
L’œuvre foisonnante de Pierre Boutang (1916-1998) ne se laisse pas appréhender commodément. Elle requiert un effort, il faut y entrer pas à pas, en faisant le pari que les obscurités de sa langue se lèveront, non pas d’elles-mêmes, mais d’un patient travail d’interprétation qui sera largement récompensé. Sous l’écorce (obscure) affleure le fruit (lumineux). Boutang concevait son œuvre, pas seulement journalistique, comme une lutte – et un dépassement – contre les « entrepreneurs en nihilisme », les Sartre et compagnie. La poésie en était une des modalités. C’est ce que nous montre Jean Montalte, auditeur de l’Institut Iliade (promotion Léonidas).