Pascal Lassalle recevait Iaroslav Lebedynsky, historien, enseignant à l'INALCO, codirecteur de la collection Présence ukrainienne chez l'Harmattan, sur le thème : « Notre héritage nomade : cavaliers et guerriers des steppes d'Asie ».
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Pascal Lassalle recevait Iaroslav Lebedynsky, historien, enseignant à l'INALCO, codirecteur de la collection Présence ukrainienne chez l'Harmattan, sur le thème : « Notre héritage nomade : cavaliers et guerriers des steppes d'Asie ».
Organisée par la Vendée Militaire, une journée vendéenne, ouverte à tous, aura lieu à Valanjou le 18 avril prochain. A Gonnord et Joué-Etiau, on entretient jalousement le souvenir de Jean Onillon, l’aîné, de Jean Onillon, le jeune et de Jeanne Albert, veuve de François- Michel Gelineau qui achetèrent comme bien national, en 1798, le château, les terres et deux métairies de La Grue, domaine dans la fameuse enclave qui porte le même nom.
Ces biens furent restitués par ces mêmes acheteurs, en 1801, à la famille du Verdier de Genouillac qui possédait cette terre depuis le début du XVIIIes. Pour rappeler cet acte de désintéressement, une plaque commémorative sera apposée sur la mur de La Grue, près du porche d’entrée. Voici le programme de cette journée de la mémoire : 10h00 les parti- cipants se retrouveront sur le parking autour de l’église de Gonnord, puis début de la pro- menade-découverte avec arrêt à La croix des martyrs (route de la Salle de Vihiers) ; La Galonnière, ancienne demeure de la famille de Dommaigné ; l’oratoire des Rebretières. A 12h30, un déjeuner original sera servi au restaurant Les Cerfs de La Fardellière. A 15h00,
inauguration à La Grue de la plaque commémorative, suivie d’une évocation sur l’histoire de La Grue et des familles Gelineau, Albert et Onillon. 15h30 mairie de Valanjou, accueil par le maire M. Briodeau qui présentera sa commune, puis 204eveillée vendéenne, ani- mée par Dominique Lambert sur le thème : Gonnord et Joué-Etiau pendant la Révolution et les guerres de Vendée. Vin d’honneur pour terminer la journée. Un livre sur l’histoire de la Grue et des soldats et victimes de Valanjou sera disponible ce jour-là. Tirage limité, il est bon de retenir son exemplaire.
Renseignements et réservations : Vendée Militaire, 2 avenue de la gare, 49123 Ingrandes. Tel : 02.41.39.25.36
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-de-Vendee-Militaire-Le
La petite salle des « Ronchons » était bien remplie, ce jeudi 5 mars au soir, et aucune table n’était plus libre pour le dîner-débat organisé autour d’Années de plomb et semelles de vent, les mémoires d’exil de Gabriele Adinolfi dont nous avons déjà commenté la parution dans notre article du 17 décembre dernier.
Après une rapide présentation de l’auteur, les convives ont été invités à partager un excellent repas (dont le plat principal, délicieux et inhabituel, traduisait le bon goût et la créativité de la sympathique équipe de ce petit restaurant typiquement parisien), puis à poser leurs questions à l’invité du soir (sur le plan de l’organisation, peut-être eût-il été préférable de commencer les questions pendant le repas, certains camarades habitant loin de Paris ayant été obligés de quitter le restaurant avant la fin des débats).
