Helmuth Plessner (1892-1985) fut, sans jamais égaler Max Scheler (1874-1928) ou Arnold Gehlen (1904-1976), l’un des principaux tenants de l’anthropologie philosophique. S’attachant à l’articulation des sciences naturelles et des sciences sociales, à donner une nouvelle image de l’homme, Plessner publia plusieurs ouvrages de « critique de la culture », à prétention politique.
La parution en cette rentrée 2023 d’une traduction de La nation retardataire d’Helmuth Plessner, après celle de son étude sur Les degrés de l’organique et l’Homme en 2017, n’est pas sans importance. L’évident regain d’intérêt dont jouit l’anthropologie philosophique dans le monde académique constitue la promesse de nouveaux développements, de nouvelles applications culturelles et politiques. À la condition, il est vrai, de distinguer au sein de ce champ de pensée le bon grain de l’ivraie.