d’un ami, fin connaisseur des affaires publiques : « Le drame de Macron, c’est justement l’absence d’opposition ! » Disloquer le jeu politique, transcender – en apparence – le clivage gauche-droite peut d’abord sembler un coup de maître, mais, la situation étant ce qu’elle est, n’avoir aucune opposition en face ouvre la voie à toutes les irruptions populaires, les plus inattendues, les plus violentes, les plus incontrôlables.

    Tiens, je vois que les pompiers ont ouvert le bal, en s’invitant à Biarritz, avant même le début du G7, devant la mairie, avec fumées, sirènes, banderoles, et en réclamant d’être entendus par le Président. Ah, si même les pompiers s’y mettent, eux qu’Emmanuel Macron rangeait, il y a deux jours, dans la catégorie des « héros » de notre temps, avec les soignants, les forces de l’ordre, les militaires, la rentrée pourrait être difficile pour le Président. Et l’année scolaire aussi.

    Pascal Célérier

    https://www.bvoltaire.fr/la-grande-peur-de-la-presse-pour-la-rentree-de-leleve-macron/

  • L’incontournable Monsieur Poutine

    Bigre, l’une des icônes du courant libéral, Nicolas Beytout, patron et propriétaire du quotidien l’Opinion, a fini par comprendre qu’il était vain de boycotter Vladimir Poutine. Il n’est pas pour autant devenu un partisan de la décroissance, mais il fait au moins preuve de pragmatisme en matière de politique étrangère. Tel qu’en témoigne son édito du 20 août que nous reproduisons ici.  

    125693058.jpgEn six ans, Vladimir Poutine et Xi Jinping, les dirigeants russe et chinois, se sont déjà rencontrés vingt-huit fois et ont chacun à des manœuvres militaires communes. A lui seul, ce chiffre suffit à balayer les interrogations sur la légitimité de la réception par Emmanuel Macron du maître du Kremlin au fort de Brégançon. Qu’on apprécie ou pas son régime, ses méthodes musclées, son dédain pour le modèle démocratique occidental ou son mépris pour certaines frontières, parler avec Vladimir Poutine est une absolue nécessité. Cela ne signifie pas être candide ou naïf, mais le mettre au ban de la communauté internationale en l’excluant du G8, comme c’est le cas depuis cinq ans, n’a guère eu d’utilité.

    Reprendre un processus diplomatique avec ce grand voisin européen est d’autant plus nécessaire que l’Europe, elle, est dans un état de faiblesse que tout bon officier de renseignement soviétique aurait rêvé d’exploiter au temps de l’URSS. Un fait qui n’a pas échappé à l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, qui ne cesse d’alerter sur le fait que nos rapports avec Moscou sont aujourd’hui plus dégradés qu’ils ne l’ont jamais été avec l’URSS.

    Une escapade sur la côte varoise ne suffira évidemment pas à changer cet état de fait. Il faut recréer un rite diplomatique, réinstaller une forme de régularité dans les rencontres, nous quelque forme que ce soit, acvec la France comme avec d’autres pays occidentaux, européens en particulier. La Russie de Poutine détient une partie des clefs de biens des conflits militaires et économiques de cette partie du globe. La remettre dans le jeu n’est pas une condition suffisante, mais c’est à l’évidence une condition nécessaire pour en profiter

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/08/20/l-incontournable-monsieur-poutine-6170921.html