Nous présentons ci-dessous, de mémoire, en le structurant, ce que nous avons retenu des réponses apportées par Adinolfi à ces questions, qui, pour l’essentiel, ont porté sur trois thèmes :
1 – Du fascisme mussolinien à CasaPound Italia
« Qui y a-t-il de plus difficile lorsque l’on est en cavale ? », fut l’une des premières questions posées à l’auteur de ces mémoires de cavale, essentiellement en France et pendant vingt ans, que sont Années de plomb et semelles de vent. « C’est le retour, répondit immédiatement Adinolfi, parce que l’on est alors contraint de renouer avec une certaine routine ». Et l’esprit routinier n’est pas précisément la caractéristique principale du fondateur et animateur de Terza Posizione, mouvement phare de la droite radicale italienne des années 70, laquelle était apparue dans le cadre d’une évolution historique en trois phases :
— la première avait été celle du fascisme mussolinien, mis sur pied et développé par des militants qui appartenaient au camp des vainqueurs de la Première Guerre mondiale;
— la seconde fut celle du M.S.I., après la Seconde Guerre mondiale, dont les dirigeants appartenaient, cette fois-ci, au camp des vaincus et cherchaient une revanche; Adinolfi estime que, si l’extrême droite italienne d’alors a pu se maintenir à un niveau d’audience relativement important, ce n’est pas grâce à la qualité de ses propositions, mais parce que les réalisations de la période fasciste, dont cette extrême droite se réclamait, avaient laissé un souvenir positif dans la mémoire du peuple italien;
— la troisième fut celle d’une tentative de dépassement révolutionnaire de la précédente, tentative dontTerza Posizione fut l’une des illustrations les plus emblématiques, qui reprenait à son compte l’ensemble de l’héritage fasciste, tout en lui adjoignant des éléments idéologiques issus de l’expérience péroniste, comme, par exemple, la nécessité de soutenir la lutte des peuples contre l’impérialisme.
Malheureusement, Terza Posizione n’eut guère le temps d’approfondir l’originalité de ses choix idéologiques. Les années 70 en Italie furent en effet celles d’une quasi-guerre civile, qui fit des centaines de victimes. Dans ce contexte, il fallait faire face au jour le jour et il n’était pas question de prendre le temps de « s’asseoir pour réfléchir ».
Après les « Années de plomb », les années d’exil et le retour d’Adinolfi en Italie, les esprits étaient un peu plus apaisés, et c’est donc dans une ambiance plus favorable au travail idéologique que fut mis au point le projet de la CasaPound. On connaît la magnifique réussite dudit projet et son énorme impact au sein de toutes les droites radicales européennes. On sait également que C.P.I. (CasaPound Italia), la structure de coordination de cette initiative militante sur l’ensemble du territoire italien, a conclu, fin 2014, un accord avec l’ex-Ligue du Nord, devenue la « Lega », accord dont la première application concrète a été la réussite d’une imposante manifestation, le 18 octobre dernier à Milan (cf. notre commentaire du 24 octobre 2014), contre la politique d’immigrationnisme forcené que subit le peuple italien, dont la patrie est l’une des premières destinations favorites des immigrants clandestins. Où en est-on, à l’heure actuelle, de ce rapprochement entre la Lega et C.P.I., et que peut-on en attendre ?
2 – L’impasse populiste
À ces deux questions, Adinolfi n’apporte pas, hélas, de réponses incitant à l’optimisme, alors qu’il avait considéré avec faveur le rapprochement entre la Lega et la CasaPound et estimé que les premières actions menées en commun allaient dans le bon sens. Si, en effet, la mobilisation de Milan a été une réussite, il n’en a pas été de même, plus récemment, de celle de Rome, où le leader de la Lega, Matteo Salvini, pourtant un homme intelligent, a cru bon de montrer une certaine distance avec le fascisme, alors que rien ne l’obligeait à adopter une telle attitude. Une attitude qui risque évidemment de créer assez vite des tensions avec C.P.I., d’autant plus que la Lega est soumise à d’évidentes influences sionistes.
La persistance de celles-ci est le signe que la Lega a du mal à se défaire de ses racines populistes, comme le prouve son programme qui, mis à part son refus de l’immigrationnisme, se caractérise par des thèmes très négatifs, représentés par des slogans comme « Non à l’euro ! », « Non à l’Union européenne ! », etc., c’est-à-dire des thèmes qui sont non seulement contraires à l’intérêt bien compris de l’Italie et de l’Europe (laquelle doit être défendue et développée, même si ses institutions et sa monnaie doivent, entre autres choses, être profondément réformées), mais aussi peu susceptibles de mobiliser l’opinion italienne, d’autant plus que Matteo Renzi, le Premier ministre italien, qui se présente en défenseur de l’U.E. et de l’euro, obtient des résultats et que l’opinion s’en aperçoit. Le seul thème positif à mettre au crédit de la Lega est donc la lutte contre l’immigrationnisme et la défense du droit du sang. Mais, comme il n’est pas du tout certain que Renzi s’aventure à promouvoir le droit du sol, on ne voit pas très bien ce qui pourrait amener laLega à percer durablement dans l’opinion. En l’état actuel, le populisme de la Lega n’est donc même pas une bonne machine de guerre contre le système en place en Italie.
Il en va différemment en France, où le Front national est devenu, à l’évidence, une excellente machine à détruire le système U.M.P.S., qui domine la vie politique française depuis des décennies. Mais pour faire quoi, une fois la destruction terminée ? Car c’est bien là, maintenant, la question centrale. Or, le F.N. est presqu’autant empêtré dans ses fantasmes populistes que la Lega, dont il est d’ailleurs l’allié au sein du Parlement européen. Et, en ce qui concerne l’Europe, justement, le Front affirme, tout comme son alliée italienne, qu’il faut sortir de l’euro et de l’Union européenne : est-ce bien cela que doivent souhaiter les Français, les Italiens et les autres peuples européens ?
3 – Une initiative européenne
Pour répondre à cette question, il faut, remarque Adinolfi, commencer par constater que ce qui compte aujourd’hui dans le monde, ce sont les grands ensembles. Il est donc parfaitement illusoire d’espérer que les nations européennes puissent jouer un rôle quelconque sur la scène internationale si elles agissent en ordre dispersé. C’est si vrai que, même l’U.E. d’aujourd’hui, si imparfaite soit-elle, pèse, quasi-mécaniquement, d’un poids propre vis-à-vis des autres grands ensembles, de par sa seule existence. Il en va de même pour l’euro, que Wall Street combat de toutes ses forces, parce qu’il empêche le dollar de retrouver sa suprématie absolue. C’est d’ailleurs parce qu’il défendait l’euro que Strauss-Kahn a été politiquement éliminé par la finance new-yorkaise, alors qu’il disposait par ailleurs de tous les atouts, y compris son appartenance communautaire, pour continuer sa (trop) brillante carrière.
À une auditrice qui lui indiquait que, de son point de vue, c’était l’U.E. qui bridait la France et l’empêchait de retrouver la voie de son identité et de son destin, Adinolfi répondit que, compte tenu de son poids au sein de l’U.E., la France serait tout à fait capable, si elle en avait la volonté, d’orienter différemment l’Union et d’y trouver les conditions d’un nouveau développement. Et d’ajouter que, si la France n’a pas la volonté de changer l’U.E., elle n’aura pas non plus celle d’accomplir les changements révolutionnaires qui s’imposent aussi chez elle-même.
Car c’est bien de révolution dont il s’agit ici. Si, en effet, les campagnes populistes contre l’Europe recouvrent, pour une bonne part, la volonté de charger un bouc émissaire pour dédouaner des impuissances nationales, cela ne signifie pas pour autant, bien entendu, qu’il faille se contenter de l’Union européenne telle qu’elle se présente aujourd’hui. Il faut, en fait, « plus d’Europe », mais en donnant à celle-ci une orientation enfin conforme à son identité et à ses intérêts légitimes; il est donc indispensable de provoquer la naissance, en Europe, d’une sensibilité révolutionnaire capable d’orienter les choses dans le sens souhaitable. Pour y parvenir, la seule solution est de créer une coordination entre tous les nationalistes qui, au sein de l’U.E., sont effectivement ouverts à l’idée impériale européenne. Un premier pas dans ce sens consisterait à les réunir autour d’un document de base accepté de tous, qui pourrait constituer une sorte de manifeste de la nécessaire révolution européenne. À cet effet, et comme nous l’annoncions déjà dans notre article du 17 décembre dernier, Adinolfi a lancé la traduction, pour commencer en français, en allemand, en anglais et en espagnol, de l’un de ses ouvrages de formation parus en italien et titré L’Europe.
La parution de L’Europe, la version française de cet ouvrage, devrait intervenir prochainement et permettre le lancement, en France, de l’initiative de coordination des nationalistes d’Europe souhaitée par Adinolfi, une initiative qui paraît d’autant plus urgente et bienvenue que nombreux sont, en Europe, les terrains à déminer, d’où proviennent ces crises à répétition que savent si bien attiser les adversaires de notre continent : il est plus que temps que nos peuples se prémunissent contre ces pièges grossiers, mais efficaces, et retrouvent la voie de l’identité et du développement européens. Nous attendons donc avec impatience la parution de L’Europe, tout en conseillant vivement à ceux de nos lecteurs qui ne l’ont pas encore fait de se procurer Années de plomb et semelles de vent; il s’agit d’un livre très vivant, bien enlevé, plein d’humour et dont l’auteur a quand même vécu une aventure qu’il n’a pas été donné à tout le monde de vivre :
ALORS, BONNE LECTURE ET VIVE LA RÉVOLUTION EUROPÉENNE !
M.A.S. – Sud-Ouest
• D’abord mis en ligne sur M.A.S. – Sud-Ouest, le 23 mars 2015.
• Gabriele Adinolfi, Années de plomb et semelles de vent. 20 ans de cavale !, Les Bouquins de Synthèse nationale, 227 p., 27 €, frais d’envoi inclus, chèque à l’ordre de Synthèse nationale, 116, rue de Charenton, 75012 Paris.
Le n°5 de la revue trimestrielle de géopolitique Conflits, dirigée par Pascal Gauchon, vient de paraître. Ce numéro est consacré aux frontières. Source : www.revueconflits.com / Abonnements : www.revueconflits.com/abonnements/
Voici encore un éditorial sous forme de cartes. Il est vrai que le dossier de ce numéro est consacré aux frontières sans lesquelles il n’est ni territoire ni carte.
Nous vous parlerons des frontières naturelles, économiques, juridiques, linguistiques, culturelles, des frontières chaudes, froides ou même gelées… Ce que nous n’avons pas rencontré, ce sont des frontières mortes. La limite entre Europe de l’Est et de l’Ouest s’est déplacée selon qu’elle séparait pays orthodoxes et catholiques, germains et slaves, communistes et libéraux, elle a joué et rejoué comme une ligne de faille, mais elle n’a jamais totalement disparu.
L’Europe orientale est-elle le musée des frontières oubliées ? Les élections présidentielles roumaines de novembre 2014 pourraient le faire croire. Tous les sondages sauf un annonçaient la victoire facile du président sortant, le social-démocrate Ponta. Il fut battu par le libéral Klaus Iohannis. Là n’est pas la surprise. Les instituts de sondage locaux ont l’efficacité d’une boussole qui indique avec constance le Sud – on l’a vu encore en janvier dernier lors des élections croates.
Regardez plutôt la carte du second tour. Victor Ponta l’emporte dans les anciennes provinces de Moldavie et de Valachie qui ont formé le royaume de Roumanie au XIXesiècle, à l’exception de Bucarest où il était arrivé en tête au premier tour. Klaus Iohannis s’impose en Transylvanie qui faisait partie de l’Autriche-Hongrie jusqu’en 1918, dans la Dobroudja acquise sur les Ottomans en 1878 ainsi que parmi les membres de la diaspora.
L’Europe orientale est-elle le musée des frontières oubliées ? Les élections présidentielles roumaines de novembre 2014 pourraient le faire croire.
Tout se passe comme si les territoires avaient conservé le souvenir des temps anciens et des populations qui les ont habités autrefois.
Klaus Iohannis est issu de la minorité allemande de Transylvanie. Mais cette minorité, autrefois importante, ne représente plus que 0,3% de la population du pays ; les Turcs ne sont que 0,2% et même les Hongrois ne dépassent pas les 7% – ils ne sont majoritaires qu’au nord et à l’est de Brasov. L’immense majorité des habitants sont des Roumains orthodoxes, y compris dans les territoires qui relevaient de l’Autriche-Hongrie.
Le vote des minorités ne suffit donc pas à expliquer le résultat final puisque ces minorités n’existent presque plus. Tout se passe comme si les territoires avaient conservé le souvenir des temps anciens et des populations qui les ont habités autrefois. Le phénomène est moins magique qu’il semble : il existe des endroits faits pour conserver la mémoire des hommes, comme Yves Lacoste nous le rappelle, ce sont les cimetières. Avec eux, de façon plus prosaïque, des montagnes et des fleuves, des activités et des modes de vie, des coutumes et des légendes. Et des représentations, une façon de se voir dans le monde qui dépend aussi du lieu que l’on habite et des paysages que l’on contemple.
Il n’existe pas plus de frontière morte que de volcan définitivement éteint. La lave de l’histoire s’agite dans les profondeurs et peut ressurgir au moindre accident. C’est le rôle de Conflits que de vous alerter sur cette tectonique de la géopolitique.
Pascal Gauchon
http://fr.novopress.info/185239/editorial-revue-conflits-frontieres-inanimees-avez-donc-ame/